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L’air du temps : Eviter la tentation du ‘’Tout prioritaire’’

Siradji Sanda Onep Après plus de 60 ans d’indépendance (formelle), le Niger amorce une ère de conquête de sa souveraineté véritable. Une entreprise qui passe d’abord et avant tout par la souveraineté de nos choix stratégiques, de nos partenaires et de nos modes de fonctionnement en tant qu’Etat.

C’est ce à quoi s’attèlent le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) et le gouvernement de Transition. Une option qui suscite une certaine admiration de la part des autres peuples africains.

Cependant, il faut souligner que 60 années de gestion n’ont pas permis de placer le pays sur les rails de l’émergence. En effet, les principaux secteurs de l’économie censés soutenir le développement du pays sont encore dans une situation très peu enviable, cela malgré les ressources et le potentiel dont regorge le Niger.

Qu’il s’agisse de l’accès à l’énergie, de l’agriculture et de la sécurité alimentaire ou de l’éducation, les indicateurs sont au rouge. Les politiques publiques jusqu’alors mises en œuvre se sont surtout inscrites dans une logique de communication et propagande politicienne que d’une réelle résolution des énormes défis qui s’imposaient et qui ne faisaient que prendre de l’ampleur proportionnellement à la forte démographie du pays.

Ainsi, les différents régimes dits démocratiques qui se sont succédé ont fait le choix du ‘’Tout prioritaire’’. Une posture de gouvernance qui prétend prendre en charge et en même temps tous les aspects de la vie. Finalement tout et rien ne sont prioritaires. Les ressources et les énergies sont dispersées sans qu’une solution durable ne soit apportée à un seul secteur.

C’est pourquoi, le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie doit, dans le processus actuel de refondation de l’Etat, éviter de céder à la tentation du ‘’Tout prioritaire’’. Il doit focaliser son énergie sur deux à trois secteurs dont la prise en charge correcte peut impacter réellement la vie du plus grand nombre des Nigériens.

A l’évidence des faits et des événements ayant marqué le contexte actuel du pays, les secteurs de l’Agriculture/Sécurité alimentaire et l’énergie peuvent servir de ‘’secteurs pilotes’’ après bien sûr la sécurité pour poser les fondations d’un réel changement. Ils doivent bénéficier d’investissements conséquents. Sans, pour autant être considéré comme non prioritaire, le reste peut attendre. Avis !

Siradji Sanda (ONEP)