Skip to main content

L’affairisme au centre des oeuvres universitaires : Un contrat qui fait parler

Du CNOU au CROU, que n’a pas connu le centre des oeuvres universitaires depuis sa création ? A vocation sociale, pour permettre aux enfants du pays de poursuivre leurs études supérieures dans des conditions acceptables, le CROU reste aujourd’hui encore, hélas, cette vache à lait où viennent trôner des dévastateurs qui ne peuvent comprendre la vocation sociale de cet important service administratif dans lequel l’Etat investit énormément d’argent. La gestion du CROU, par les fonds qu’elle mobilise au regard du nombre important d’étudiants à l’université de Niamey, ne donne que trop de salive à ceux qui, ivres d’argent facile, rasent les murs pour en avoir la responsabilité, souvent hélas, sans le sens du managering nécessaire, si ce n’est l’affairisme.

Mais qui est cet homme qui contrôle le centre des oeuvres universitaires ?

L’homme, il faut le dire tout de suite, n’a pas bonne presse. Au passé peu brillant, faut-il le rappeler, il avait, en d’autres temps, servi à l’ANAB (agence nigérienne d’allocations et de bourses) où, pour des faits présumés de détournement de fonds, il fut rattrapé par sa gestion et il fit, pour en payer le prix dans ce qui était un Etat de droit normal, la prison pendant au moins 3 mois. Cet ancien pensionnaire de la maison d’arrêt, a la baraka, et peut, se servant d’un système où de tels déboires ne sont jamais considérés dans le choix des hommes, comme un vampire politique , réussir par les intrigues politiques à atterrir au CROU où il vint se prélasser et vouloir mettre en place un réseau dont les étudiants devront être les premières victimes. Que veut-il gagner beaucoup et tout de suite ? C’est de mode sous les Renaissants d’une époque que l’on veut croire dépassée.

Pour se créer une caverne d’Ali Baba à l’université, il aurait signé un contrat de bail avec une structure peu recommandée, dans la perspective de loger des étudiants. Et qui trouve-t-il de mieux qu’une structure de débauche, connue de toute la ville, située à quelques encablures sur la route de Torodi ? Ce lieu où même l’hygiène est un problème avec une eau de forage impropre à la consommation qui oblige les clients et autres agents à se procurer pour leurs besoins de l’eau de sachets (pure-water) ou, pour les plus nantis, à s’offrir des bouteilles d’eau cachetées n’est certainement pas une entreprise fiable, bancable. Comment peut-on donc nouer un partenariat avec un tel lieu de délinquance et une structure aussi prestigieuse qu’une université qui forme et éduque l’élite intellectuelle du pays ? Face à cette situation, la communauté estudiantine s’insurge contre la décision de «l’orpailleur» du CROU, dénonçant cet affairisme et menaçant même de passer aux actions. Le Ministère de tutelle est interpellé pour que les visées mercantiles du Directeur du CROU ne poussent à des situations dont l’université n’a nullement besoin.

Ainsi qu’on le voit, l’homme est à surveiller de près. Car, apparemment, ce qui compte pour lui ce n’est pas de s’assurer que le prestataire soit capable d’honorer ses engagements vis-à-vis du CROU, mais de trouver quelqu’un avec lequel il peut pactiser au nom de considérations faites de rapines. Au regard de son âge – l’homme est à la retraite et fait au CROU une seconde vie – et des leçons du passé, on aurait cru qu’il soit capable de s’amender pour gérer autrement. A cet âge, qu’at- il à faire qui puisse encore le conduire dans les dédales de la justice ? A-t-il pitié de lui-même ? Ou se croit-il avoir, comme d’autres, les mêmes carapaces pour s’autoriser de telles bévues, et espérer du système les mêmes impunités ?

Halte à la dérive …

Visiblement, l’homme ne peut pas s’amender en tirant les leçons de ce qu’il a déjà connu ailleurs d’humiliant et de rabaissant. Dans ses souvenirs douloureux de ses premières aventures, peut-il comprendre que le temps du laisserfaire est révolu et que le nouveau régime prône la fin de l’impunité et promeut l’égalité des Nigériens ? Sinon, comment comprendre, quand, dans ses prestations, l’homme ne peut rien reprocher à celui qui, depuis douze (12) ans, a un contrat qu’il a, avec brio et professionnalisme, exécuté à la satisfaction de l’université, l’une des plus grands du pays, il voudrait rompre, sur une saute d’humeur et de calcul mesquins, un contrat sans donner des raisons qui puissent justifier la volteface ? La Halcia, sur un tel dossier, a encore du métier. Il doit impérativement investiguer sur la procédure pour en savoir sur les micmacs du nouveau patron des lieux et notamment sur ce qu’il pourrait avoir exigé du prestataire – et qu’il n’a pas eu – pour décider de rompre le contrat. Au Niger, les hommes doivent changer.

Nous y reviendrons !

Alpha