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Bazoum s'est planté un couteau dans le ventre à Paris : Par Moussa Tchangari

A Paris, le Président Bazoum s'est planté un couteau dans le ventre ; à la grande satisfaction de Macron. En acceptant le redéploiement de Barkhane et Takuba au Niger, il a pris un risque politique majeur; et s'il n'y prend garde, cette décision, clairement impopulaire, pourrait entraîner sa chute.
Comme le dirait quelqu'un, à cette prise de risques inutile, il n'y a qu'une seule explication : c'est le "hawwu", cette force insaisissable qui vous conduit à faire des choses dont vous savez vous-même qu'elles ne vous porteront pas bonheur. C'est vraiment lamentable; mais, c'est son choix.

La France veut encore rester, apparemment karhi da yaji, quelques mois au Mali; alors que le gouvernement du pays lui demande de retirer ses forces sans délais. Le président français, Emmanuel Macron, réagissant à l'injonction souveraine du Mali, affirme qu'il n'en est pas question : « Nous avons annoncé la “réarticulation” du dispositif et il s’appliquera en bon ordre afin d’assurer la sécurité de la mission des Nations unies et de toutes les forces déployées au Mal », a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Bruxelles; avant d'avertir qu'il « ne transigerai pas une seconde sur leur sécurité ».

Ainsi donc, si le Niger décide demain, pour une raison ou une autre, de demander à la France de retirer ses forces, elle pourrait recevoir la même réponse du locataire de l'Elysée. En tout cas, l'enseignement qu'il convient de tirer de cette réaction de la France à la légitime demande malienne, c'est qu'il ne faut jamais introduire le loup dans la bergerie lorsque l'on sait pertinemment que l'on n'a pas les moyens de décider du moment où on le sort de là. On ne sait pas pour l'instant comment les militaires maliens, qui n'ont aucun contrôle effectif de leur vaste territoire, vont faire partir sans délais Barkhane et Takuba; mais, cette histoire sonne déjà comme un avertissement pour ceux qui s'apprêtent à les accueillir chez eux.

Comme l'a dit un fin observateur, cette histoire est plus que pathétique et indigne d'un pays qui se veut grand, mais incapable d'assumer les conséquences de ses propres turpitudes; elle met en scène une épouse arrogante qui, après avoir été répudiée pour mauvaise conduite, n'a plus aucun sujet de querelle que le temps pour faire ses valises. Certes, c'est légitime chez nous qu'une épouse répudiée réclame un temps avant de partir (c'est le temps de la Idda en Islam); mais, lorsque son projet est de s'installer chez le voisin avec lequel ses relations n'ont jamais été au dessus de tout soupçon, on peut comprendre que l'époux en colère, qui a des bonnes raisons de ne pas se sentir pas en sécurité, lui refuse ce petit droit.

Par Moussa Tchangari 
Source : https://www.facebook.com/moussa.tchangari.54