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Idées et opinions/ France puissance mondiale : Réalité ou simple propagande ?

Depuis que la République Centrafricaine puis le Mali s’étaient tournés vers la Russie pour reconstruire leurs armées, la France et les membres du réseau Françafrique sont devenus très agités, car leur monde commence à s’effondrer. Dans cette agitation fébrile, Ils ont entrepris une propagande médiatique anti malienne et antirusse qui s’intensifie au fur et à mesure que les peuples des autres pays gravement affectés par les attaques terroristes, notamment le Burkina Faso et le Niger accentuent leurs luttes pour exiger le départ des bases françaises de leurs pays respectifs et un rapprochement avec la Russie. L’une des caractéristiques de cette propagande est l’infantilisation habituelle des Africains décrits comme des peuples éternellement incapables de se prendre en charge et auxquels il faut toujours le tuteur blanc. Ainsi, la présence de l’armée française est présentée indispensable pour lutter contre les djihadistes sinon le chaos s’installera dans toute la région. Ceux qui (le lobby français des chefs d’états Africains réunis au sein de la CEDEAO) avancent cet argument font cyniquement semblant d’ignorer que c’est sous les yeux de l’armée Française et des armées de l’OTAN que le chaos s’est installé dans toute la sous-région. Le djihadisme a progressé de Kidal dans l’extrême Nord du Mali, Jusqu’au Burkina Faso, Niger le Nord Benin et le Nord Togo. Au Burkina Faso tout le Nord échappe au control de l’Etat, avec plus de 2 millions de déplacés, tandis qu’au Niger les régions Ouest et Nord-Ouest sont durement frappés par les Djihadistes, avec des milliers déplacés ; à 50-60 km de Niamey l’insécurité est totale. Si la réussite d’une opération se mesure par la réalisation des objectifs claironnés, alors l’intervention militaire française est un échec patent ; elle n’a servi qu’à propager le djihadisme au Sahel. De manière incroyable malgré les résultats négatifs de Barkhane, les hommes de paille de Paris continuent de décrire la France comme la puissance salvatrice contre le djihadisme. Ils ne cessent de présenter la France comme une grande puissance mondiale. Au 21e siècle, présenter la France comme une grande puissance militaire mondiale est soit de la niaiserie ou de la propagande démagogique ou les deux à la fois. Le but de cet article est justement de démontrer aux jeunes Africains que la France n’est pas cette puissance mondiale tant vantée dans les médias et les membres du réseau Françafrique. Nous partons d’une simple hypothèse : si cette puissance est réelle elle a dû certainement se manifester lors des conflits majeurs où la France a été directement impliquée en tant que belligérante. Il s’agit ici des grands conflits du 20e siècle.

Commençons donc par la première guerre mondiale (appelée la Grande Guerre en Europe) qui a bouleversé le monde entier. Les hostilités avaient commencé en fin Juillet 1914 et, à la mi-août 1914 l’armée française était pratiquement en déroute. C’est ce moment critique que la Russie, alliée de la France, choisit pour lancer une offensive sur la Prusse Orientale contraignant les Allemands à transférer une partie de leur armée à l’Est pour faire face au danger Russe. Ce transfert de troupe desserra l’étau allemand sur les armées françaises et créa les conditions de la victoire de la Marne. C’est ainsi que la Russie, par l’ouverture d’un deuxième front sauva la France d’une catastrophe imminente. Après la révolution bolchevique d’Octobre 1917, la Russie s’était retirée de la guerre mais les USA y entrèrent à la même année. Seule l’entrée des USA dans la guerre pencha la balance au profit des alliés. La 1e guerre mondiale finit avec le traité de Versailles où les USA étaient la vedette principale et avaient dicté ses conditions, les 14 points du président Wilson. Mais les élites européennes savaient que ce traité n’a créé qu’une paix éphémère.

Le deuxième round de la grande guerre, appelée 2e guerre mondiale commença officiellement le 03 Septembre 1939. Mais entre les déclarations de guerre et le déclenchement des hostilités sur terre il y eu une période calme de huit mois, appelée la drôle de guerre. Cette période finit le 10 Mai 1940 quand l’Allemagne déclencha son offensive contre la Belgique, la Hollande et la France. Le 17 Juin 1940, la France s’est avouée vaincue, et par la voix du Maréchal Pétain demanda aux Allemands l’armistice qui fut signé le 22 Juin 1940. Ainsi, il n’a fallu que 37-38 Jours aux Allemands pour défaire l’armée Française et occuper Paris. En réalité, dès le 15 Mai 1940, Paris savait que la situation était catastrophique pour l’armée française. Entre le 16 et le 18 Mai, le Maréchal Pétain et le chef d’Etat Major le général Weygand avaient disparu de Paris. Ils se seraient rendus clandestinement derrière les lignes ennemies pour négocier les conditions de l’armistice (voir les livres : L’Etrange défaite de Mark Block, et Le choix de la défaite, les élites Françaises dans les années 30 d’Annie Lacroix-Riz). Le Gouvernement Français dirigé par Pétain s’était déplacé à Vichy dans la zone non occupée suivant les termes de l’armistice. Vichy continua sa collaboration avec l’Allemagne jusqu’en 1945. Aucun des pays occupés d’Europe ne pouvaient se libérer lui-même des Nazis. Pour ces pays l’espoir et le secours étaient venus d’abord de l’URSS/Russie car les premières défaites militaires de l’Allemagne eurent lieu dans ce pays attaqué par surprise en Juin 1941. La défaite à Stalingrad (la plus grande bataille dans l’histoire de l’humanité) a sonné le glas pour l’Allemagne nazie. La signification historique de cette défaite fut reconnue à travers le monde. La question n’était plus de savoir si l’Allemagne sera battue mais quand. Dans son livre sur la destruction de la Libye, le Professeur Américain, Francis A. Boyle rappelle aux Européens leur dette envers la Russie lorsqu’il écrit «si les Soviétiques/ Russes n’ont pas arrêté les nazis à Stalingrad, aujourd’hui l’Europe serait en train de parler Allemand ». C’est L’URSS/Russie qui avait anéanti l’armée allemande. Aujourd’hui les Européens voulant oublier cette dette envers la Russie, célèbre chaque année le débarquement du 06 Juin en Normandie comme le début de la libération de l’Europe. Mais la bataille de Normandie ne fut gagnée par les alliés occidentaux que grâce à l’opération Bagration lancée par les Russes le 22 Juin 1944. Cette large offensive Russe, la plus grande opération militaire terrestre de l’histoire, avait obligé Hitler à transférer toutes ses forces disponibles à l’Est. C’est ce transfert de troupes allemandes d’Ouest vers l’Est qui a permis aux angloaméricains de gagner la bataille de Normandie (voir le livre Why Normandy was won : Opération Bagration ; en Français Opération Bagration, la raison de notre victoire en Normandie par Kevin Wyler). L’Opération Bagration était si foudroyante et la destruction des divisions allemandes si rapide que Winston Churchill disait ceci : «(…) Les Russes ont éventré/ dépiécé l’armée allemande ».

Si nous avons tenu à expliquer le rôle décisif de la Russie dans l’écrasement de l’Allemagne Nazie, c’est parce qu’en Afrique ce fait est très peu connu et d’autre part les Africains ont été conduits à croire que la libération de la France et de l’Europe a commencé avec débarquement des alliés occidentaux à Normandie et l’appelle du 18 Juin à Londres du général de Gaulle. Les américains savaient que sans l’invasion de la France, les Russes seraient à Paris et vont occuper toute l’Europe. C’est une des raisons pour lesquelles les américains ont fait pression sur les anglais pour ne pas retarder d’avantage le débarquement de Normandie. Certes, la contribution des USA à la défaite de l’Allemagne nazie a été importante, mais elle n’était pas le facteur décisif. Par contre économiquement et financièrement parlant, les USA constituent le seul gagnant de cette guerre car le territoire américain n’avait pas été touché par la guerre, tandis que l’Europe a été totalement détruite ; toute la partie européenne de la Russie était entièrement ruinée, en plus la Russie a perdu plus de 20 millions de personnes au cours de la guerre.

Quant à la France Libre, le fameux appel du 18 Juin a eu très peu d’échos en France, elle était largement ignorée par les Français. Le nombre de Français ayant répondu à cet appel ne pouvait même pas remplir un terrain de tennis. La France libre n’était pas née à Londres. Elle était née au coeur de l’Afrique noire, plus précisément à Fort Lamy, actuelle Ndjamena ; Brazzaville était sa capitale. En 1940 tous les gouverneurs Français avaient refusé de suivre de Gaulle et étaient demeurés Vichystes à l’exception d’un seul, Félix Éboué, un noir Guyanais, Gouverneur du Tchad plus tard Gouverneur General de l’AEF. Le ralliement de l’AEF et du Cameroun a donné une assise territoriale et donc une légitimité à la France Libre (pour en savoir davantage, consulter le livre d’Eric Jennings aux Éditions Perrin : La France Libre fut Africaine). Cette assise territoriale a fait échouer la tentative américaine de remplacer de Gaulle par le général Henri Giraud qui est plus obéissant aux ordres de Washington et de Londres. C’étaient les colonies de L’AEF (Cameroun, Tchad, Centrafrique (Oubangui Chari), Gabon et Congo) qui avaient fourni les hommes pour former la première armée de la France libre. Les Français ne voulant plus se battre pour leur pays, il fallait de gré ou de force enrôler les jeunes Africains dans l’armée de la France Libre. Notons ici que les jeunes Français, à l’image de beaucoup de jeunes européens, avaient préféré rejoindre l’armée allemande (les Waffen SS) pour se battre contre les Russes/Soviétiques. Par milliers ils étaient partis mourir dans les plaines de Russie et autour du Bunker d’Hitler.

Quant aux soldats Africains de l’armée de la France libre ils se sont battus héroïquement sur plusieurs théâtres, à Kouffra et au Fezzan dans le désert Libyen et en Ethiopie où ils avaient battu les Italiens. Puis ils s’étaient illustrés à Bir Hakeim où ils avaient bloqué la redoutable armée de Rommel pendant plusieurs jours, créant ainsi une condition favorable pour la victoire Britannique tant célébrée d’El Alamein. Il faut noter que ces performances ont été réalisées dans des conditions très misérables. Les soldats africains étaient mal équipés, mal nourris (la nourriture était constituée de farine de manioc et de grains de mil), sous-payés et soumis aux traitements racistes de toute sorte. La performance exceptionnelle des soldats Africains a permis de rehausser l’image de la France aux yeux de ses alliés Britanniques et Américains. En plus des hommes, l’Afrique et plus particulièrement l’Afrique Centrale a fourni d’énormes moyens financiers notamment l’or qui a permis à la France Libre de fonctionner ; I‘exploitation des mines d’or se faisaient dans les conditions horribles d’esclavage/ travail force. L’AEF a également fourni beaucoup de matières premières nécessaires pour la machine de guerre des alliés dont l’hévéa pour la production du caoutchouc et de pneus d’automobiles (Avec l’occupation japonaise de l’Asie, l’hévéa devrait provenir de l’Afrique). Tout comme pour l’or, la production de ces matières premières se faisait dans les conditions cruelles de travaux forcés. La contribution des Africains à la France libre était si essentielle que le général de Gaulle avait fait une tournée africaine pour demander l’aide des Africains et en retour, après la guerre, le système des travaux forcés sera éliminé. Cette sollicitation de l’Afrique par de Gaulle était d’autant plus indispensable pour la France qu’il n’ignorait pas que l’importance stratégique du continent africain avait pas échappée à Hitler aussi qui avait ses plans pour occuper le continent. (Pour plus de détails sur ce point, il faut consulter : Hitler voulait L’Afrique, du Professeur Camerounais Prince Alexandre Kum’a N’doumbé III). Cette promesse ne sera Jamais tenue car le général de Gaulle et les colons Français vivant en Afrique déclarèrent que la France ne peut pas éliminer les travaux forcés et ne doit en aucun cas autoriser les Syndicats dans les colonies. Le Gouverneur Félix Éboué a été lui-même mis de côté et le pauvre est parti mourir dans un hôpital du Caire en Egypte. Jusqu’aujourd’hui beaucoup d’Africains ignorent que le fameux général de Gaulle était un virulent négrophobe. Il avait horreur de voir un noir (Voir l’ouvrage : Du racisme français, quatre siècles de négrophobie, par Odile Tobner).

Les Africains s’étaient battus aussi en Syrie, et en Europe où ils ont immensément contribué à la libération de la France. Toutefois, si on consulte les vidéos et les photos de la libération de Paris, on notera que lors du défilé sur les Champs Elysées les soldats africains ont mystérieusement disparu de la scène bien que les Africains constituassent plus de 50% des armées de la France libre. Où étaient-ils donc passés ? Ils avaient été parqués hors de la ville et sous menace de mort il leur avait été interdit de sortir du camp d’internement. Ce serait une honte nationale pour la France de montrer au monde que des noirs ont participé à la libération de Paris. Il ne faut donc pas s’étonner qu’à la fin de la guerre les Français aient massacré à Thiaroye, au Sénégal, des combattants Africains retournant dans leurs pays, dont le seul crime était de réclamer les restants de leurs payements. C’était cela la récompense de la France envers ceux qui l’ont libérée.

Il n’y a pas l’ombre d’un doute que les évènements de la 2e Guerre mondiale montrent que la France n’est plus une puissance mondiale, mais une puissance secondaire. Cela est clairement confirmé par le fait que la France n’avait été invitée et n’avait participé à aucune réunion entre les alliés et notamment les trois grandes conférences : Téhéran, Yalta et Postdam. Ces trois conférences avaient regroupé, Joseph Staline de la Russie /URSS, Winston Churchill de la Grande Bretagne et Delano Roosevelt des USA. À Postdam, le Président Américain était Henri Truman. La France était donc insignifiante. La conférence de Téhéran tenue du 28 Novembre -01 Décembre 1943 avait pour objectif principal l’organisation stratégique de la guerre. La conférence de Yalta (Russie) a eu lieu en Février 1945. Son objectif est la conclusion de la guerre, la définition des zones d’influence des puissances, la création des bases de L’ONU et les relations futures entre les pays du monde. La Conférence de Postdam, tenue en Juillet après la défaite de l’Allemagne Nazie, avait pour objectif la définition de l’ordre mondiale d’après-guerre et la conclusion de la guerre contre le Japon.

Quelques années plus tard, une autre confirmation de la chute de la France est venue de l’Indochine. Au cours de l’invasion japonaise en l’Indochine (Vietnam, Cambodge et Laos) en 1940 les Français avaient fui ou s’étaient rendus au Japonais. Les peuples indochinois s’étaient mobilisés pour organiser la résistance anti japonaise et avaient tout naturellement déclaré les indépendances de leur pays à la fin de la guerre. Mais la France refusant de reconnaître ces indépendances avait décidé de reconquérir ses colonies indochinoises. C’est le début de la longue guerre d’Indochine. Près de 200 mille Africains ont participé à cette sale guerre. En 1954 les vietnamiens sous la direction d’Ho Chin Minh et du General Vo Nguyen Giap avaient administré une sévère défaite militaire à la France lors de la bataille de Dien Bien Phu. Vaincue et humiliée la France était obligée de reconnaitre l’indépendance des pays de l’Indochine lors de la conférence de paix de Genève et de quitter définitivement cette région du monde.

C’est aussi en 1954 que les Algériens avaient déclenché leur guerre de libération nationale. Ne pouvant pas vaincre la résistance Algérienne, les Français se sont mis à commettre des crimes horribles sur les populations. Plus d’un million d’Algériens trouveront la mort au cours des huit années que durera la guerre de libération Nationale.

Il est clair qu’à la fin des années 1950, il ne restait que les pays d’Afrique noire sous la domination Française. L’importance de ces colonies pour la reconstruction de la France, le maintien de son statut en tant que puissance moyenne avait été bien comprise par les dirigeants Français, de droite comme de Gauche. Ils étaient tous conscients d’une chose : la France est « Africaine » comme le disait Mitterrand ; c’est-à-dire que le futur de la France dépend de l’Afrique. Si la colonisation directe ne peut plus continuer, alors il faut trouver une autre formule pour maintenir les pays Africains sous le ferme contrôle de la France pour absorber ses richesses. C’est exactement ce que la France entrepris dès le milieu des années 1950. C’est sous cet optique que François Mitterrand, le Vichyste notoire devenu socialiste, Ministre des territoires d’outre-mer ou de L’intérieur écrivait dès 1953 que les terres africaines sont un domaine réservé de la France, et que cela doit être clairement indiqué aux alliés de la France (par alliés il faut comprendre ici les USA qui ne voulaient pas du système colonial qui l’empêchait d’étendre son influence en Afrique). Mitterrand ajoutait que la France doit mettre un système en place « qui permettra à la France de gérer l’essentiel, l’armée, la diplomatie, la définition de la monnaie, le control du crédit, la possession du sous-sol ou encore l’occupation des zones stratégiques, tandis que les autorités locales n’auront à gérer que les affaires secondaires et locales ». Toujours d’après Mitterrand « un tel system a l’avantage de fournir à la France une protection peu couteuse de ses possessions de l’Afrique ». Les africains qui se disent socialistes et qui sont fiers d’appartenir à l’international socialiste doivent se réveiller, s’ils ont un grain de patriotisme en eux. Le parti socialiste a toujours été et demeurera toujours un parti colonialiste. Comme le dit le Professeur Cheick Anta Diop, la gauche française est même plus minable que la droite. Ce système Mitterrand sera affiné et mis en place par le général de Gaulle et son équipe à partir de 1958. Ils avaient compris que le succès du système Mitterrand dépend du choix des hommes locaux qui doivent gérer « leurs pays » pour le compte de la France. Justement avant d’accorder ces indépendances, la France, pour citer ici Pierre Messmer, a pris soins d’écarter ou physiquement éliminer tous les dirigeants patriotes et confier ces pays à des gens qui ne voulaient même pas de l’indépendance. Dès 1959 les accords de coopérations qui ôtent toute souveraineté à ces pays furent signés. Ces accords permettent à la France de :

1. Effacer tous les crimes coloniaux en obligeant les Africains à payer pour les infrastructures créées et les services fournis par la France durant la période coloniale. La France estime que c’est elle qui a emmené la civilisation en Afrique et que les Africains doivent payer pour l’acte civilisatrice de la France. C’était la première source d’endettement de nos pays. Les pays continuent à payer cette dette ;

2. imposer le Franc des Colonies d’Afrique (FCFA). Avec cette monnaie la France s’accapare de tous les revenus des anciennes colonies, contrôle entièrement leurs commerces extérieurs et intérieurs, leur système de crédit et de finance ; elle s’assure un approvisionnement gratuit en matières premières industrielles et agricoles. Ainsi la France ne paye aucun centime pour tout ce qu’elle prélève de ses anciennes colonies utilisant le CFA. Cette monnaie était copiée du système monétaire que l’Allemagne Nazie avait imposé aux pays qu’elle avait conquis afin de siphonner leurs richesses ; le FCFA est conçu pour s’auto déprécier, donc créer une inflation endémique ; c’est-à-dire une augmentation constante des prix sur les marchés. Notre pauvreté est savamment créée et entretenue par la France.

3. Obtenir l’exclusivité ou le monopole de l’exploitation de toutes les ressources du sous-sol ; donc le sous-sol appartient à la France

4. Contrôler entièrement le système éducatif, du primaire au supérieur. L’utilisation de la langue Française est obligatoire, et aucun manuel scolaire ne doit être utilisé sans l’approbation de la France. Donc les Africains n’ont pas le droit de décider ce qu’ils vont enseigner à leurs enfants qui deviendront des colonisés d’esprit.

5. Contrôler l’armée par la formation des officiers devant se faire préférentiellement en France (à défaut dans un pays amis de la France), et par l’organisation de l’armée dont la France est chargée. On comprend ainsi aisément l’explosion des coups d’Etats orchestrés par la France dans nos pays et la peur bleue qu’ont les politiciens de la France.

6. Inféoder la diplomatie à celle de la France. Ainsi à l’ONU les pays doivent toujours supporter la France et voter derrière la France même si cela va l’encontre des intérêts d’un autre pays Africain.

Les mécanismes des accords coopération assurent la reproduction continue de l’élite bureaucratique ou plus exactement bureaucratico-militaire entièrement dévouée à la France considérée désormais comme le centre de l’Univers. Comme des prostitués, les membres de cette élite qui appartiennent au réseau Françafrique se font une concurrence acharnée pour se vendre à la France parce que dans leur entendement obtenir le soutien de la France est le seul gage d’accéder au pouvoir. Cette attitude devient nauséabonde à l’approche d’élections nationales. Les membres de cette soi-disant élite sont irresponsables de nature, extrêmement corrompus et arrogants ; ils se croient naturellement supérieure au reste de la population. Les constitutions écrites en crayon à papier sont facilement ignorées et/ou modifiées pour maintenir les dictateurs.

En ce qui concerne la sécurité, ces accords fragilisent les pays tout en leur empêchant de développer des capacités de défense nationale. Chaque fois qu’il y a un danger, les pays doivent alors faire appel à la France pour protection car les armées nationales ne sont, pour la plupart des cas, que des armées de parade. En prenant tout ceci en considération on comprend aisément l’origine du mythe de la France en tant que puissance mondiale. Ce mythe est savamment entretenu par les membres du réseau Françafrique, le système éducatif et les media. Mais les faits historiques montrent clairement que depuis la deuxième guerre mondiale, la France a définitivement cessé d’être une puissance mondiale. Le maintien de son statut de puissance secondaire dépend entièrement de l’application du Code noir révisé et actualisé par François Mitterrand. Rappelez-vous que Mitterrand en 1953 disait que la France doit occuper les zones stratégiques. On comprend aisément la présence de bases militaires françaises dispersées sur le continent. Aujourd’hui le djihadisme qui est entrain de ravager nos pays devrait servir de prétexte aux pays occidentaux pour occuper nos pays en installant de nouvelles bases militaires. Il n’y a pas de djihadisme, mais des mercenaires à la solde des Occidentaux. Les Wahabbi, les Salafi, les frères musulmans sont tous des créations de l’impérialisme Britannique pour fragiliser le monde musulman et faciliter sa conquête ou créer un chaos permanent qui empêcherait à ces pays de se relever. Un prochain article sera consacré à la naissance de ces mouvements. Ces terroristes sont maintenus pour le compte de l’occident par le Qatar, l’Arabie Saoudite et la Turquie d’Erdogan. Les djihadistes qui avaient attaqué le Mali en 2012 étaient entrainés au Qatar et en Jordanie par L’OTAN et leurs armements étaient fournis par les monarchies du Golfe pour d’abord détruire la Libye de Kadhafi et envahir la Syrie avec l’appui de l’OTAN. L’ancien président français, François Hollande et son ministre des affaires étrangères ont tous deux reconnu que la France fournissait des armes aux rebelles syriens (en réalité les terroristes d’Al-Qaïda) ; Laurent Fabius ne disait –il pas qu’Al-Nostra faisait du bon boulot en Syrie. Après la destruction de la Libye et de la Syrie, L’OTAN et les Emirats du Golfe ont transféré les djihadistes au Nord Mali sachant très bien que les membres locaux du réseau Françafrique avaient accompli leur tâche de désorganiser et affaiblir l’armée nationale. Quand l’armée Française avait stoppé l’offensive des troupes Tchadiennes à Kidal au Nord Mali en 2012, c’était sous la pression du Qatar qui voulait exfiltrer ses officiers qui encadraient les djihadistes avant qu’ils ne fussent faits prisonniers par les Tchadiens.

En résumé, depuis la deuxième guerre mondiale tous les dirigeants Français, qu’ils soient de gauche ou de droite savent que sans l’Afrique, la France ne peut pas se maintenir en tant que puissance moyenne ; elle va mourir et se momifier tel un vampire qui ne trouve plus de proie. De l’autre côté, si les relations actuelles de la Françafrique continuent ce sont les africains qui vont mourir et se momifier. Il n’existe pas une autre alternative. C’est un combat violent même quand il n y’à pas de coups de feu car comme le disait le Prof Cheick Anta Diop durant sa conférence de Niamey en 1984, « c’est contre les Africains qu’on fait la guerre psychologique la plus intense et la plus violente que le monde ait connue ». Le but de la guerre psychologique c’est de démoraliser, désorienter et affaiblir l’ennemi avant que les coups de feu ne soient tirés. C’est la raison d’être des media occidentaux. Etourdir les africains, puis contrôler leur compréhension et vison du monde ainsi que leur réaction tels sont les buts de la propagande française à travers ses médias conçus pour l’Afrique, RFI, TV5 et France 24, et surtout les réseaux sociaux. Avant que les Africains ne se réveillent, les Occidentaux espèrent avoir le temps d’exécuter leur plan de reconquête coloniale. Cette fois-ci les occidentaux veulent réduire substantiellement la population du continent (toutes ses agitations sur le control de la population depuis les années 1960), chasser les populations des régions jugées stratégiques et remorceler l’Afrique en plusieurs petits pays insignifiants et incapables de se défendre. De cette manière l’homme Africain sera dominé pour l’éternité et l’Europe contrôlera entièrement les vastes ressources du continent. Voilà le plan macabre conçu pour l’Afrique. Pour ce ceux qui doutent encore rappelons que le Soudan a subi une première division ; une deuxième division est en cours avec la rébellion dans le Darfour. L’Ethiopie est en train de lutter contre une tentative de division. Au Cameroun il y a un mouvement séparatiste, des parties dites anglophones, et des ONG financés par les occidentaux sont à l’oeuvre pour créer un mouvement indépendantiste des Kanouris. Au Nigeria les mouvements séparatistes sont très actifs. En 2009 Le Président Français Sarkozy a reçu une délégation des Touaregs à l’Elysée et leur a promis qu’ils auront leur pays s’ils abandonnent Mouammar Kadhafi. La carte de la République de l’Azawad existe déjà. Une fois chassée du Mali, la France, pour faire payer le régime malien, va certainement faire intensifier les attaques djihadistes au Mali, et il est fort probable qu’elle réactive la rébellion Touareg dans ce pays. Mais cette rébellion concerne aussi Le Niger. Que fera le régime de Niamey inféodé à la France ? Le Niger, où est désormais basée Barkhane, va-t-il servir de base arrière pour ces djihadistes et les rebelles touareg pour attaquer le Mali ? et qui sait, le Burkina Faso, si le jeune Capitaine Traoré adopte la ligne de Goîta ?

Ce qui se passe particulièrement au Mali, en République Centrafricaine, au Burkina Faso et ailleurs sur le continent ne concerne pas uniquement ces pays. C’est l’ensemble du continent africain qui est concerné car les troubles que nous vivons ne sont que le résultat du début de l’application du plan cruel d’occupation et de reconfiguration de l’Afrique.

C’est l’avenir du continent qui se joue. Dans monde occidental, de la manche à la mer baltique, les fascistes ont le vent en poupe. Ces fascistes/nazis prennent de plus en plus le pouvoir dans ces pays. L’occupation de l’Afrique et la destruction de ses populations à fin d’exploiter librement les vastes ressources du continent est une priorité pour ces fascistes.

Face à ce grave péril que font peser aujourd’hui sur la bande Sahélo-saharienne et les pays du golfe de Guinée ces vautours de l’Occident et aussi de l’Orient qui veulent nous appliquer le plan hitlérien de l’occupation et l’extermination des peuples noirs par tous les moyens, la jeunesse africaine doit savoir se mobiliser sans se tromper.

Ainsi seulement pourra-telle faire échec à cette conspiration dont les racines sont profondément ancrées dans l’histoire. Cette jeunesse se doit d’attiser la flamme que les ainés ont allumée depuis les luttes anticoloniales. Cette jeunesse se doit, comme l’a si bien écrit Frantz Fanon : « (…) découvrir sa mission, la remplir ou la trahir. » ( article publié le 28 décembre 2022)

I.K Abdourahamane