Et voilà que, depuis des mois déjà, l’on assiste à une pesante cristallisation de la vie nationale sur la chose politique. Aujourd’hui, beaucoup de nos compatriotes jubilent d’enthousiasme à l’idée de se vautrer dans la soupe politico-politicienne assaisonnée de rumeurs et de délations. Ainsi, dans les salons cossus, dans les fadas, et dans les médias de la place, les commentaires vont bon train et la passion est très vive.
Le plus agaçant dans tout cet embrouillamini, c’est de constater comment les gens aiment cette hystérie collective qui va jusqu’à nous détourner de certaines valeurs chères à notre société et qui se résument au respect de l’autre. Ainsi, en lieu et place du débat d’idées et de la confrontation des arguments, d’aucuns ont réussi à ramener le niveau du débat au plus bas niveau en y introduisant les pires insultes et la vilénie. C’est ainsi que certains activistes de différents bords politiques, qui excellent dans l’art de jeter l’opprobre sur ceux d’en face, nous abreuvent de messages insalubres. Et les réseaux sociaux sont là pour leur servir de boulevard de prédilection.
Certains y trouvent l’occasion de pousser l’inconscience jusqu’à tenir des propos boutefeux et proprement incendiaires, du genre à remettre en cause les fondements de l’unité nationale, de la fraternité et de la paix au Niger. Devant cet état de fait, il incombe à tous et à chacun de saisir le vrai sens d’une élection. Aller aux élections, c’est garder son calme et laisser le choix du peuple s’exprimer en toute liberté, dans un climat d’apaisement. Agir autrement, c’est remettre en cause, et en bloc les acquis démocratiques.
Voilà pourquoi, pour avoir bien mesuré les risques graves auxquels les comportements de certains petits politiciens zélés exposent notre pays, les chefs traditionnels ont jugé utile de monter au créneau, hier, pour appeler l’ensemble des acteurs de la vie politique, à plus de retenue et de sagesse pour créer les conditions idoines à même d’aboutir à des élections libres, transparentes et apaisées. Puisse leur appel être entendu!
Assane Soumana(onep)
08 janvier 2016
Source : http://lesahel.org/