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Bébé stigmatisés : Lokoko, un ouvrier zélé en panne d’inspiration

Et les Nigériens avaient été surpris de voir, un certain Lokoko, enseignant de son État, investir des médias, pour dire à qui veut l’entendre qu’il se constituerait partie civile dans le jugement. Cela fait rire car on aura compris, qu’il réagissait à la volonté de la société civile de se constituer partie civile pour quelques quarante dossiers pour lesquelles elle voudrait que le régime réponde. A-t-il conscience que malgré l’arrêt rendu qui lui donne une joie démesurée, la sentence rendue ne mettait pas pour autant fin à l’imbroglio politico-judiciaire ? Pour quelle fierté personnelle, se fait-il tant d’obligeance à défendre que ces enfants n’aient plus de parents, d’existence légale ? Comme quoi, dans ce pays, il y a des méchancetés gratuites par lesquelles des hommes se rabaissent à se faire les ouvriers serviles de maitres qu’ils peuvent tourner en dérision dès que leurs intérêts sont remis en cause. Qui ne peut pas se rappeler, le discours acerbe de cet homme connu déjà pour ses intrigues, il y a quelques mois, quand son poste de conseiller s’hypothéquait ? A-t-il pu penser qu’un autre, par haine, remette en cause la paternité de ses propres enfants ? Pareille ignominie dans la culture qui est la nôtre, ne peut ni humainement, ni moralement, ni politiquement être tolérée car l’affront est de ce qui touche à l’intimité et à la dignité de l’homme.

Pourtant il y a des problèmes plus sérieux et qui impactent la vie de la nation et qui auraient pu commander que l’acteur volontariste se constitue plus utilement partie servile pour protéger et défendre les intérêts du peuple. Lokoko, peut-il savoir qu’avec cette affaire, c’est le régime qui s’est discrédité à en faire un objet politique pour anéantir un adversaire, faisant fi des droits d’enfants innocents qui ne peuvent mesurer l’étendue du ravage fait dans leur dignité, que plus tard, quand enfin, ils grandiront pour affronter demain, l’intolérance d’une société dans laquelle des gens ont joué à les exposer à la raillerie de méchantes de gens. Quand le Nigéria garde son calme, n’ayant jamais décidé qu’il soit nécessaire, en l’absence de plaintes formelles sinon que de révélations confuses de presses à sensation, de s’intéresser à de tels commérages pour fouiller dans l’intimité de personnes qui est de la part sacrée de l’homme et le Bénin, aussi cité par la même presse, que le Niger soit seul à s’y intéresser et à se débrouiller à impliquer des hommes et des femmes qu’aucune presse du Nigéria n’a formellement épinglés, si ce n’est ce papier qui croyait en d’autres temps rendre des services à des gens qui lui ont montré qu’ils n’ont que faire de ses audaces et de ses investigations douteuses dès lors qu’après s’être servi de son rôle, ils pouvaient se passer de ses commandes.

Il n’est que dangereux, dans de telles affaires, quand bien de personnes commencent à prendre peur, de se mettre au devant des événements, pour attendre un ascenseur qui ne reviendra pas. Aujourd’hui c’est le cas du coup d’État qui connait sa fin avec le non-lieu prononcé contre des personnes gardées en prison depuis quinze mois sur du faux. Et le président lui-même a « plongé » dans l’affaire ! Et ceux qui, certains de leurs accusations, avaient voulu faire admettre le sort faits à ceux qui avaient été cités, finirent par baisser aujourd’hui la tête car personne n’a encore oublié les certitudes avec lesquelles, ils portaient les accusations compromettantes que l’on sait. Comme quoi, il faut se méfier de certains zèles par lesquels, l’on pourrait être amené à répondre demain, devant la même justice, sinon certainement devant Dieu. On peut peut-être, dans la conjoncture actuelle, avoir une certaine emprise sur les événements, demain, ça peut ne pas être le cas.

On n’est jamais le plus fort, pour imposer tout le temps ses choix ! Et la roue de l’histoire tourne. Inexorablement.

28 mars 2017
Source : Le Canard en Furie