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Gestion du pétrole : Le Cnsp et le gouvernement ont décidé de mettre un terme au laisser-aller des administrations Issoufou et Bazoum

Gestion du petrole NigerIl n’y a jamais deux sans trois et le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (Cnsp) et le gouvernement de Mahaman Ali Lamine Zeine le confirment amplement dans leur volonté de réinventer les rapports entre l’État nigérien et ses partenaires. Des rapports corrompus par une gouvernance scabreuse de près de 13 ans où les intérêts du peuple nigérien étaient galvaudés et piétinés et que le Cnsp et le gouvernement s’attèlent à restaurer. Au prix fort puisque les pratiques, mauvaises et de toute évidence contraires aux intérêts du peuple nigérien, ont prévalu pendant plus d’une décennie. Le samedi 20 avril dernier, les Nigériens ont été à nouveau servis par un exemple du genre de la part du ministre du Pétrole, Mahamane Moustapha Barké Bako, qui a fait une mise au point avec les sociétés d’exploitation du pétrole et leurs soustraitants. Trois points essentiels ont été au menu de ces échanges entre le ministre du Pétrole et ses invités : les contrats conclus dans le cadre des activités quotidiennes desdites sociétés, le recrutement du personnel, sujet déjà abordé lors de la visite du ministre Barkéà Kulélé, ainsi que la gestion. Sur ces trois aspects entièrement laissés à la seule appréciation des partenaires sous Issoufou et Bazoum, le Cnsp et le gouvernement de Lamine Zeine ont décidé de mettre un terme au laisser- aller et de fixer les balises qui sont conformes aux règles. « Les choses ont changé et désormais tout être fait suivant les règles », a dit le ministre du Pétrole. Sur la question des contrats, le ministre Barké a informé ses interlocuteurs qu’à compter d’aujourd’hui, il leur est strictement interdit de contracter avec une entreprise non nigérienne pour une activité ou des travaux qu’une entreprise nigérienne est capable de réaliser ». Autrement dit, les entreprises d’exploitation et de gestion du pétrole nigérien ne peuvent plus, désormais, aller chercher en dehors du Niger des compétences qui existent au Niger pour la réalisation de travaux que des entreprises ou groupes d’entreprises nigériens sont en mesure d’exécuter. Outre qu’il a souligné que la mesure prend effet à partir du 20 avril, date de la tenue de la réunion au cours de laquelle il a fait l’annonce officielle, le ministre Barké a également indiqué que son département ministériel travaillera incessamment avec les partenaires afin de mettre en place un dispositif permettant de recenser réellement l’ensemble des contrats qui ont été déjà établis. L’objectif, c’est de faire le point de ce qui doit être résilié et confié à des entreprises nigériennes. Ce sera donc une opération coup de poing visant à remettre les Nigériens dans leurs droits de prétendre en premier aux offres de prestation sur le territoire national.

À propos du recrutement, un sujet de préoccupation majeure du Cnsp et du gouvernement de Lamine Zeine, le ministre Barké a rappelé à ses interlocuteurs qu’une mission conjointe des ministères du Pétrole et de la Fonction publique ont déjà enquêté sur le sujet à la Soraz, à Wapco, à la Cnpc et au niveau de leurs sous-traitants respectifs. « Nous vous avons déjà demandé de procéder à des recrutements directs et non à travers des sociétés de placement. Cela a-t-il été fait ? Rien n’est moins sûr. Le ministre Barké Bako a de toute façon annoncé, là aussi, la mise en place d’un dispositif qui aura pour mission de vérifier et de rendre cette mesure effective sur le terrain. « Je veillerai personnellement à l’application stricte du plan de «nigérinisation»progressive du personnel dans tous les domaines », a indiqué le ministre, non sans avoir rappelé que les résultats des audits précédents seront examinés en collaboration avec la Commission de lutte contre la délinquance économique, financière et fiscale (Coldeff) afin de vérifier le traitement qui en a été fait. Le souci du Cnsp et du gouvernement, c’est de s’assurer que les intérêts du Niger ont été protégés.

En ce qui concerne la question de la gestion, le ministre Barké a annoncé que sur décision du président du Cnsp, chef de l’État, des audits seront diligentés dans les tout prochains jours. Ces audits, apprend-on, seront conduits par des cabinets internationaux. Selon le ministre Barké, le but du Cnsp et du gouvernement est d’avoir une vision claire de ce qui a été fait jusqu’ici, avoir connaissance des manquements observés afin que des corrections appropriées soient faites sans délai.

Par delà ces trois mesures édictées, le ministre Barké a précisé à ses interlocuteurs que le chef de l’EÉtat a donné des instructions fermes pour qu’aucun coût pétrolier ne soit récupérable s’il n’est au préalable spécifié dans le contrat de partage de production (Cpp). Et dans la même logique qui a prévalu avec les contrats, les Cpp approuvés avec les administrations précédentes vont être annulésaprès contrôle. « S’il y a nécessité de réviser certains Cpp afin de prendre en compte les intérêts du Niger, nous le ferons », a dit le ministre Barkéqui a demandé aux directions générales de Wapco Niger et Bénin, de faciliter l’accès aux installations à la mission de contrôle qui se rendra dès demain, mardi 23 avril, à Sémè pour la vérification des quantités annoncées, le calibrage et l’inspection des bateaux, l’objectif étant de compléter les informations collectées par les inspecteurs placés sur les différents sites afin de s’assurer que les quantités effectivement déclarées sont bien celles qui sont enlevées.

Doudou Amadou (Le Canard en furie)