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HAUTE TRAHISON : 100 000 Km2 du territoire national cédés à des français

Carte Niger 02En 2018, l’information était tombée, tel un couperet. Une zone d’environ 100 000 km2 est cédée, pour 20 ans, à une ONG dénommée Noé. Cette zone, qui fait trois fois un pays comme la Belgique, comprend la réserve naturelle de Termit et de Tin Touma, l’une des plus grandes aires terrestres protégées d’Afrique, riche en espèces animales et végétales endémiques protégées. Une première en Afrique ! « C’est inédit et scandaleux », avait laissé entendre un cadre des Eaux et forêts. La nouvelle de la cession de cette portion du territoire nigérien à une ONG française a choqué plus d’un Nigérien. Signée à Niamey, le 5 novembre 2018, entre l’ONG Noé et l’État du Niger, représentés, respectivement par le ministre de l ’ Environnement , Almoustapha Garba et Valérie Colin, la convention octroie la gestion de la plus grande réserve naturelle du Niger à l’ONG Noé. Autant dire qu’elle en a désormais le contrôle exclusif. Pourtant, cette réserve naturelle est protégée par la convention de Ramsar de laquelle le Niger est partie prenante. La cession de cette portion du territoire national constitue un abandon d’une partie de notre territoire, au profit d’une simple ONG. Pour justifier ce renoncement à la souveraineté nationale, le ministre de l’Intérieur, Bazoum Mohamed, présenté comme le «parrain» de la réserve (Sic !), n’a trouvé mieux à dire que ce mot plein de dépit et de froideur : « la surveillance de la réserve sera faite à l’aide de drones ». Ce à quoi un cadre du ministère de l’Environnement avait rétorqué : « Quel dédain à l’égard de notre souveraineté et de notre dignité ! ». L’État du Niger est- il incapable d’assurer la surveillance de cette réserve de Termit et de Tin Touma? Quelle est la capacité de cette ONG à faire ce qu’un État souverain ne peut pas faire ? La faiblesse de l’État peut-elle conduire les autorités nigériennes à céder la gestion de près de 100 000 Km2 du territoire national à une ONG ?

Il est intéressant de relever que le massif de Termit est un massif de basses montagnes situé à mi-chemin entre le massif de l’Air et le Lac Tchad. La position géographique de cette réserve laisse les Nigériens dubitatifs quant aux desseins réels de cette convention inédite en Afrique. Située dans une zone pétrolifère très riche, donc au coeur de grands enjeux où se passent des pratiques dolosives en tous genres, la réserve naturelle de Termit et de Tin Touma n’a certainement pas été cédée à l’ONG Noé pour les objectifs d’une protection de l’environnement et des espèces animales et végétales qu’elle abrite. À tous points de vue, il y a des zones d’ombre autour de la signature de cette convention dont les Nigériens ne connaissent, absolument, rien. Les inquiétudes sont d’autant plus fondées que l’Assemblée nationale n’a pas été consultée, comme pour les bases étrangères. C’est pourtant une affaire de cession, sur 20 ans, de la souveraineté nationale, sur une portion importante du territoire.

À cheval entre les régions d’Agadez, de Zinder et de Diffa, cette réserve naturelle abrite, selon les services de l’environnement, des espèces comme la gazelle, l’addax, le guépard, le fennec, le mouflon, les outardes, les renards, les tortues, etc. La réserve naturelle de Termit et Tin Touma compte également des variétés de plantes répertoriées par des chercheurs de l’université Abdou Moumouni de Niamey et au la souveraineté nationale le CNSP est ainsi interpellée. Car dans cette affaire, c’est une partie du territoire national et ses richesses endémiques qui ont été vendues. Et la cession d’une portion du territoire national constitue un acte de haute trahison. plan international. Au nom de la souveraineté nationale le CNSP est ainsi interpellée. Car dans cette affaire, c’est une partie du territoire national et ses richesses endémiques qui ont été vendues. Et la cession d’une portion du territoire national constitue un acte de haute trahison.

Ali Soumana (Le Courrier)