La Nigérienne de la semaine : Kadidiatou Moussa Soussou, analyste technique en qualité logiciels
Pour commencer, voudriez-vous vous présenter aux Internautes de Nigerdiaspora?
Je m'appelle Kadidiatou Moussa Soussou, je suis analyste technique en qualité logiciels, et je réside à Montréal, au Canada, depuis 2014.
Pouvez-vous nous édifier, un tant soit peu sur votre parcours académique?
J’ai fait mes études primaires et secondaires à Zinder, Kollo et Niamey. Après l’obtention de mon baccalauréat D au lycée Mariama de Niamey, en 1998, j’ai entamé mes études supérieures à l'université Arabe des Sciences en Tunisie où je suis sortie avec une maîtrise en informatique de gestion en 2002.
Après quelques années d’expériences au Niger, j'ai décidé de reprendre les études pour booster ma carrière professionnelle. C’est ainsi que j'ai été admise à l'université de Rennes 1 en France où j'ai obtenu le Master 2 en informatique décisionnelle en 2013.
Et aujourd’hui, quelles sont vos expériences aussi bien au niveau national qu’international ?
Au niveau national, après l'obtention de ma maîtrise en informatique en Tunisie, j’étais rentré au Niger où j'ai effectué deux années de service civique national au Ministère de la Fonction Publique. Par la suite, j'ai travaillé durant cinq ans dans une entreprise à vocation commerciale à Niamey. Je ne me sentais pas épanouie dans ce travail. Alors, ne voyant pas des opportunités d'évolution venir, j'avais décidé de prendre mon destin en main en pariant sur les nouvelles technologies à l'étranger.
Au niveau international, en France j'ai eu la possibilité de travailler et d’effectuer également des stages aussi bien dans des PME que dans des grosses firmes en informatique parmi lesquelles Docapost DPS, Claranet, Sopra Steria, etc.
Par la suite, tel un pigeon voyageur, j'ai décidé de m'installer au Canada où j'ai immédiatement trouvé un emploi dans mon domaine de formation..J'ai eu aussi l’opportunité de capitaliser des expériences très enrichissantes dans des sociétés de services en informatique (Sogema, Nexio, Fujitsu). Il faut dire que c'est un réel plaisir pour moi de travailler sur des logiciels utilisés en Amérique, en Europe mais également en Afrique (Nigeria, Sénégal, Mali etc.)
Quels sont les principaux atouts qui vous ont permis de réussir dans votre carrière professionnelle au Canada ?
C’est d’abord le fait que mon intégration professionnelle ait été très facile ! Disons que, d'une part, le Bon Dieu a fait son miracle et le fait d'avoir des diplômes français y a beaucoup contribué. D'autre part, il faut reconnaître aussi qu'au Canada, l'industrie technologique connaît une croissance exceptionnelle. Ce qui fait qu’une bonne partie des entreprises sont en expansion et ont constamment besoin de main d’œuvre. D'ailleurs chaque année, le Ministère de l'immigration organise des sessions de recrutement en France et en Belgique.
Qu’est-ce qui vous a poussée vers l’informatique, sachant que pour une femme ce n’est pas à priori assez tentant comme filière?
Disons que c’est ma soif d'apprendre qui m’a poussée vers l’informatique et l'envie de suivre les traces de mon père feu Moussa Soussou qui a fait ses études aux USA et était l'un des premiers ingénieurs agronomes au Niger. Il y´a aussi le fait que c'est un domaine qui offre non seulement un grand nombre de spécialisations, mais également de bonnes perspectives d'embauche. D'un autre côté, c'est une discipline qui est en train de changer la vie des gens, car elle est pratiquement devenue indispensable dans tous les secteurs d'activités.
« C’est ma soif d'apprendre qui m’a poussée vers l’informatique »
Quel rôle le Niger a-t-il joué dans votre carrière, votre parcours d’Analyste en assurance qualité logiciels ?
Le Niger, ma très chère patrie, a en effet joué un rôle capital dans mon parcours, car j'ai bénéficié de la gratuité de ma formation de base. Permettez-moi de remercier toute ma famille et j'accorde une mention très honorable à mes parents (qu’ils reposent en paix) qui ont entièrement financé mes études supérieures et m'ont soutenue sans relâche. Je ne cesserai jamais de les remercier car c'est l'un des plus beaux héritages qu'un parent puisse léguer à son enfant.
Que pensez-vous du développement informatique au Niger? Et quel constat faites-vous aujourd’hui en informatique au Niger? Avez-vous des solutions, des plans…?
Le constat que je fais pendant mes séjours au Niger est qu'il existe quelques insuffisances liées au coût élevé de la connexion internet, l' inexistence des cours d'informatique dans les écoles (primaires et lycée) et c'est des choses qu'on devrait apprendre dès bas âges. La preuve aujourd’hui, le plus jeune programmeur en informatique du monde Muhammad Hamza Shahzad à 8 ans.
Comme solutions, je dirais que l’ Etat doit inscrire l’informatique parmi les grandes priorités, car c'est une discipline qui est incontournable pour le développement d'un pays. De même, les jeunes doivent s’intéresser au développement de logiciels sur mesure, autrement dit mieux adaptés aux réels besoins en Afrique. Enfin, il y a lieu d’accompagner les entreprises qui n'utilisent pas encore le numérique.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Nigériens qui voient en vous un modèle?
Nous sommes tous unique les uns et les autres. Nous avons tous des parcours différents. Néanmoins comme conseil, je leur dirais «no pain no gain», autrement dit, sans la souffrance, il ne pourrait y avoir de bonheur. J’encourage donc les jeunes frères et sœurs à travailler, à surpasser les obstacles et rester persévérants et surtout ne pas écouter les gens qui découragent.
Votre mot de la fin?
Je tiens à remercier chaleureusement Nigerdiaspora de m’avoir donné l'opportunité de m'exprimer .
Kadidiatou Moussa Soussou Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Réalisée par Boubacar Guédé
26 octobre 2017
Source : http://Nigerdiaspora.Net