Processus électoral : Issoufou Mahamadou lâche Mohamed Bazoum

Processus électoral : Issoufou Mahamadou lâche Mohamed Bazoum Selon les informations recueillies dans les milieux politiques proches du pouvoir, c’est le Président Issoufou Mahamadou qui a finalement tranché le débat sur la tenue des élections locales avant ou après la présidentielle. C’est lui qui aurait demandé à la commission électorale de faire tout pour programmer les élections municipales et régionales avant le 27 décembre, date retenue dans le chronogramme de la Ceni pour la tenue de l’élection présidentielle. En fin de compte, la Ceni, que l’on dit instrumentalisée, a fait le ménage nécessaire pour insérer la tenue des élections locales le 13 décembre 2020 ; une des deux dates proposées par les partis non affiliés et soutenue par ceux de l’Alliance pour la paix et la République (Apr). Le débat autour de cette question est, donc, en principe, derrière la classe politique. Mohamed Bazoum, le candidat désigné par Issoufou Mahamadou, comme les autres, devra réaménager son calendrier électoral pour le conformer aux dernières modifications de la commission électorale. Le 17 juillet 2020, il a adressé à tous les présidents de coordinations de section et de sections du Pnds une correspondance par laquelle il les informait du chronogramme établi par la Ceni dans le cadre des élections législatives. Un chronogramme qui, dans la lettre du président et candidat du Pnds à l’élection présidentielle, le premier rendez-vous électoral de l’année en cours est pour le 27 décembre prochain.

Que la pression soit venue d’Issoufou Mahamadou ou qu’elle ait été imposée par des forces qui se veulent invisibles, la rectification ne fait pas l’affaire de Mohamed Bazoum.

À la suite de ce réaménagement du chronogramme de la Ceni, certains observateurs n’ont pas manqué de dire qu’il n’y a pas de Ceni mais de “Cemi”, c’est-à-dire une commission électorale de Mahamadou Issoufou, une manière de dire que c’est le Président Issoufou qui tire les ficelles de tout ce qui se passe dans le pilotage du processus électoral. Ce réaménagement est senti au sein de l’opinion nationale comme une cinglante gifle à Mohamed Bazoum et à tous ceux qui ont fait du zèle dans la défense d’un chronogramme immuable. Mohamed Bazoum bien sûr, mais également Brigi Rafini et certains leaders politiques alliés du Pnds tel qu’Ingantchi de Kassoum Kassoum. Que la pression soit venue d’Issoufou Mahamadou ou qu’elle ait été imposée par des forces qui se veulent invisibles, la rectification ne fait pas l’affaire de Mohamed Bazoum. Selon toute vraisemblance, il se trame des choses que le commun des Nigériens ne maîtrise pas. Bazoum estil en train d’être lâché par son parrain ? De la question à l’affirmation sans ambages, certains n’hésitent pas un instant, convaincus que le président et candidat du Pnds n’est pas encore au bout de ses surprises désagréables.

Le réaménagement du chronogramme de la Ceni sonne comme un désaveu cinglant pour Mohamed Bazoum et le Pnds.

En campagne électorale anticipée et illégale du point de vue de l’article 54 du code électoral, Mohamed Bazoum, qui se trouve actuellement dans la région de Tahoua a de quoi commencer à s’interroger.

Si la lettre d’Alkassoum Indatou, adressée au Premier ministre Brigi Rafini et président du Conseil national de dialogue politique (Cndp), suite à la demande de l’Apr pour un Cndp extraordinaire en vue de trancher la question de la date de tenue des  élections locales, est l’émanation de la volonté du président du Pnds, le réaménagement du chronogramme de la Ceni sonne comme un désaveu cinglant pour Mohamed Bazoum et le Pnds. Un désaveu qui traduit, pour le moins, le décalage non négligeable entre la position réelle du Président Issoufou et celle de Bazoum.

De révision en révision, il n’est pas exclu que le consensus autour du processus électoral, avec une modification de la loi électorale et une refonte de la Ceni, finisse par prévaloir.

Annoncé dans la région de Zinder pour un mois sitôt qu’il aura bouclé sa tournée dans l’Ader, Mohamed Bazoum, dit-on, compte passer la fête de Tabaski parmi les siens, à Tesker. Un programme électoral qui risque d’être éclaboussé avec cette dernière donne de la Ceni. Pour Bazoum, renseigne-t-on, c’est bien plus qu’un simple réaménagement du calendrier électoral. En attendant que l’enrôlement des Nigériens de l’extérieur ne vienne le bouleverser dans tout ce qu’il a de certitudes, Bazoum a le temps de cogiter sur un plan B. Car, de révision en révision, il n’est pas exclu que le consensus autour du processus électoral, avec une modification de la loi électorale et une refonte de la Ceni, finisse par prévaloir.

Yaou. 

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