Crise au sein du parti Lumana : Éviter de scier la branche sur laquelle on est assis

Crise au sein du parti Lumana : Éviter de scier la branche sur laquelle on est assis Oumarou, président par intérim du Moden/Fa Lumana après le délibéré rendu public le mardi 5 août 2020 par le Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Niamey, a animé un point de presse, hier, dimanche 9 août 2020. Il était entouré pour la circonstance de Seïni Mereda, Tahirou Kalilou, madame Akounou et du député Lirwana. Selon lui, il y a des individus qui mettent toujours leurs intérêts personnels au-dessus de tout. L’intérêt général pour eux, n’a aucune signification. La vie politique ou la vie publique tout court ne peut se concevoir sans eux. Ils préfèrent le suicide collectif à la préservation de la vie des autres. Noma a indiqué que « cette décision n°328 du 5 août remet toutes les pendules à l’heure. Elle nous permettra de gérer au mieux les difficultés nées de l’entreprise de sape systématique et mise entre parenthèse des textes du parti. Elle sera le point de départ pour une bonne cohésion au sein de Lumana en tant que principal parti de l’opposition ». Pourtant, rien n’est encore réglé. Car, la décision rendue la semaine dernière par le Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Niamey dans le contentieux opposant Oumarou Noma au bureau politique national du parti Moden/ FA Lumana a eu l’effet d’un véritable coup de massue au sein des militants dudit parti. La justice a débouté le bureau politique national en confirmant Noma comme président intérimaire du parti en dépit du fait que celuici ait été débarqué et remplacé par Tahirou Seydou dit Parc-20 lors du congrès parallèle de l’aile légitime du parti Lumana organisé en 2019 à Niamey au même moment où Noma tenait le sien à Dosso. Cette nouvelle décision judiciaire qui maintient Noma à son poste tout en invalidant les actes posés par les deux congrès parallèles installe le parti Lumana dans une mauvaise passe à moins de 6 mois des élections générales. Car la décision a donné raison à la légalité incarnée par Noma mais remise en cause par les 9 délégations régionales du parti qui détiennent la légitimité populaire. Un parti est une association politique qui nourrit l’ambition d’accéder au pouvoir d’Etat par la voie des urnes. Que faire à présent ? Comment s’y prendre pour ne pas compromettre irrémédiablement la participation de Lumana aux élections générales ? C’est le principal enjeu pour le camp de la légitimité désormais acculé. Continuer à suivre la voie judiciaire en interjetant appel dans l’espoir d’obtenir gain de cause est-il la solution idoine ? Rien n’est moins sûr !

Cette option risque plutôt d’être contreproductive pour l’aile légitime du parti de Hama Amadou, au regard de l’instrumentalisation prononcée de la justice par les tenants de la renaissance, qui ne voient pas d’un mauvais oeil la disqualification de Lumana de la course. Bien au contraire, ce serait du pain béni pour le Pnds Tarayya qui cherche un boulevard totalement dégagé pour l’arrivée en tête de son poulain dans la course pour les présidentielles. L’option est d’autant contreproductive qu’elle ne reste plus beaucoup de temps pour s’engager dans cette voie à l’issue incertaine. La résolution politique de la crise s’impose donc nécessairement aux deux ailes pour ne pas rater le coche. Il serait en tout cas dommage qu’un parti de l’envergure de Lumana soit écarté des compétitions électorales pour une crise interne facilement surmontable. Il suffit simplement que les deux parties en conflit acceptent de s’asseoir autour d’une table et discuter franchement des modalités de l’organisation du congrès consensuel de sortie de crise. Pour y parvenir les questions d’égo doivent être mises de côté. L’exemple du CDS Rahama, qui a cessé d’être désormais un poids lourd sur l’échiquier politique national à l’issue de la longue crise de leadership, qui l’a profondément affaiblie, est là pour montrer le caractère suicidaire de scier la branche sur laquelle l’on est assis.

Tawèye  

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