Ce projet de trois ans est entièrement financé pour près de 505 millions de francs CFA par l’Alliance pour la Révolution Verte en Afrique (AGRA). Il a pour objectif d’améliorer la sécurité alimentaire et les revenus des petits agriculteurs à travers le renforcement des capacités des acteurs de la chaine de valeurs du riz au Niger. La cérémonie s’est déroulée en présence de Dr Zacharie Zida, représentant d’AGRA, du président de FUCOPRI, des représentants des acteurs de la filière riz et de plusieurs invités.
Le projet touche de manière directe ou indirecte 26.000 petits producteurs nigériens sur une durée de 3 ans (juillet 2014 à juin 2017). A la fin des trois ans, «le projet prévoit d'atteindre les résultats suivants : l’augmentation de 50% des rendements actuels d'une tonne par ha dans les zones de production hors aménagement ciblées au Niger; l’augmentation de l'utilisation de semences améliorées et des technologies GIFS par les agriculteurs locaux de riz ; le renforcement de la gouvernance interne et la prise de décision inclusive des organisations paysannes; la réduction des pertes post-récolte en raison de l'accès aux services de stockage et de traitement; l’amélioration de l'accès aux marchés structurés aux petits exploitants », a expliqué M. Boubacar Goubé Illiassou.
La lutte contre la pauvreté, l’insécurité alimentaire et nutritionnelle est une préoccupation partagée par tous les acteurs du développement rural. Au Niger, le gouvernement a affiché sa volonté de déployer d'énormes moyens dans la promotion des cultures irriguées dont le riz à travers le programme de « développement et diversification des cultures irriguées, l’axe 1 de l’initiative 3N du Niger à savoir ; l'accroissement et la diversification des productions agro-sylvo-pastorales et halieutiques”. Selon M. Boubacar Goubé Illiassou, cette lutte commune contre l’insécurité alimentaire ne saurait devenir une réalité sans une forte détermination des principaux acteurs des filières agricoles. «Le gouvernement se réjouit de voir les différents acteurs mettre en commun leurs efforts pour trouver ensemble les solutions aux problèmes qui se posent à la filière riz», a-t-il dit avant de remercier l’alliance pour la Révolution Verte en Afrique qui apporte à travers le financement de ce projet, sa contribution pour l’atteinte des objectifs de l’initiative 3N, les Nigériens Nourrissent les Nigériens.
Au Niger, l’intervention de l’Alliance pour la Révolution Verte en Afrique (AGRA) est de 6 millions de dollars US à travers 12 partenaires dont le projet filière riz. Après avoir transmis les salutations de Mme Agnes Kalibata, présidente d’AGRA, Dr Zacharie Zida a dit que, le riz occupe une place importance dans l’économie du Niger. Selon lui, la consommation annuelle par habitant a significativement augmenté et serait de l’ordre de 69kg par personne et par an. «Cette consommation ne cesse de croître et les efforts déployés par les acteurs pour accroître la production demeure insignifiants face à une croissance accélérée de la population. La production nationale ne représente que 30% des besoins totaux de riz estimés à environ 250.000 tonnes », a-t-il souligné. Dr Zacharie Zida a enfin demandé l’accompagnement des autorités administratives et de tous les acteurs, pour une bonne mise en œuvre du projet pour le bien des populations du Niger.
Auparavant, le secrétaire général de FUCOPRI, M. Mahamadou Hassane, a indiqué que, le Niger reste le pays sahélien le plus vulnérable à l’insécurité alimentaire en Afrique. Selon lui, malgré les efforts consentis par les autorités depuis plusieurs décennies pour lutter contre la pauvreté et améliorer les conditions de vie des populations à travers l’autosuffisance alimentaire, une bonne partie du pays reste dépendante d’une agriculture rudimentaire. M. Mahamadou Hassane devait affirmer que, l’intervention d’AGRA va sûrement apporter un changement positif dans la filière riz. «Cette contribution va induire une amélioration des revenus des populations bénéficiaires ; elle sera pour les acteurs de la filière riz, un outil de développement indispensable à la mise en œuvre de l'initiative 3N, en particulier le programme prioritaire de ‘’lutte contre l'insécurité alimentaire par le développement de l'irrigation’’ et le sous programme structurant ‘’Infrastructures hydro-agricoles’’ », a-t-il conclu.
Seini Seydou Zakaria
23 octobre 2014
Source : http://lesahel.org/