Cet atelier régional a pour objectif de préparer les contributions nationales des pays membres de la CEDEAO et du CILSS en prélude à la conférence sur le climat qui se tiendra à Paris en décembre de cette année conformément à l’appel de Lima pour une action mondiale concertée pour le climat.
Durant trois jours, les participants à cet important rendez-vous de Niamey venus des pays membres des deux organisations (CILSS et CEDEAO) et de la France ont partagé leurs expériences sur le climat, sur l’adaptation au changement climatique. Dans son allocution de clôture de l’atelier, le ministre Adamou Chaifou a souligné la qualité des échanges qu’ont eus les participants mais aussi leur engagement et la pertinence des conclusions auxquelles ils ont abouti. Le ministre en charge de l’Environnement a dit toute son appréciation positive des recommandations assorties de l’atelier qui a permis aux participants d’échanger sur des sujets importants comme la sécurité alimentaire et l’adaptation dans les négociations sur le climat, le processus de la CPDN, les impacts des changements climatiques sur le système agricole, l’agriculture climato-intelligente, le mécanisme REDD+ et bien d’autres.
Soulignant que les participants ont pris connaissance de l’existence d’outils méthodologiques pouvant faciliter la prise en compte de l’adaptation dans l’élaboration de la CPDN, le ministre de l’environnement a indiqué que les échanges ont permis de mieux comprendre la complexité de ces contributions et des rapports nationaux à produire, des rapports qui «seraient déterminants pour un accord juste, équitable et applicable à toutes les parties » lors de la conférence Paris Climat 2015. Selon le ministre, l’atelier est une réussite en ce sens que les experts de l’agriculture, de l’élevage et des forêts ainsi que les chercheurs ont eu des échanges fructueux et obtenu des résultats. Expliquant la réussite par la qualité et la diversité des animateurs présents à Niamey, la concision des présentations, ainsi que la clarté et la pertinence des exposés livrés par d’éminents chercheurs, M Adamou Chaifou a exprimé toute sa satisfaction et son réconfort au regard de l’engagement de nombreux organismes et organisations notamment le PNUD, La coopération française, le BOAD, la convention cadre des Nations Unies de lutte contre la désertification.
L’atelier a permis d’adopter la déclaration dite «Déclaration de Niamey ». Le ministre de l’Environnement a promis que le gouvernement du Niger transmettra cette déclaration à tous les pays concernés dans le cadre de l’affirmation et du renforcement de la position commune africaine pour les résultats prenant en compte les préoccupations des Etats vulnérables qu’ils sont. Selon le ministre, cette déclaration réaffirme la priorité de l’adaptation dans les négociations et demande à ce qu’elle figure au cœur de l’élaboration des CPDN. M. Adamou Chaifou a dit que la déclaration insiste sur la nécessité de soutenir, dans l’accord de Paris, la question de l’utilisation des terres compte tenu du potentiel de séquestration de carbone dans la restauration des terres, de soutenir dans l’agenda des solutions la mise à l’échelle des pratiques innovantes d’adaptation aux changements climatiques et de demander aux parties et aux bailleurs le respect des « engagements financiers pris vis-à-vis du fonds vert pour le climat d’une part et d’autre part de mettre en place un mécanisme d’accès flexible au fonds ».
A l’issue de l’atelier, les participants ont adopté plusieurs recommandations. Ils ont ainsi recommandé de promouvoir la synergie et la concertation afin d’élargir le champ d’expériences des pays, d’approfondir les connaissances en matière de séquestration du carbone et de créer une coopération sud-sud et nord-sud. Evoquant les impacts du changement climatique sur le cycle de l’eau, il a été recommandé de développer les outils tandis qu’en matière de l’agriculture climato-intelligente, ils ont recommandé le renforcement des capacités des institutions techniques, de recherche et de vulgarisation. Relativement au processus REDD+, les participants demandent d’appuyer les pays qui s’y engagent en leur fournissant plus de moyens. Par rapport à la séquestration du carbone qui a été un sujet largement évoqué au cours de l’atelier, les participants ont recommandé de renforcer les capacités des centres nationaux et régionaux en leur octroyant plus de moyens pour faciliter la formation.
Zabeirou Moussa
04 mai 2015
Source : Le Sahel