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mardi, 02 juin 2015 10:38

Elevage au Niger : Comment faire de l’élevage un moteur du développement

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Pastorale Campagne Niger 2Considéré comme l’un des maillons importants de l’économie nigérienne, de par ses atouts indéniables, ce secteur suscite l’intérêt de beaucoup de partenaires du Niger. M. Boureima Dodo,  secrétaire exécutif de l’Association pour la Redynamisation de l’Elevage au Niger (AREN), une des premières organisations d’éleveurs au Niger, est très inspiré quand il parle des potentialités et des facteurs qui peuvent contribuer au développement de l’élevage, notamment les ressources pastorales, les couloirs de passage, les points d’eaux, les aires de pâturages, le code pastoral…

Selon M. Boureima Dodo, le secteur de l’élevage peut être  considéré  comme la seule ressource dont le Niger peut tirer des avantages, à  condition d’adopter des programmes politiques bien adaptés à notre système d’élevage. Au-delà des aspects économiques, a-t-il expliqué, l’élevage a des aspects sociaux dont l’emploi, l’alimentation humaine, la préservation de l’environnement. Sur les 17 millions de Nigériens, nul n’ignore aujourd’hui l’importance de l’élevage au Niger, qu’il soit  pasteur ou sédentaire, soutient M. Boureima Dodo, qui a ajoute que tous les Nigériens se nourrissent directement ou indirectement des ressources provenant de l’élevage. ‘’L’élevage a des avantages comparatifs par rapport  aux autres systèmes agricoles. Le monde entier reconnait que le Niger a un cheptel assez important, assez varié, dont la viande est appréciée partout. Mais il existe des petits problèmes qui  font que  le pays ne  profite pas suffisamment de ces avantages’’,  a indiqué le secrétaire exécutif de l’AREN.
Il a énuméré un certain nombre de difficultés qui entravent le bon développement de ce secteur au Niger, notamment la question de la santé animale, les tracasseries administratives, l’insécurité dans les brousses, le manque d’eau, le manque d’aires de pâturage et d’infrastructures, etc. Pour étayer ses propos, le SE de l’AREN a indiqué qu’il faut éradiquer certaines maladies pour donner plus confiance  aux partenaires extérieurs. En outre, il faudra aussi que l’eau et  le pâturage, bases de toute production animale, soient maitrisés.  Aujourd’hui, a- t-il souligné, force est de reconnaitre que la plupart des systèmes d’irrigation mis en œuvre le sont au profit exclusif de l’agriculture végétale. Véritablement, a-t-il dit, ‘’il faut faire en sorte que l’éleveur arrive à avoir une alimentation  pour ses animaux  et surtout de l’eau.  Il faut  sécuriser les zones de production et les désenclaver, car même si on a le bétail, les marchés ne sont pas accessibles dans certaines zones à du manque de routes qui rend le transport difficile et couteux. A cela s’ajoutent les tracasseries administratives qui n’incitent pas à faire ce commerce du bétail’’. Il a ajouté que le Niger doit prendre un certain nombre de mesures, de concert avec les pays de l’UEMOA et de la CEDEAO, pour lutter contre les tracasseries administratives en réduisant les frais de contrôle. Le Niger est dans une communauté d’intégration ; il doit pouvoir profiter de  cela.  ‘’Nos politiques doivent s’engager  dans ce domaine, et pour cela, il faut un arsenal juridique et institutionnel pour sécuriser l’élevage.  L’élevage est le métier le plus dangereux, car nos brousses ne sont pas sécurisées, et il manque également d’infrastructures  dans des zones de production’’, a-t-il dit.
Rappelant  la nécessité d’abattoirs  modernes qui garantissent la  qualité de la viande, le Secrétaire Exécutif de l’AREN  appelle les décideurs à faire des plaidoyers, à créer les conditions de partenariats avec les pays qui ne produisent pas de viande. ’’Le Niger est un pays sahélien, il faut pour cela de la complémentarité alimentaire, car nous ne produisons pas toujours d’aliment bétail’’, ajoute-t-il.  ‘’Si le Niger est bien organisé, il peut non seulement couvrir la consommation locale, mais aussi exporter de la viande.  Notre cheptel est estimé à environ à 35 millions de têtes,  mais dépasse largement ce chiffre. Il faut aussi appuyer les organisations des éleveurs ; créer un environnement favorable aux éleveurs pour qu’ils puissent exercer librement la production et la commercialisation’’,  souligne M. Boureima Dodo, qui soutient que l’agriculture végétale et l’agriculture pastorale  sont deux activités qui peuvent assurer l’autosuffisance alimentaire du pays.
‘’Le Niger sera fier de son élevage en donnant des priorités aux secteurs de l’élevage et de l’agriculture. Le cheptel s’adapte à toutes les situations, c’est une grande chance pour nous. Nous avons des espèces variées, notamment des chèvres rousses, des moutons balami qui se vendent comme des petits pains dans la sous-région’’, a conclu le Secrétaire Exécutif de l’AREN.

 Aïssa Abdoulaye Alfary(onep)

02 juin 2015

Source : http://lesahel.org/

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