1. Le sultan Aboubacar Oumarou Sanda
Suspendu de ses fonctions à la suite des accusations portées contre lui, par ses propres demi-frères et ensuite par ses adversaires et amis d’enfance comme MM. Mahamane Ousmane, Mamane Manzo, Abdou Maïna etc… ce sultan a donc été lavé de tous les pêchés par la Cour Suprême du Niger dès l’an 2008. Et cette cour a inscrit de le remettre sur son fauteuil après avoir annulé l’arrêté ministériel de sa révocation. Mais l’arrêt de la Cour n’a pas été respecté par le pouvoir de la 5ème et de la 6ème République exercé par ses adversaires que sont le président de la République Tandja Mamadou et le président de l’Assemblée Nationale Mahamane Ousmane.
Maintenant que ni Tandja, ni Ousmane, ni Manzo encore moins Maty ne sont au pouvoir, le gouvernement du Président de la République Issoufou Mahamadou et du Premier Ministre Brigi Rafini a laissé appliqué les arrêts de la Cour. Résultat : le sultan Aboubacar Oumarou Sanda remonte sur son fauteuil à Zinder et le sultan de l’an 2002 descend de cet endroit où la politique l’a placé.
Ce n’est que justice faite – Après quelques résistances le sieur Mahamadou Moustapha, désormais simple kakali de son surnom d’ancien gendarme redevient un simple citoyen, sujet du sultan de Damagaram. Embusqué dans le palais sultanal avec un pistolet à la main, l’ancien député, l’ancien gendarme a été évacué manu militari de la maison des sultans de Zinder.
Et quoi donc encore ? 2ème La rumeur véhicule avec insistance la révocation d’autres chefs traditionnels pour des raisons inventées ou imaginées. Mais c’est vrai qu’il y a de cas de la chefferie cantonale de N’Guigmi. Le chef de ce canton était décédé au tout début des années 2000. Des ayants droit à sa succession s’étaient présentés.
Le canton comprend 92 villages entourés de 67 tribus nomades et les quartiers de la commune urbaine. Des élections ont eu lieu pour désigner un chef. Mais après la proclamation des résultats, le corps électoral a été contesté parce que disait on, il y a eu fraude. L’affaire est allée en justice, d’instance inférieure en instance suprême. Et les élections du chef ont été proclamées nulles. Il fallait les reprendre pour désigner un vrai chef et légitime. Mais depuis ce temps là, le pouvoir exécutif a refusé d’exécuter l’arrêt de la justice et le chef mal élu est resté en place. C’est de cela qu’il peut s’agir maintenant :
Faut il où non respecter l’arrêt de la Cour Suprême, considérer le chef en place comme un non chef et élire un vrai chef ?
3. le Canton de Madoua à son tour n’a aucun problème actuellement avec son nouveau chef Elu son Eminence Manirou de son titre de prince Magagin Rogo, petit frère du chef Boubakar Garba décédé il y a plus d’un an !
C’est le général Kountché, président du CMS et chef de l’Etat du Niger à l’époque qui a nommé M. Mamane Bako chef de canton de Madaoua, et c’est encore le même Kountché en vertu de ses pleins pouvoirs indiscutables conférés à lui par toute l’équipe du CMS qui l’a révoqué en 1984. Depuis lors un chef a été nommé en la personne de Boubakar dit Garba qui a régné jusqu’en 2010 sur le canton de Madaoua (26 ans de pouvoir). Et le chef Boubakar est mort, son frère Mounirou Magagi Rogo a été élu à une majorité écrasante des chefs de villages électeurs.
Le nouveau chef Mounirou était un agent du ministère de l’hydraulique. Il fut député de l’an 2000 à l’an 2009. Il fut même réélu en l’an 2010 mais il abandonna son siège à son suppléant. La plainte déposée en l’an 2010 par le chef Mamane Bako révoqué en l’an 1984 est encore dans le titre des instances des cours après avoir été traité au tribunal de Birni Konni.
En appel l’ancien chef Mamane Bako le plaignant se trouve face à l’Etat du Niger. (Faut il considérer les pleins pouvoirs du général Seyni Kountché comme des vides pouvoirs ?)
En attendant le chef Mounirou Kadri Sarki Tawayé est bien assis sur son fauteuil.
4) A Maradi le problème relève d’une contestation de la légitimité de candidature et de nomination du sultan Ali Zaki par une quarantaine de princes du Katsina. Dès la nomination de Ali Zaki au poste de chef de province de Maradi, ces princes se sont insurgés contre lui, ils ont soutenu que Monsieur Ali Zaki ne fait pas parti de la famille des chefferies de Maradi. Ils sont allés de procès en procès sur la forme devant des tribunaux. Dans un premier temps, la justice a confirmé Ali Zaki sur le trône de Maradi. Mais le tiraillement de justice se sont poursuivis et nous avons appris qu’en ce début du mois de juillet, l’affaire s’est retrouvée encore devant le Conseil d’Etat pour être jugée sur le fond. Le procès a bel et bien eu lieu et son délibéré aura lieu à la fin de ce mois de juillet, une fois de plus c’est encore la justice qui doit trancher entre les deux camps : celui de Ali Zaki et celui des autres princes de Maradi A suivre…
Le sultan Ali Zaki sera-t-il confirmé par la justice ou bien ses concurrents gagneront la partie ? Les parleurs avancent les noms de plusieurs chefs qui seraient menacés. Mais par qui ? Par le pouvoir exécutif ou bien le pouvoir judiciaire ? Des fantaisistes citent le canton de Tamou avec le chef Omar Diallo Ousmane Bassarou (qui a dit cela ?), de Myrriah, M. Moutari Moussa, de Kantché, de Tanout etc… et de quoi encore !
Attention, il ne faut pas confondre les contentieux que des chefs peuvent avoir entre eux, ou entre eux et leurs administrés. Il ne faut pas tabler aussi sur le pouvoir exécutif avec les partis politiques qui l’exercent car beaucoup de partis ont des chefs sympathisants qui les appuient. Alors dès que le PNDS Tarraya, le Lumana etc… sont arrivés au pouvoir avec l’aide de l’ANDP Zaman Lahiya, de l’UDR-Tabbat, du RSD Gaskiya du RDP Jama’a, du PNA Al’Oumma, tout de suite, on va conclure que tout chef traditionnel soupçonné d’avoir battu campagne pour le camp adverse sera révoqué ?
Non c’est trop facile ! Seuls les chefs qui ont été jugés coupables par la justice pourront connaître des difficultés. Les folles rumeurs doivent s’arrêter, il n’ y a pas le feu en la demeure.
Sanoussi Tambari Jackou
14 juillet 2011
Publié le 11 juillet 2011
Source : Arbre à Palabre.