Le roots rock du désert, une musique savante, hypnotique et poétique, d’une saveur particulière a été utilisée pour soutenir les combattants touaregs. C’est l’essence du blues touareg, des mélopées envoutantes d'une musique traditionnelle reprise à la guitare électrique ou sèche. Pendant toute la période de la rébellion, les compositions gagnent comme une trainée de poudre les campements et les centres urbains. Les précurseurs de ce style musical : Abdallah ag Oumbadougou, Addou M’Barek, Hasso Akotey au Niger, et Ibrahim ag Alhabib, (Abraybone), Alhassan ag Touhami et Alhousseini ag Abdoulahi (Abdallah), au Mali voisin à Kidal, capitale de l’Azawad. Pendant que les combats s’intensifiaient dans le désert et les montagnes, le roots rock blues touareg devint une arme si puissante qu’elle conquit facilement les esprits de nombreux jeunes qui n’hésitèrent pas à quitter le campement pour rejoindre les mouvements de résistence du Mali et du Niger.
Le blues des Touaregs est un style unique en son genre, un mélange de musique moderne arabe et traditionnelle touarègue, qui au départ était plus orienté sur les faits guerriers , d'honneur et de politique, pour devenir, quand les fronts se vidèrent des hommes bleus armés de kalachnikovs, une musique d'amour, de paix, d’unité et de solidarité. Mais la substance qui a fait naitre ce genre musicale est encore présente aussi bien dans l’esprit des artistes que de milliers de mélomanes du Mali et du Niger, en passant par l’Algérie, la Libye et le Sahara occidental.
Nul ne peut résister aux rythmes musicaux des groupes mondialement connus que sont : Takrist n’kalde d'Abdallah ag Oumbadougou); Tinariwen avec Abdallah Hassan; Tdawtavce Hasso Akotey, etc.
Au fil des ans, la guitare s’est développée et le style unique en son genre s'exporte; car à présent, certains groupes sont populaires en Europe Tinariwen se produit régulièrement à l'Olympia et leurs disques sont vendus via les grands circuits de distribution.
On compte de très nombreux morceaux à leur actif, enregistrés sur des cassettes qui ont circulé dans le Sahara pendant la rébellion touarègue. Le blues touareg ou assouf est aussi chanté chez les combattants sahraouis.
Abdoulaye Harouna(onep)
16 décembre 2016
Source : http://lesahel.org/