- l’adoption du Programme d’Ajustement Structurel (PAS) par le gouvernement imposée dans les années 1983 par la Banque Mondiale et le FMI qui ont engendré la prise de certaines mesures dans le secteur de l’éducation notamment le double flux à l’école réduisant fortement le temps scolaire et par conséquent le bâclage des programmes d’enseignement.
- la retraite anticipée des enseignants expérimentés et le recrutement des volontaires de l’éducation sans formation initiale sous la 4ème République et le recrutement massif des contractuels sans formation initiale en 2002 avec pour objectif de rehausser le taux de scolarisation dans l’optique d’atteindre l’Education Pour Tous prônée au niveau mondial. En termes d’infrastructures et d’accès, les objectifs ont été atteints mais la qualité n’a pas suivi, a précisé le Ministre, Marté.
La baisse de niveau dans l’enseignement est attestée par tous les tests réalisés à ce sujet. Aussi, le Ministre de l’Enseignement primaire a-t-il axé la seconde partie de son intervention sur les résultats des tests organisés pour vérifier le niveau des enseignants et des élèves. A tous les niveaux les résultats obtenus sont déplorables. Car la conclusion que se dégage est la baisse de niveau chez les élèves et les enseignants. A titre d’exemples, l’évaluation PASEC conduit par la CONFEMEN en 2004 au niveau de 10 pays a relevé l’absence d’un minimum de niveau requis en Français et en Maths chez les élèves au Niger. L’évaluation PASEC sera confirmée plus tard par celle du PAEQ (Projet d’Appui à une Education de Qualité). Pour les enseignants, les résultats du concours d’entrée dans les écoles normales d’instituteurs (ENI) pour la rentrée scolaire 2016-2017 et le test IFADEM organisé en novembre dernier ont donné toute la mesure de l’ampleur de la catastrophe. Pour le concours d’entrée dans les ENI, sur respectivement 3927 candidats pour le niveau instituteur adjoint (détenteurs du BEPC) et 344 pour le niveau instituteur (détenteurs du BAC), 29 et 0 ont obtenu la moyenne. Au niveau du test IFADEN, sur 3 177 enseignants examinés, seulement 18,53% ont obtenu une moyenne supérieure ou égale à 10/20.
Ces résultats dénotent catastrophiques appellent donc à des actions de remédiation. D’où la Feuille de Route du Ministre Marté déclinée dans la troisième partie de son intervention. Il s’agit de la refondation de la formation initiale des enseignants, de la restructuration de la formation continue et de l’évaluation du niveau de compétences des enseignants. Relativement à ce dernier point, une évaluation sera conduite à partir de mars prochain sur l’ensemble du territoire national et concernera tous les enseignants du niveau primaire (titulaires comme contractuels). Elle se déroulera en deux phases, une évaluation du niveau des enseignants en français et en mathématiques et une évaluation en situation de classe sous la supervision des inspecteurs pédagogiques.
D’ores et déjà, certaines mesures allant dans le sens de l’amélioration de la qualité de l’enseignement ont été prises. C’est la rigueur dans le concours de recrutement et l’évaluation des élèves maitres dans les ENI et l’abandon du passage automatique à l’école primaire.
Enfin, le Ministre Daouda Mamadou Marté a appelé tous les Nigériens à soutenir les actions salvatrices de son département ministériel pour le bonheur du Niger et de son école.
I.H
16 février 2017
Source : Haské