Il est utile de rappeler que le Projet Régional « Réduire les écarts dans la Grande Muraille Verte : Relier les secteurs et les acteurs pour renforcer les synergies et le changement d’échelle » se veut être une réponse à la faible synergie des acteurs pour la mise en œuvre de l’initiative et couvre les 11 pays de la Grande Muraille Verte à savoir, d’Ouest en Est de l’Afrique, la Mauritanie, le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Nigéria, le Tchad, le Soudan, l’Ethiopie, le Djibouti et l’Erythrée. L’objectif général de ce projet est d’atteindre une plus grande mise en œuvre des politiques de gestion durable des terres dans le Sahel (Pays de la GMV) à travers le renforcement des investissements, la coordination intersectorielle et l'engagement des groupes marginalisés.
Le projet a été développé par l’ONU Environnement et l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Il vise à créer les conditions d’une plus grande synergie dans la mise en œuvre de l'Initiative GMV et le changement d'échelle des bonnes pratiques existantes en renforçant les mécanismes de coordination entre les secteurs et les groupes d'intervenants (renforcer les réseaux et la mise en réseau dans les pays participants et au niveau régional), ainsi qu’une plus grande responsabilité dans les investissements et les politiques pour la mise en œuvre de l’Initiative GMV et une plus grande participation à la prise de décision à tous les niveaux. Il s’agit aussi de contribuer au renforcement de l'investissement pour la mise en œuvre des politiques; de renforcer la gestion et l'apprentissage adaptatif en renforçant le dialogue afin de développe une mise à l’échelle des connaissances sur les avantages environnementaux de la gestion durable des terres.
Approuvé en juin 2016 par le FEM, le Projet Régional «Réduire les écarts dans la Grande Muraille Verte : Relier les secteurs et les acteurs pour renforcer les synergies et le changement d’échelle » est un projet de moyenne taille financé par le Fonds de l’Environnement Mondial (FEM) à hauteur de 1.726.400 dollars américains, mise en œuvre par l’ONU-Environnement, à savoir le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) et exécuter par le l’Union internationale pour la Conservation de la Nature et de ses ressources (UICN).
Plusieurs allocutions ont été prononcées lors de la cérémonie d’ouverture de cet atelier de lancement et ont tour à tour souligné la pertinence du projet. Le Secrétaire
Général du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable a dans son allocution remercié d’une manière spéciale, « au nom du Gouvernement de la République du Niger, les partenaires et les pays membres de la Grande Muraille Verte pour l’honneur qui a été accordé au Niger d’abriter cette grande rencontre régionale qui marque le démarrage d’une initiative porteuse d’espoir ». Il a par ailleurs relevé que les objectifs dudit projet « cadrent parfaitement avec ceux du Programme de Renaissance Acte II de Son Excellence Elhadji Issoufou Mahamadou, Président de la République, Chef de l’Etat, et sont également en adéquation avec les priorités contenues dans la Déclaration de Politique Générale du Gouvernement et en phase avec les objectifs de la vision 2060 de l’Union africaine. »
Pour sa part, le Gouverneur de Dosso a souligné le fait que l’Initiative Grande Muraille Verte se veut être une initiative pour l’émergence des conditions de création de richesses et d’amélioration des conditions de vie des populations rurales. En effet, il faut rappeler que l’Initiative de la Grande Muraille Verte pour le Sahara et le Sahel (IGMVSS) est une initiative panafricaine pour restaurer et gérer durablement les terres dans la région sahélo-saharienne afin de répondre à la fois à la lutte contre la pauvreté et la dégradation des terres. Dans sa mise en œuvre, elle a ravivé l'intérêt pour la gestion durable des terres (GDT) dans le Sahel et au nord du Sahara et a contribué à mettre en lumière les dernières innovations en matière de gestion durable des terres dans la région et dans le même temps a suscité un leadership et une grande volonté politique des États membres.
En réponse, les finances publiques pour les actions de GDT ont augmenté et plusieurs bailleurs de fonds ont également mobilisé des investissements importants, offrant des possibilités de progrès rapides. Cependant, la dégradation des terres dans la région est souvent le résultat de l'échec des politiques et de l'investissement, mais aussi l’échec d’engager toutes les parties prenantes, notamment les gouvernements et la société civile pour une plus grande synergie dans la mise en œuvre de l'initiative.
Le représentant de l’ONU-Environnement a rappelé l’historique du projet et le fait qu’il est « conçu pour accompagner les Etats, l’Union Africaine, l’Agence Panafricaine et pour renforcer la participation des acteurs non-étatiques, décentralisés et les secteurs de développement autres que ceux en charge de l’environnement, afin d’améliorer la contribution des acteurs susmentionnés dans la mise en œuvre de l’Initiative Grande Muraille Verte.» Il a ensuite souligné que le projet vise, entre autres, « à renforcer les capacités des acteurs à concevoir les outils et à récolter les informations réelles pour permettre aux Etats de rendre compte de leurs obligations vis-à-vis des Accords Environnementaux Multilatéraux qu’ils ont signés et ratifiés. ».
Il a également souligné que le projet vient « compléter les investissements de plus de 56 milliards de Dollars américains consentis par le Fonds pour l’Environnement Mondial et mis en œuvre à travers la Banque Mondial. » Enfin, il a lancé un appel aux responsables de l’initiative grande muraille verte des pays membres à « prendre en compte particulièrement la situation spécifique des communautés et zones vulnérables de leur pays respectifs afin de contribuer à alléger leurs souffrances et à inscrire les interventions du développement durable dans ces zones dans l’atteinte des Objectifs du Développement Durables».
Quant au représentant de l’Agence Panafricaine de la Grande Muraille Verte, il a rappelé le fait que l’Initiative de la Grande Muraille Verte est «un des meilleurs programmes que l’Afrique ait connu ». «Nul ne connait en Afrique en général et au Sahel en particulier, les problèmes de dégradation des terres, de sécheresse et de désertification que ceux qui en subissent quotidiennement les effets.». L’initiative de la Grande Muraille Verte et l’ensemble des programmes et projets qui l’appuient se veulent être des réponses fortes pour soulager les peines des populations Africaines de la région.
Le représentant de la coordination de la Grande Muraille Verte de la Commission de l’Union Africaine, a rappelé qu’un travail de coordination a été engagé par la Commission de l’Union Africaine afin d’accompagner à une meilleure mise en œuvre des initiatives en ligne avec la Grande Muraille Verte. Un appel a ainsi été fait afin d’éviter les duplications et de coordonner les activités des initiatives et d’utiliser de manière efficiente les ressources. A ce titre, le présent projet régional qui entend réduire les écarts dans la mise en œuvre de la grande Muraille Verte devrait contribuer à la synergie des acteurs et à l’utilisation efficace et efficiente des ressources pour des résultats effectifs et durables.
A son tour, le représentant de l’UICN a saisi l’opportunité pour ‘’scander’’ vivement que la Grande Muraille Verte est comme une marque déposée avec un atout important à plus d’un titre, que ce soit sur le plan politique, social, économique et environnemental. Il ose croire et espérer une Grande Muraille Verte pour une meilleure résilience des paysages des zones arides et semi-arides de l’Afrique de l’Ouest, de l’Est et éventuellement du Nord du Sud. La Grande Muraille Verte encourage des innovations et inspire de grandes pensées. Alors pensons grand pour un avenir grand et radieux.
Ainsi, dans l’optique de penser grand pour une meilleure résilience des paysages du sahel et le développement économique et social des peuples des pays de la Grande Muraille Verte, les travaux de cet atelier de lancement du Projet Régional «Réduire les écarts dans la Grande Muraille Verte : Relier les secteurs et les acteurs pour renforcer les synergies et le changement d’échelle » se sont poursuivis, selon l’agenda adopté par l’ensemble des participants.
L’atelier a été également une occasion pour l’Agence Panafricaine de la Grande Muraille Verte d’organiser en marge avec ses membres, une rencontre sur les éléments de la stratégie 2016-2020 de mise en œuvre de la Grande Muraille Verte.
Onep
03 novembre 2016
Source : http://lesahel.org/