«Le souci du gouvernement (…) est de faire de la cure salée un véritable outil de développement, à travers la promotion de l’élevage et des activités touristiques et culturelles»
Merci de nous avoir donné l’occasion de parler de cette rencontre traditionnelle des éleveurs de l’espace sahélo-saharien, qui vient de se dérouler dans la ville historique d’Ingall. Dieu merci, cet important évènement annuel s’est déroulé dans la joie, la fraternité et la paix ; et nous n’en pouvons que tirer un bilan positif. Vu le nombre et la qualité des participants, nous pouvons affirmer que la réussite de cette édition a été totale; ceci au regard des évènements que vous connaissez qui se passent de l’autre côté des frontières de cet espace. En effet, les échanges culturels ont été à la hauteur de l’événement, d’abord entre les populations de la zone, mais aussi entre les pasteurs venus de différents horizons du pays, voire ceux des pays voisins. Le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, ne disait-il pas dans son discours d’ouverture : ‘’Au regard de la participation inégalée à la présente édition 2012, nous assistons assurément cette année à la renaissance de la Cure Salée’’.
Quelles sont les leçons que vous tirez du travail abattu par le comité d’organisation en vue de la réussite de l’événement, et quelles dispositions comptez-vous prendre pour parfaire l’organisation de la Cure salée pour les prochaines éditions ?
Lors du point de presse que j’ai animé en prélude aux préparatifs de la Cure salée, édition 2012, j’annonçais que le Comité National d’Organisation de la Cure salée, édition 2012, a décidé d’élargir le nombre et la qualité des invités. Dès lors, vous comprendrez bien qu’il y aurait un travail supplémentaire à abattre par ce dernier, et ce par rapport aux éditions précédentes. Pour ma part, je suis sorti satisfait de l’organisation, bien que toute œuvre humaine ne soit pas exempte d’imperfections. Pour les prochaines éditions, nous ferons en sorte que la qualité de l’organisation soit encore plus relevée. Car cet évènement, au-delà de son aspect festif, est un véritable outil d’intégration des communautés, mais aussi de promotion économique et touristique de notre pays. Je souhaite aussi que l’élan pour la dotation de la ville d’Ingall d’infrastructures d’accueil et autres équipements continue.
Monsieur le ministre, relativement au thème retenu pour l’édition de 2012, à savoir ‘’Consolidation de la paix, promotion de l’intégration des communautés et mobilisation sociale pour la mise en œuvre de l’Initiative 3N ‘’les Nigériens Nourrissent les Nigériens’’, quels sont les messages qui ont été véhiculés aux éleveurs à l’occasion de cette fête ? Pensez-vous que le message a bien passé ?
Le thème de la présente édition, à savoir ‘’Consolidation de la paix, promotion de l’intégration des communautés et mobilisation sociale pour la mise en œuvre de l’Initiative 3N’’ renvoie aux ambitions de développement durable contenues dans le programme de la Renaissance du Niger. En effet, comme vous le savez, au Niger, l’élevage est un des secteurs clés de la vie économique nationale. Il est pratiqué par 80% de la population, dont 20% en zone pastorale et 60% en zone agro-pastorale et agricole.
Les messages véhiculés aux éleveurs à cette occasion sont relatifs non seulement aux contraintes à résoudre pour parvenir à la sécurisation des systèmes de productions animales, notamment, la récurrence des déficits fourragers liés aux variations climatiques et à l’amenuisement et la dégradation des parcours pastoraux, l’insuffisance des points d’eau dans les espaces pastoraux et la persistance de certaines maladies animales, mais également aux efforts du gouvernement pour faire face à la crise pastorale 2011-2012. Au regard des bonnes perspectives qu’offre la présente campagne pastorale, nous avons exhorté les éleveurs à utiliser, au mieux, dans les conditions optimales d’exploitation, ces ressources naturelles dont l’accès doit être régi par les normes et règles établies en la matière.
Relativement à l’Initiative 3N, objet du présent thème de la cérémonie, nous avons fait part aux éleveurs que le sous programme ‘’Développement du secteur de l’élevage et de la pêche’’ de cette initiative, se fixe comme objectif, à l’horizon 2015, la contribution à hauteur de 50% à la couverture des besoins alimentaires des populations nigériennes. Pour atteindre cet objectif, les axes stratégiques suivants ont été définis : la création d’un environnement favorable à la production à travers la sécurisation alimentaire et sanitaire de notre cheptel et de notre potentiel halieutique ; l’intensification de la production à travers la modernisation de l’appareil productif par la création de 500 fermes d’élevage, 50 mini laiteries modernes et des usines de transformation des produits animaux ; la facilitation de la commercialisation à travers la finalisation de l’abattoir moderne de Niamey ; la création de cinq autres abattoirs le long de la frontière avec le Nigeria ; l’accès des acteurs aux crédits et la création de points de vente de produits animaux et halieutiques ; et la mise en place des mécanismes locaux de gestion efficace des crises alimentaires et pastorales et la lutte contre l’insécurité alimentaire.
Cette rencontre a également servi à informer les populations de la zone de l’élaboration d’un programme de développement : ‘’stratégie de Développement dans les zones sahélo-sahariennes du Niger’’. L’objectif visé par cette Stratégie voulue par le Président de la République est de contribuer au développement économique et social du Niger en général et des zones pastorales en particulier.
En effet, elle permettra plus particulièrement de contribuer à la sécurité des personnes et des biens, à un meilleur accès aux opportunités économiques et aux secteurs sociaux de base par les populations, à l’amélioration de la gouvernance locale et communautaire et à l’insertion socio-économique des rapatriés. Le coût global prévisionnel de ce programme est estimé à plus de 1200 milliards de francs CFA et sa mise en œuvre s’étalera sur 5 ans. Vous comprendriez donc qu’au regard de l’importance de l’élevage, de sa contribution à l’économie nationale et à la satisfaction des besoins des ménages ruraux et des nouvelles ambitions des autorités de la 7ème République pour faire de ce sous secteur le levier du développement du pays, on peut aisément affirmer que le message a bien passé.
Monsieur le ministre, cette année la fête de la cure salée a regroupé combien de pays et quelles sont les avantages que notre pays peut en tirer ?
L’importance de la cure salée réside dans le fait que c’est le moment des festivités et des retrouvailles entre éleveurs d’origines diverses. C’est aussi l’occasion d’organiser plusieurs manifestations culturelles et surtout de faire prévaloir son savoir-faire en matière de conduite des troupeaux. Cette année, la cure salée a connu une fois de plus la participation des pays amis, dont l’Algérie, la Libye, le Tchad, le Nigeria, le Mali, la Turquie. Je rappelle que le souci du Gouvernement de la 7ème République est de donner un cachet particulier à cette grande rencontre, afin de faire de la cure salée un véritable outil de développement, à travers la promotion de l’élevage et des activités touristiques et culturelles. Je puis affirmer qu’il y a eu des retombées économiques pour les populations de la région en particulier, et du pays en général.
Les invités et les populations de la région d’Agadez ont apprécié la touche apportée à la cure salée au cours de l’édition de 2012 en mettant en place des infrastructures sur le site. Est-ce qu’il y aura d’autres initiatives pendant les prochaines éditions ?
Il vous souviendra que lors de la dernière édition, nous avons prévu l’aménagement des différents lieux de manifestation (tribune, podium, stands, lieux touristiques et culturels). En effet, il s’agit de créer les conditions pour que les manifestations de la Cure se déroulent convenablement.
C’est dans cet élan d’innovation que le site Hadija Awilher, du nom de la célèbre chanteuse de Tendé, a connu un début de rénovation avec la construction d’une tribune en matériaux définitifs d’une capacité de 600 places. Sous l’impulsion des autorités de la 7ème République, nous comptons doter la ville d’Ingall d’infrastructures d’accueil et d’autres équipements.
Quel appel avez-vous à lancer à l’ensemble des acteurs impliqués dans l’organisation de la cure salée, notamment les éleveurs et les autorités locales ?
J’encourage tous les acteurs impliqués dans l’organisation de ce grand événement à faire preuve d’esprit d’initiative pour aller de l’avant, dans l’innovation, afin que la ville d’Ingall soit un véritable carrefour de rencontre des éleveurs de l’espace sahélo-saharien.
Seini Seydou Zakaria
05 octobre 2012
Publié le 05 octobre 2012
Source: Sahel Dimanche
{module 583}