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mercredi, 24 octobre 2012 12:07

Interview du Directeur général du Centre National de la Cinématographie du Niger (CNCN), M. Ali Damba

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Ali Damba 1M. Ali DambaMonsieur le directeur général, qu’est-ce que le Centre National de la Cinématographie du Niger ?
Le Centre National de la Cinématographie du Niger (CNCN) est un établissement public à caractère professionnel créé par la Loi N° 2008-23 du 23 Juin 2008.Il est chargé d’assurer la représentation des intérêts de la profession cinématographique  et d’exercer un contrôle général sur les activités cinématographiques et vidéographiques.

Le CNCN est placé sous la tutelle du Ministère en charge de la cinématographie actuellement le Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture.

 

Le CNCN a pour mission d’élaborer et de présenter des projets de textes législatifs et réglementaires relatifs à l’industrie cinématographique et à la vidéographie ; de prendre toutes les dispositions susceptibles d’assurer un arbitrage par rapport aux conflits nés à l’occasion de cette réglementation à l’exclusion des conflits de travail ; d’assurer la représentation des intérêts de la profession cinématographique et d’exercer un contrôle général sur les activités cinématographiques et vidéographiques ; de moderniser les entreprises, à coordonner les divers secteurs  et branches de l’industrie cinématographique ; de produire seul ou en coproduction avec des entreprises du secteur privé des films d’actualité, des films documentaires, artistiques ou pédagogique ; d’observer les statistiques de l’activité cinématographique et vidéographique ; de recueillir et conserver au titre du dépôt légal les œuvres

cinématographiques et vidéographiques tant nationales qu’étrangères ; de développer l’industrie cinématographique et vidéographique nigérienne ; d’assurer la diffusion des films documentaires avec les média publics et privés et le développement d’un secteur non commercial de la cinématographie et de la vidéographie ; de favoriser l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) pour la promotion de l’industrie cinématographie et vidéographie au Niger ; de promouvoir la coopération cinématographique et vidéographique au niveau sous régional, régional et international et de tenir le registre national de la cinématographie et de la vidéographie.

Quelles sont les activités réalisées au Centre ?

Dans son programme d’activités 2012-2013, le CNCN  inscrit entre  autres, la première édition Festival International Film sur le Droit de l’Homme (FIFIDHO) du 24 au 30 Novembre 2012, le soutien à la finition de cinq films nigériens, la préparation de la 23ème édition de FESPACO, le programme de cinéclub pour enfants (l’éducation à l’image et au son), l’organisation de l’atelier de formation  relatif aux films d’animation à Tahoua en mi-novembre 2012.

Monsieur le directeur général, vous venez de participer à la 12ème édition du festival clap ivoire. Qu’avez-vous retenu de ce festival ?

La 12ème édition du Festival Clap Ivoire 2012 était pour nous une excellente expérience car elle nous a permis de tirer des leçons, surtout pour nos jeunes lauréats qui étaient à  leur première participation. Le CNCN a pris les dispositions nécessaires pour l’édition à venir afin de préparer les futurs candidats à être à la hauteur de l’événement en mettant à leur disposition les moyens matériels et techniques qui vont leur permettre de travailler dans des conditions descentes pour produire des œuvres compétitives et de décrocher des prix pour notre Pays.

Comment pensez-vous intéresser la jeune génération au métier du cinéma d’autant plus que les salles de cinéma qui tiennent encore n’attirent pas les foules ?

La perspective d’initiation au cinéma des enfants par « le programme l’éducation à l’image et au son» fait parti des actions pour intéresser la jeune génération au métier du cinéma. Pour ce qui est de retour des cinéphiles dans les salles il faut d’abord des salles à même de les accueillir avec le maximum de commodités. Il faut au moins une salle dans chaque grande ville et des infrastructures légères dans les collectivités décentralisées. Il faut enfin des films de qualité sur nos écrans, toutes  ces actions concourront à attirer des foules.

Avec l’avènement de la 7ème République, la culture en général et le cinéma en particulier tiennent une place de choix dans la politique du gouvernement. Comment se traduit cet engouement au niveau du 7ème art ?

Le 7ème art au Niger sera bientôt à l’honneur au Fespaco 2013, grâce aux actions menées par les autorités de la 7ème République pour relancer le cinéma nigérien, ce qui a conduit le Burkina Faso pays organisateur du Fespaco à élever le Niger en qualité d’invité spécial à la 23ème édition du FESPACO.

Les cinéastes nigériens sont soutenus par le ministre de tutelle qui ne ménage ni son temps ni ses moyens pour la renaissance du 7ème art. La création du CNCN en est l’illustration parfaite de nos propos, une institution publique professionnelle chargée de conduire les destinées du cinéma nigérien.

Depuis que vous êtes à la tête de ce centre, quelles sont les activités que vous avez menées ?

Les activités menées sont relativement nombreuses et je ne saurai toutes les évoquer ici faute de temps. Mais quelques unes méritent d’être citées. Il s’agit notamment de l’élaboration de projets de textes portant organisation du secteur, du soutien

financier en vue de la finalisation de cinq films produits par des Nigériens, du développement du partenariat avec le centre cinématographique du Maroc, de l’ORTN, du CIRTEF, de l’IFTIC de Niamey, et l’ISIS de Ouagadougou au Burkina.

Quelles sont vos perspectives ? Avec quels moyens ?

Les perspectives du centre dans les trois (3) prochaines années seront la construction de son siège sis au village de la francophonie avec deux salles de projection, des bureaux, salle de réunion, buvette, des boutiques etc. Nous envisageons aussi la construction d’une salle de cinéma en trois dimensions qui est à la mode en ce moment mais pas totalement installée en Afrique de l’Ouest notamment, la construction d’une école de formation aux techniques et métiers du cinéma. Nous envisageons aussi de donner un élan à l’industrie cinématographique et créer un marché sous-régional du cinéma. Nous avons aussi un projet de festival international du film d’animation. En ce qui concerne les moyens, vous savez, il faudra les chercher d’abord chez nous à partir de nos ressources nationales, puis auprès des amis du Niger qui nous accompagnent dans nos différents programmes. Ce n’est pas chose aisée.

Nous savons que le cinéma requiert beaucoup d’investissements et de gros investissements. Comment faites-vous face à la situation ?

Certes, le cinéma requiert d’importants investissements. Il demande beaucoup d’argent que l’on n’a pas souvent. Mais peu importe il ne faut pas perde de vue que le cinéma est un business, c’est les affaires. Et comme toutes les activités marchandes, il est soumis à l’implacable loi de l’offre et de la demande. Si les cinéastes arrivent à concilier les deux à travers une bonne production de films de qualité capables de satisfaire le public et bien ils s’en sortiront et l’économie du pays également. La présence de l’Etat doit se faire de moins en moins sentir dans le secteur en tout cas du point de vue de l’intervention financière et être plus présent au niveau institutionnel et organisationnel.

Avez-vous déjà songé à nouer des partenariats ? Si oui, avec quelles institutions ?

Nous sommes en contact avec plusieurs partenaires avec les quels nous tissons d’excellentes relations dans le cadre de la promotion du cinéma nigérien. Il s’agit entre autre de l’Ambassade de France à travers le (SCAC), la Coopération Espagnole, l’ORTN, l’IFTIC, le CCOG, le CCFN bientôt le CIRTEF. Par ailleurs le Maroc, la Tunisie, la France, la

Turquie, la Chine, l’Algérie, l’Inde, le Pakistan, le Nigeria, l’institut Cubain de l’industrie du cinéma (ICAIC) sont disposés à collaborer avec  le CNCN.

Quel est l’appel que vous aimeriez lancer  à l’issue de acte entretien ?

Le cinéma nigérien doit redécoller puisque nous disposons d’un excellent potentiel humain, première ressource indispensable pour tout secteur et gage de réussite. D’autre part je lance un appel à tous mes compatriotes, de se joindre à nous pour soutenir les œuvres d’art et encourager nos artistes en achetant leurs produits en priorité face aux œuvres venant de l’extérieur qui ne sont pas sans conséquences sur notre société. Nous devons tous comprendre qu’il est temps aujourd’hui de penser ‘’Niger ‘’ en se rendant jaloux de tout ce que certains de nos compatriotes se sont donné la peine de faire pour le plaisir et le bonheur  de la communauté nationale.

M. S. Abandé Moctar

24 octobre 2012 
Publié le 24 octobre 2012
Source : Sahel

 

Dernière modification le mercredi, 24 octobre 2012 13:33

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