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mardi, 05 novembre 2013 06:43

Interview de Soli Abdourahamane ancien Procureur Général près la Cour Suprême

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Maman Kanta de Deutsche Welle a rencontré Soli Abdourahamane, ancien membre de la Cour constitutionnelle. Au cours de cette interview en langue nationale. Il a été question de la situation politique.

 

La situation politique au Niger est inédite. Peut –on être au pouvoir et se réclamer de l’opposition ?

Soli Abdourahane : Il se dégage, après des élections, une majorité, qui gouverne, et une opposition. Si l’opposition décide de participer, aux côtés de la majorité, à l’exercice du pouvoir, il n’y a aucun problème. La loi et la démocratie ne l’empêchent pas. De la même façon quelqu’un de l’opposition peut décider de passer à la majorité. C’est son droit. Personne ne peut et ne doit l’obliger à rester à l’opposition.

Sans la consigne et le consentement de son parti politique ?
Ça, c’est autre chose. Il s’agit du gouvernement d’union nationale. Celui qui y va, y va, à son nom, pour travailler pour le pays. Il n’y va pas, au nom de la structure politique. Ceux, par exemple du MNSD et MODEN, qui sont au gouvernement et qui disent encore être de ces partis n’ont pas raison. Ce n’est pas normal.

La loi a été violée ?
Elle a été vraiment violée.

Les partis peuvent-ils porter plainte ?
Ils peuvent porter plainte pour interdire aux militants qui sont allés au gouvernement de parler au nom des partis. Et c’est à la justice de les départager.

Au lieu de travailler pour le pays, pour améliorer les conditions de vie des Nigériens, nos hommes politiques font de la politique politicienne. Que fautil faire ?
Vous savez très bien que les problèmes du pays sont connus de tous et on ne fait rien pour les résoudre. Nos actes nuisent à la situation du pays et nous ne faisons rien pour changer. Nous passons le plus clair de notre temps à faire de la politique. A longueur de journée, on dénonce, à la télévision, sur les ondes, des situations mais rien ne se passe, rien ne change. A qui la faute ? A nous.

Et la corruption ?
Une structure a été mise en place pour lutter contre la corruption. Les résultats ne sont pas probants. Il est vrai que ce travail nécessite la discrétion mais on aurait tout de même besoin de quelques résultats. La corruption se fait aujourd’hui à un niveau élevé. Pour les motions on achète des élus.

L’achat de conscience est un phénomène qui prend de l’ampleur.

05 novembre 2013
Publié le 04 novembre octobre 2013
Source : Le Canard Déchaîné

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Dernière modification le mardi, 05 novembre 2013 07:43

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