Ousmane Koussouri Maire de la commune urbaine de Diffa : c’est moi qui vous remercie, car La Source est pratiquement le seul journal que nous recevons chaque semaine et qui, en plus, couvre Diffa. Pour revenir à votre question. Je ne peux que vous remercier de l’honneur que vous me fait, mais il ne me revient pas de droit de faire mon propre jugement cela revient à la population de juger mon travail.
Vous êtes journaliste et un des acteurs de la société qui est censé voir ce que nous faisons. On est ensemble depuis des années vous voyez tout et vous entendez tout.
Effectivement pour 2011 – 2012, le bilan a été globalement satisfaisant avec bilan nettement positif. Nous somme en 2013 nous avons un programme à respecter. Donc pour l’exercice 2013, l’année en cours, toutes ces réalisations que je vais vous citer ont été faites sur fonds propre de la Mairie.
Commençons d’abord par le domaine de l’éducation. Il y a la clôture de l’école Medersa Festival qui fait près de 18 millions sur fonds propre de la Marie. C’est pour sécuriser les élèves et les enseignants en les mettant dans de bonnes conditions de travail. Il y a la réparation des tables bancs. Chaque année à la rentrée scolaire, nous réparons des centaines de tables bancs pour les écoles de la commune. Pour cette année nous en avons fait trois cent.
Dans le domaine de la santé, nous avons réhabilité la case de santé de Boulangouri dont le plafond s’était effondré suite à l’attaque des termites et la tôle totalement abimée par des vents violents. Bref nous avons tout repris aujourd’hui tout est flambant neuf. Dans la commune urbaine de Diffa, nous avons au totale 15 cases de santé et chaque année nous les dotons en produits pharmaceutiques de premières nécessités.
Nous n’avons pas faillit à la règle cette année. Nous avons fournit pour plus de quatre millions de francs CFA. Toujours au titre des investissements, avec les coupures intempestives d’électricité, nous vivons souvent des moments désagréables au niveau de tous les services. A la Mairie, nous avons estimé que la meilleure façon d’être compétitif c’est de travailler. C’est la raison pour laquelle, nous avons décidé unanimement d’acheter notre propre groupe. Il y a aussi la construction du magasin de la Mairie qui est présentement en cours d’exécution. Nous avons également commencé à moderniser l’abattoir de Diffa et les travaux sont en cours d’exécution.
Dans le domaine de l’agriculture, comme on peut le constater, Diffa est une zone à gros pastoral. Nous avons fournit des semences et des produits phytosanitaires aux producteurs de la commune. En plus chaque année à l’approche de la campagne, les agents de l’agriculture passent de village en village pour sensibiliser et informer les communautés. Un système d’alerte a été instauré pour qu’en cas d’attaque qu’ils nous informent le plutôt possible.
Dans le domaine de la protection des végétaux, en dehors des moyens de l’Etat, nous aidons les producteurs en cas d’attaque des criquets pèlerins.
Toujours dans le domaine de l’agriculture, il y a la réhabilitation des ouvrages agricoles. L’Etat a investi des millions pour réhabiliter la digue de Lada et la Mairie aussi est venue en appui. Vous savez, cette année encore l’inondation a occasionné des dégâts énormes dans le département de Mainé Soroa dans la commune rurale de Chétimari.
Si aujourd’hui encore malgré la monté des eaux de Komadougou, Diffa n’est pas inondé c’est à cause de la digue. Mais, elle est sérieusement menacée. C’est pourquoi les travaux sont actuellement en cours pour renforcer la digue de Lada. Au niveau de l’arène de lutte Chétima Talba de Diffa, nous avons reconstruit les latrines effondrées.
Je vous informe que la ville de Diffa va accueillir la prochaine édition du Sabre national. Pour cela, nous nous préparons éventuellement et de gros moyens sont prévus pour les travaux.
La question du relogement des sinistrés est délicate. L’Etat a promis de reloger les 148 sinistrés de Bagara. Il y a quelques jours seulement avec le Préfet, nous avons commencé la distribution des parcelles, chacun aura une parcelle de 200 m2. Mais ça n’a pas été facile pour nous. Nous avons discuté avec les propriétaires terriens pour le dédommagement. Aujourd’hui, la démocratie exige le respect des droits. A Diffa comme ailleurs, il est pratiquement impossible de prendre 1m² sans dédommager.
En somme, c’est ce que nous avons put réaliser sur fonds propre de la Mairie. La liste n’est pas exhaustive d’autres activités sont en cours, l’année n’est pas terminée. Il y a derrière nous des partenaires qui nous aident à faire d’autres réalisations qui dépassent nos moyens, comme le PASR. Le PASR nous a aidés à construire un marché à bétail à Boulangou Yaskou. C’est l’un des 21 villages rattachés à la commune. Il y a aussi un autre marché à gros bétail dans le quartier Château Diffa. Le marché à céréale également financé par le PASR à côté du grand marché est aussi en finition. Avec les conducteurs de taxi moto kabu-kabu, nous avons initié une série de rencontre pour essayer de les réorganiser afin qu’ils puissent travailler dans la légalité. Ils seront recensés et identifiés. Cela contribue à la sécurisation des personnes et des biens. Bref il y a beaucoup d’actions en exécution rien que cette année.
Monsieur le Maire, toutes ces réalisations ne peuvent se faire si les caisses de la Mairie ne sont pas renflouées ?
Bien sûr, le recouvrement des impôts constitue les principales ressources que génère la Mairie. Il est aussi le moyen par lequel nous pouvons engager des réalisations. Dès notre arrivée nous avons multiplié les stratégies avec le syndicat des commerçants, le Chef de canton de la Komadougou et les chefs des quartiers. Dieu merci aujourd’hui, en 2013, nous sommes arrivés à 60 % de recouvrement et c’est ça qui nous permet de faire des réalisations. Nous sommes tenus de verser moins de 45 % des recettes dans les investissements et je vous informe que nous somme déjà à 43 % d’exécution selon la dernière situation alors qu’on nous impose 45 %.
Monsieur le Maire, à l’intérieur du pays, beaucoup pensent que Diffa est une zone d’insécurité en raison de la violence qui sévit dans certains Etats du Nord Nigéria. Qu’allez –vous leur répondre ?
Eh bien, je leur répondrais que la réalité est toute autre ! Aujourd’hui, Diffa est une ville paisible. D’ailleurs nos Forces de défense et de sécurité (FDS) travaillent de jour comme de nuit pour assurer la sécurité des personnes et des biens. Et je profite pour demander encore une fois à la population de Diffa de collaborer avec ces FDS et les autorités administratives et coutumières pour dénoncer tous suspects.
Interview réalisée par notre correspondant à Diffa
Aboubacar Halilou
16 novembre 2013
Publié le 13 novembre 2013
Source : La Source
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