“Nous devons capitalier notre expérience pour marquer davantage notre présence à cette importante rencontre de donner et du recevoir”
Je voudrais tout d'abord vous remercier pour l'opportunité que vous nous offrez de parler de cette importante rencontre de l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO), qui s'est tenue du 5 au 20 novembre dernier à Paris, en France.
Il faut rappeler que l'UNESCO a été créée le 16 novembre 1945, au lendemain de la seconde guerre mondiale.
L'UNESCO avec pour mission de ''contribuer à la construction d'une culturede la paix, à l'éradication de la pauvreté, au développement durable et au dialogue interculturel, à travers l'éducation, les sciences, la communication et l'information''. Cette organisation compte aujourd'hui 195 Etats membres. Le Niger y a adhéré en 1960.
L'UNESCO dispose de trois organes à savoir le Secrétariat, le Conseil Exécutif et la Conférence Générale qui en est l'organe décisionnel principal. C'est elle qui détermine son orientation et sa ligne de conduite générale. La rencontre à laquelle vous faites allusion est la 37ème du genre.
Mme la ministre, quels ont été les points forts de cette 37ème conférence Générale de l'UNESCO ?
Parmi les points forts de cette 37ème conférence générale de l'UNESCO, nous mentionnons d'abord l'organisation, du 29 au 31 octobre 2013 à Paris, du 8ème Forum des jeunes de l'UNESCO, sous le thème global ''Jeunesse et inclusion sociale: engagement civique, dialogue et développement des compétences''. Partie intégrante de la conférence générale de l'UNESCO, le thème global s'est articulé autour des trois objectifs de la stratégie opérationnelle de l'UNESCO pour la jeunesse 2014-2021, à savoir la formulation et la révision des politiques avec la participation des jeunes; le renforcement des capacités durant la transition vers l'âge adulte; et l'engagement civique, la participation démocratique et l'innovation sociale.
Ainsi, les participants au 8ème Forum des jeunes ont eu l'occasion de débattre des principaux objectifs des programmes de l'UNESCO à l'égard des jeunes, et ont formulé des recommandations stratégiques en direction des États membres de l'UNESCO.
Un autre point fort de la 37ème Conférence Générale, c'est le Forum des dirigeants, intervenu le 6 novembre 2013. Ce dialogue politique à caractère prospectif réunit des Chefs d'État et de Gouvernement, ainsi que des représentants de niveau ministériel des États membres. Le Forum des dirigeants a pour but d'aborder les questions d'intérêt stratégique, global et interdisciplinaire en vue de fournir des orientations générales pour les travaux de l'Organisation. Ce Forum revêt une importance particulière au moment où la Conférence générale adoptera une nouvelle Stratégie à moyen terme, qui s'étendra pour la première fois sur une période de 8 ans, de 2014 à 2021.
Le thème de cette édition est : ''Mobilisation et contribution de l'UNESCO à l'agenda de l'après-2015 par le biais de l'éducation, des sciences, de la culture, de la communication et de l'information''.
Plusieurs Chefs d'Etat et de Gouvernement, étaient présents à cet important forum.Un troisième évènement que nous pouvons classer parmi ces points forts a été l'élection, pour un second mandat, de la Directrice Générale de l'UNESCO, Mme Irina Bokova. Élue pour un premier mandat le 15 novembre 2009, Irina Bokova est la première femme à diriger l'UNESCO.
Le 12 novembre 2013, la Conférence générale de l'UNESCO l'a élue pour un second mandat de quatre ans comme Directrice générale de l'Organisation. Elle avait été proposée à ce poste par le Conseil exécutif de l'Organisation le 4 octobre 2013.
Le 18 novembre, elle a été investie et a prêté serment lors d'une séance plénière de la Conférence générale au siège de l'Organisation, en présence des représentants des 195 États membres.
Un quatrième point a concerné la cérémonie de donation du moulage du crâne de Toumaï à l'UNESCO par le Président de la République du Tchad. En effet, le 12 novembre 2013, la Directrice générale a reçu, de Son Excellence Monsieur Idriss Deby Itno, Président de la République du Tchad, le moulage du crâne de Toumaï, le plus vieil hominidé à ce jour, daté d'environ 7 millions d'années.
Les autres points non moins importants concernent la déclaration de politique générale au cours de laquelle chaque Chef de délégation a fait une communication pour apprécier la cohérence de son programme-pays avec celui de l'UNESCO; les échanges que les différentes délégations ont eues sans oublier ; et bien sûr les travaux en commissions qui ont permis de passer en revue les documents préparatoires de l'UNESCO.
Quel a été le niveau de participation du Niger à cette rencontre ?
La délégation du Niger à cette 37ème session de la Conférence Générale del'UNESCO que j'ai eu l'honneur de conduire était forte de 22 membres. Elle comprenait quatre ministres, deux conseillers techniques du Cabinet du Premier ministre, le Secrétaire Exécutif de la Commission Nationale Nigérienne pour l'Unesco et l'ISESCO et son adjoint, plusieurs cadres d'autres ministères chargés des relations avec l'UNESCO (Affaires Etrangères, ministères en charge de l'Education et de la Formation, de l'Hydraulique et l'Assainissement, de l'Environnement, de la Salubrité et du Développement Durable), ainsi que les cadres de la délégation du Niger auprès de l'Unesco à Paris.
Au cours de cette conférence, il a été procédé à des élections au niveau des organes de l'UNESCO. Quelles sont les candidatures présentées par le Niger et pour quels résultats ?
Au niveau de l'UNESCO, le système d'élection est fait selon des groupes électoraux qui sont au nombre de six : le groupe I composé des États d'Europe occidentale et autres ; le groupe II composé des États d'Europe orientale ; le groupe III composé des États d'Amérique latine et des Caraïbes ; le groupe IV composé des États d'Asie et du Pacifique ; le groupe V (a) composé des États d'Afrique, et le groupe V (b) composé des États arabes.
Cela a l'avantage de remédier à un déséquilibre de la répartition des sièges au sein du Conseil exécutif, des comités, des groupes de travail et groupes de rédaction. Le Niger appartient au Groupe V (a).
En 2011, le Niger a été élu à deux autres organes subsidiaires de l'Unesco pour une période de 4 ans (2011-2015): le Comité Intergouvernemental du Programme International pour le Développement de la Communication (PIDC) et le Comité du Programme Information Pour Tous (PIPT). Cette année, 2013, il vient d'être élu à deux autres: le Comité juridique et le Comité Intergouvernemental de bioéthique.
Nous avons présenté une autre candidature au Bureau International de l'Education (BIE) qui n'a pas abouti. Le Groupe V (a) n'a pas pu trouver un consensus pour pourvoir à ce poste qui a enregistré 5 candidatures. A l'issue du vote, c'est l'Afrique du Sud qui l'a obtenu.
A ce niveau, je voudrais dire, pour le déplorer, qu'il y a une insuffisance dans la préparation de nos dossiers de candidature et cela sur plusieurs points. D'abord, à l'UNESCO, comme dans beaucoup d'organisations, pour être électeur et éligible, il faut être à jour dans le payement de ses cotisations. Or, jusqu'à la veille des élections, notre pays figurait sur la liste des pays qui risquaient de perdre ce droit parce que nous ne nous sommes pas acquittés de nos contributions ordinaires à temps.
Ensuite, les candidatures ne sont pas déposées à temps, alors que les autres pays annoncent très tôt leurs candidatures et se donnent tous les moyens diplomatiques et financiers pour leur aboutissement. Le Secrétariat de la Commission Nationale Nigérienne pour l'UNESCO et la Délégation Permanente du Niger auprès de l'UNESCO à Paris se battent comme elles peuvent pour un changement favorable de cette situation. Nous devons leur apporter le soutien nécessaire, car il y va de l'image de notre pays que nous avons le devoir de soigner partout et en tout temps.
Pour finir, Madame la minitre, quel appel avez-vous à lancer pour la prochaine Conférence Générale qui aura lieu en 2015 ?
Nous devons capitaliser notre expérience pour marquer davantage notre présence à cette importante rencontre du donner et du recevoir.
Nos candidatures doivent être mieux préparées avec une implication forte du gouvernement pour les postes importants que nous visons.
Cette implication du gouvernement doit se manifester aux plans politique et financier, s'exécuter de façon concertée avec tous les secteurs concernés, et se dérouler sur plusieurs mois avant l'échéance.
Et la délégation du Niger doit être aussi forte que possible et couvrir l'ensemble des secteurs stratégiques que compte l'UNESCO.
Nous devons aussi renforcer les capacités de la Commission Nationale pour l'UNESCO et l'ISESCO, qui est la cheville ouvrière des travaux préparatoires à notre présence, tant à la conférence générale qu'aux sessions organisées par les différentes commissions statutaires.
Tchirgni Maimouna
8 décembre 2013
Publié le 6 décembre 2013
Source : http://lesahel.org/
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