Monsieur le directeur, pouvez-vous nous donner un bref aperçu des missions assignées au Génie Rural ?
Le Génie Rural a pour missions, entre autres, l’élaboration, l’application et le suivi de la politique nationale en matière d’aménagement de terres, de mobilisation des eaux, d’équipements ruraux à des fins agro-sylvo-pastorales, et des activités connexes. À ce titre, il est chargé de veiller à la promotion de la politique nationale en matière d’aménagement de terres agricoles, de mobilisation des eaux de surface et souterraines, de construction des infrastructures rurales et du développement de l’irrigation, en relation avec les autres structures concernées ; de contribuer à la mise en œuvre du plan de développement économique et social (PDES 2012-2015) et particulièrement de l’Initiative 3 N et les autres stratégies sous sectorielles ; de contribuer à l’élaboration des textes législatifs et réglementaires en matière d’aménagement des eaux de surface, de restauration des sols et du machinisme agricole; d’élaborer les études techniques et de contrôler l’exécution des plans et programmes relatifs à l’aménagement hydraulique (hydraulique agricole, aménagement des mares, bas-fonds et cours d’eau, barrages, seuils d’épandage, aménagement pastoral; la conservation des eaux et des sols, la défense et la restauration des sols de culture et des pâturages); du drainage des eaux et de l’assainissement rural, ainsi que du remembrement des terres agricoles et pastorales.
La Direction Régionale du Génie Rural a d’autres missions qui lui sont assignées, à savoir l’expérimentation du machinisme agricole, des techniques et technologies appropriées, des énergies nouvelles et renouvelables en vue de leur homologation et de leur vulgarisation dans le monde rural, en relation avec les structures des ministères concernés, ainsi que la conception des programmes d’actions et stratégies à moyen et long termes d’aménagement, d’équipement et de gestion de l’espace rural; les constructions rurales, l’électrification rurale, l’assainissement rural, les pistes rurales, le froid et l’agro-industrie de conservation et de transformation des produits agro-sylvo-pastoraux.
Il s’agit aussi pour nos services de réaliser des travaux topographiques et de mécanique des sols dans les domaines relevant de leurs attributions, et d’apporter des appuis techniques à d’autres structures sur demande.
La région d’Agadez renferme des potentialités agro-pastorales non négligeables. Avec l’Initiative 3N du Président de la République, votre service fait figure de proue dans la réalisation d’infrastructures comme celles que vous venez de citer tantôt. Quelles est le bilan des réalisations 2012-2013 dans la région d’Agadez ?
Bien que située dans la zone nord du pays et en plein cœur de la zone sahélo saharienne, la région d’Agadez, qui représente 52% du territoire national, possède des atouts certains pouvant lui permettre de bâtir une économie agricole dynamique à même d’entraîner le reste de l’économie. En effet, la diversité des zones bioclimatiques et agro écologiques est un atout important à exploiter, à travers une stratégie adéquate d’aménagement du territoire tenant compte de potentialités spécifiques.
La région dispose de plus de 160. 000 ha de terres irrigables, et toutes les productions agricoles actuelles sont basées sur la petite irrigation à travers une maitrise des techniques d’irrigation plus ou moins modernes. Effectivement, le service du Génie Rural fait figure de proue dans le cadre de la mise en œuvre de l’Initiative 3N, et je dois rappeler qu’en matière d’appui technique et d’encadrement de proximité, le Génie Rural couvre l’ensemble des départements et certaines communes de la région.
C’est ainsi qu’au chapitre des réalisations, la Direction Régionale du Génie Rural d’Agadez a assuré, de 2011 à 2013, la maitrise d’œuvre de plusieurs actions dont entre autres: 22.6 ha d’aménagements hydro agricoles à In’jigrane; 1145 ha de terres de cultures touchées; 430 puits maraîchers ; 48 forages agricoles; 762 motopompes installées; 100 320 ml de réseau californien réalisés; 8 seuils d’épandage et d’infiltration réalisés; 2 mares aménagées; plus de 350 km de pistes de desserte de zones agricoles réalisées; et près de 5000 ml de protection des terres de cultures.
En termes d’étude, contrôle et supervision, un nombre important d’infrastructures rurales a été réalisé (marchés à bétail, comptoirs de commercialisation des produits agro-sylvo-pastoraux, aires d’abattage, parcs de vaccination, classes, magasins, etc.).
Si le Génie Rural arrive à jouer pleinement son rôle, il serait d’un apport certain pour le Programme de Renaissance du Président de la République SEM. Issoufou Mahamadou, surtout à travers l’Initiative 3N . Est-ce que vos services sont bien outillés pour répondre aux attentes des autorités et des populations nigériennes ?
Effectivement, le Génie Rural, de par ses expériences confirmées dans la mise en œuvre des projets et programmes en milieu rural, est prêt à répondre à toutes les sollicitations du monde rural, et fera tout pour jouer un rôle capital dans la mise en œuvre de l’Initiative 3N du Président de la République. Dans le cadre de l’Initiative 3N, beaucoup d’avancées ont été enregistrées, et il faudra, de manière générale, continuer sur cet élan politique du Président de la République et du Gouvernement pour maintenir la place stratégique du secteur rural dans le Programme de Renaissance.
Au niveau régional, avec l’appui de nos autorités, il s’agit de redynamiser les cadres de concertation à tous les niveaux ; de renforcer les capacités des différents services techniques du secteur rural ; de renforcer les capacités de nos producteurs en financement, en encadrement technique et en débouchés ; et de renforcer la visibilité des réalisations.
La Direction Régionale dispose des ressources humaines compétentes, mais souffre de l’insuffisance des moyens de fonctionnement, d’équipements techniques, de logistiques surtout pour les nouvelles directions départementales et les services communaux.
Le gouverneur de la région d’Agadez, le Colonel Major Garba Maikido, tient à réaménager le site de Tiguirwit pour permettre d’accumuler 11 millions de m3 d’eau en saison d’hivernage, pour les superficies cultivables riches en terres agricoles, propices à l’élevage et aujourd’hui à la pisciculture. Que pensez-vous de cette initiative ?
La Direction du Génie Rural d’Agadez ne peut que se réjouir de la motivation et de l’implication personnelle du gouverneur, en tant que première autorité de la région. Conformément aux instructions du Colonel Major Garba Maikido, l’étude pour la réhabilitation de la digue de Tiguirwit sera réalisée. Elle vise la réalisation d’un barrage, afin de remplacer l’ancienne digue réalisée en 1970 pour protéger, à l’époque, la route Tahoua Arlit des crues de la mare de Tiguirwit.
La Direction Régionale a-t-elle des partenaires nationaux ou extérieurs qui lui apportent des appuis ne serait-ce qu’en logistique, matériels etc.?
La région d’Agadez regorge des partenaires au développement nationaux et internationaux avec lesquels nous entretenons de bonnes relations de travail qui se limitent aux appuis conseils et techniques (études, contrôle et supervision).
Quelles sont vos perspectives pour la région d’Agadez ?
Grace à ses potentialités énormes, la région constitue un pilier pour la réussite de l’Initiative 3N. Nous estimons qu’avant d’entreprendre toute action, il nous faut consolider les acquis antérieurs et maintenir l’engouement de la population locale. Aussi, pour la mise en valeur de toutes les potentialités de la région, plusieurs idées de projets ont été initiées par notre Direction dont entre autre le projet de mise en valeur de la vallée de l’IRHAZER et la plaine de Tamesna qui est en cours; le projet de mobilisation et de valorisation des ressources en eau (PROMOVARE); le projet de protection de terres de cultures dans la vallée de l’Air; le projet de suivi permanent des fluctuations de la nappe superficielle de l’Air et plusieurs dossiers de réalisation des ouvrages de mobilisation des eaux.
Abdoulaye Harouna, ANP/ONEP Agadez
14 décembre 2013
Publié le 13 décembre 2013
Source : http://lesahel.org/
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