Pourquoi ? Parce que le peuple nigérien a toujours voté. Il est vraiment assidu dans le vote, dans le calme. Malheureusement, les dirigeants, qui ont été désignés n’ont pas fait du ‘’Adaltchi’’ dans la gestion du pouvoir. Et c’est pourquoi, moi en tant que agent du développement, qui a une trentaine d’années d’expérience dans le domaine du développement local et la décentralisation, je me suis porté candidat et mon parti a accepté de m’investir.
Mon programme, il est tout simple. Je ne peux pas le développer ici, mais quand même les grandes lignes, il est tout simple, c’est un programme qui veut d’un Niger émergent, et au plus vite. Il faut que ça passe du discours à l’acte. Et pour y arriver il faut impliquer l’ensemble du peuple nigérien, toutes les classes politiques, toutes les classes sociales, toutes les couches sociales pays devraient être associées, impliquées de manière participatives dans la gestion du pouvoir. C’est ce qui m’a motivé effectivement à pouvoir venir dire aux nigériens que je voudrai leurs suffrages le 21 février 2016.
Le programme comporte un certain nombre de points clés. D’abord le renforcement de l’unité nationale, le renforcement de la souveraineté de l’Etat nigérien. Il y a également la promotion de la liberté fondamentale et des droits humains. Il y a également l’autonomisation de la femme, des jeunes et des personnes qui vivent avec le handicap qui devrait aussi être renforcée. Il y a surtout l’établissement d’une justice véritable, une justice juste et accessible à tous les citoyens. Nous avons prévu également de faire un service accessible aux citoyens.
Aujourd’hui les dossiers durent au niveau de la justice par rapport à l’instruction, par rapport à un certain nombre de choses. Vous avez vu sur le plan politique ya des partis politiques qui sont en conflit à la justice depuis des années et des années. Il faut moderniser cela, il faut rendre la justice crédible. Il faut permettre aux juges de faire leur travail. Et moi, je m’engage fermement et devant le peuple à laisser la justice faire son travail. Je suis un agent de développement, je ne suis pas un politicien, mais Incha Allah, je vais permettre à la justice nigérienne de rendre justice, nul n’est au dessus de la loi, même si je suis Président de la République. Donc c’est pourquoi j’ai prévu effectivement que la justice sera renforcée.
Dans le domaine de la sécurité, nous avons prévu renforcer les forces de défense et de sécurité, les renforcer en matière humain, en matière matériel, en formation, et surtout aussi en relation avec les autres forces de défense et de sécurité de la sous région et du monde entier. Pour cela nous avons prévu des mesures pour consolider ce qui a été fait comme acquis. Nous savons très bien que de l’indépendance à aujourd’hui, y a des acquis à consolider. Donc nous nous engageons à consolider ces acquis, à renforcer leur capacité en matière financière, matérielle et humaine, à financer des programmes de développement pour les jeunes. Dans beaucoup de régions les jeunes n’ont pas de travail et parfois ça tente. Donc pour éviter cette oisiveté, nous nous avons prévu de faire des programmes de développement solide très riche qui vont permettre effectivement une occupation de ces jeunes là. Donc dans le domaine du développement rural nous allons également renforcer le secteur de l’agriculture.
Le secteur de l’agriculture qui est un secteur qui a été délaissé pendant plusieurs années dans notre pays, qui quand même commence de temps en temps à prendre de l’essor. Et c’est pourquoi nous pensons spécialiser ou responsabiliser les différentes régions du Niger. Par exemple la région d’Agadez sera spécialisée dans la production de l’ail, de la pomme de terre, et des dattes en quantité suffisante pour pouvoir exporter. La région de Diffa sera également spécialisée dans le domaine du poivron et du maïs. La région de
Zinder sera spécialisée dans le domaine de la production de la viande, du niébé, de la canne à sucre, et du sésame.
La région de Tillabéry sera spécialisée dans la production du riz, du poisson. Au niveau de la région de Dosso nous allons mettre le paquet pour permettre à ce que cette région soit spécialisée dans la production du coton, du riz, du miel, et de la canne à sucre. Dans la région de Tahoua nous allons développer particulièrement l’oignon, surtout le violet de Galmi qui a déjà un label que d’autres pays sont entrain de vouloir récupérer. Nous allons renforcer ce label afin que la production de l’oignon soit une production pour toute l’Afrique, la région Europe, et même le monde entier. Dans la région de Maradi, nous allons renforcer la spécialisation dans la production du souchet et du moringa.
Voilà les grandes productions au niveau de ces différentes régions que mon programme se propose de renforcer dans ces domaines là. En matière de mobilisation de fonds, nous allons créer des fonds à travers les différentes banques. Des fonds qui seront prélevés sur des produits importés, sur la TVA sur un certain nombre de choses. Ce n’est pas que nous allons augmenter la TVA, non. Au niveau de la TVA nous allons prendre la part qui peut aider à renforcer le domaine de la santé, le domaine de l’éducation, ou en tout cas tout domaine productif. Nous allons également renforcer le contrôle des prix, même si nous sommes dans le commerce libéral au Niger, vous avez constatez que la question du contrôle des prix est délaissée. Et les gens sont laissés à eux-mêmes avec toutes les spéculations du monde.
Par rapport à ça également, nous allons essayer de voir dans quelle mesure nous pouvons renforcer ce contrôle de prix là. Les services des impôts seront renforcés et effectivement, que ce soit sur les frontières ou à l’intérieur du pays, que les mobilisations des fonds puissent être fortes et très sévères. Nous allons lutter également dans le domaine de la sécurité contre la criminalité nationale et internationale. Nous allons également contribuer à réduire les conflits intercommunautaires, puisque de là peuvent être menées des actions qui peuvent permettre à l’Etat de pouvoir développer le pays. En matière d’appui de proximité à la population et aux collectivités territoriales, il se trouve que l’administration est aujourd’hui politisée. Aujourd’hui, pour être le directeur d’une école primaire dans ce pays il faut que vous présentiez la carte d’un parti politique qui est au pouvoir.
Pourquoi ?
Il faut mettre en avant la qualité de l’homme et voir comment évaluer ses capacités et lui donner un mandat. Si d’ici un an ou deux ans on n’arrive pas à voir un taux de ceci dans ton école, on va te remplacer, ou dans ta direction générale on va te remplacer. Là il sait très bien qu’il est là pour le peuple nigérien, pas pour la protection de x ou de y, c’est pourquoi, moi je m’engage à dépolitiser, alors là ce n’est pas le discours, ce serait l’acte, parce que ceux qui me connaissent savent que je suis capable de la faire. Je vais dépolitiser l’administration. Vous serez en paix, camarades de services techniques, camarades travailleurs vous serez libres, mais attention, comptables de ce que vous allez faire. Je ne vais pas du tout laisser l’impunité.
Dans le domaine de l’éducation, il y a beaucoup à faire. Beaucoup a été fait, mais beaucoup reste à faire. L’éducation que nous voulons est une éducation d’accessible à tous. C’est une éducation de qualité. C’est une éducation où la gestion est transparente. C’est pourquoi dans mon programme nous avons prévu de rehausser par rapport à l’éducation, le budget national qui sera mis à la disposition de l’éducation sera suffisamment renforcé. Nous n’allons pas dire que nous allons faire des écoles, des CEG, nous allons faire telle quantité ou tel nombre de ceci, non. Mais par contre nous allons à travers le transfert de compétence responsabiliser les collectivités territoriales. Si les écoles sont gérées par la commune, et bien l’Etat, doit mettre les fonds à la disposition de la commune. Quitte à ce qu’elle organise tout le processus, pour construire la classe. Ce n’est pas à moi président de la république de l’assurer. Si demain le lycée va être construit, et bien ce serait le conseil régional qui est responsable devant cela, de par le transfert de compétence de le faire. Et je mettrai tous les moyens à leur disposition. Mais attention, la rigueur sera de règle. C’est pourquoi moi je pense qu’il faut faire la subsidiarité, rendre à celui qui peut faire quelque chose le plus proche du peuple la responsabilité de le faire. Je ne vais pas m’arroger la robe de dire que c’est moi qui fait tout. C’est pourquoi dans le domaine de la santé, je vais renforcer également le recouvrement des coûts. Mais je constate aujourd’hui que les formations sanitaires dans l’’ensemble du pays sont mal faites.
Je le dis en âme et conscience, des efforts ont été faits, c’est vrai. Mais aujourd’hui force est de constater que si une femme devrai être évacuée c’est tout un problème. Le Président de la République Issoufou Mahamadou a mis en place des ambulances. C’est bien, c’est une très bonne chose. Mais dans certaines localités, je vous informe que les ambulances n’ont même pas le carburant pour évacuer le malade, alors que le résultat est d’améliorer la santé de la personne. C’est pourquoi, moi en plus des ambulances moi je vais mettre les moyens nécessaires dans le budget national, et je vais demander aux collectivités territoriales d’inscrire comme le PDS l’a toujours prévu de réaliser concrètement de responsabilité des collectivités territoriales dans la prise en charge de la santé de nos enfants, des femmes allaitantes, et des nigériens d’une manière générale. Egalement dans le domaine social, nous allons renforcer les capacités des femmes, des jeunes et comme je le disais tantôt, des personnes vivant avec la situation de handicap.
La liberté de la presse, si je suis président de la république, l’ORTN sera libre. Je vous le dis fort. Vous serez libre de traiter tout. Je ne vais pas faire de censure. Aucun directeur général n’aura d’instruction pour que vous ne soyez pas libre de dire ce qui est bon. De la même manière que la presse privée dit des choses, vous allez dire de mauvaises choses. Moi j’ai vécu au temps de Sankara, j’étais étudiant, et j’ai vu ce que le pouvoir a fait pour permettre, que tout directeur général qui ne fait pas un bon travail que la presse publique le dise pour que nous nous ayons l’occasion de le remplacer en bonne et due forme, sans autre forme de procès. C’est pourquoi nous avons prévu également dans le domaine des relations internationales, nous allons entretenir toutes les relations qui ont été prises, qui ont été négociées, tous les accords nous allons les consolider. Nous allons poursuivre cela. En matière de l’environnement, nous allons continuer à mettre en œuvre tout ce qui a été pris comme décisions de la Cop 21, afin que notre environnement soit beaucoup plus assaini. Voilà les grandes lignes du programme que nous voulons faire si le peuple nigérien nous accorde sa confiance le 21 février.
Monsieur Laouan Magagi, vous avez décliné un programme fort ambitieux, mais comment comptez-vous mobiliser les ressources nécessaires à sa mise en œuvre ?
Merci, la mobilisation des ressources elle doit être d’abord faite sur nos ressources propres. Ceux qui me connaissent savent que je préfère qu’on compte sur nos ressources propres. Je veux que le Niger compte sur ses ressources propres dans un premier temps. Dans le sous sol nous avons de la richesse, sur le sol. Nous allons valoriser ces richesses là, et c’est ça qui va permettre au Niger de pouvoir avoir d’abord les fonds nécessaires pour la réalisation de programme aussi ambitieux comme vous le disiez. C’est pourquoi, nous nous avons que tout ce que le Niger va avoir comme richesse sera mobilisé, et ça sera versé. Bien sûr, que le trésor va avoir accès.
Par exemple, pour le pétrole nigérien, moi je vais demander à ce qu’il y ait un compte au niveau d’une banque internationale pour la traçabilité du fonds du pétrole nigérien, afin que tous les nigériens sachent qu’est ce qui est rentré, et qu’est ce qui a été fait, au lieu d’utiliser directement les fonds à partir du trésor public national. Les autres fonds, comme uranium et autres je ferai de mon mieux également pour rehausser le prix, pour amener les partenaires en les diversifiant à respecter leurs engagements. Je n’accepterai pas qu’un partenaire qui prenne des engagements puisse revenir pour renégocier autrement.
Aussi, par rapport à la mobilisation des ressources, le Niger dans toute la sous région, pratiquement dans l’Afrique occidentale, c’est le premier pays en production animale. L’élevage du Niger, est un élevage propre. La viande du Niger est très propre, prisée, c’est pourquoi nous allons mettre le paquet pour permettre à ce que le Niger tire meilleur profit de son élevage. Il en est de même de l’agriculture. Par rapport à l’agriculture, nous comptons aider les nigériens à produire pour exporter, pas à produire pour manger et nourrir les nigériens seulement, à produire pour exporter. On va se nourrir et exporter une grande quantité. Et l’eau existe, et en sous sol, et en surface, et c’est pourquoi nous allons donc faire cela. En plus tout ce qui est ouverture avec les sociétés internationales nous allons faire des facilités pour leur permettre de venir au Niger, pour pouvoir produire à moindre frais et vendre aux nigériens. Nous nous engageons à faire du Niger un pays crédible pour que les investisseurs puissent venir s’installer et mettre leur fonds, l’ensemble de tout cela va permettre certainement de générer les moyens nécessaires qui vont permettre de faire ce programme.
Monsieur Laouan Magagi, si vous êtes élu Président de la République quel serait la priorité de vos priorités ?
Comme vous l’avez vu les priorités sont nombreuses. Plusieurs domaines ont été développés. Mais si aujourd’hui je devrai dire de toutes ces priorités laquelle est la prioritaire, j’allais dire que ma priorité c’est de créer les conditions d’une bonne gouvernance et d’un développement local pour notre pays, seul gage, d’une Niger émergent. Ce qui est l’objectif principal que je me suis donné.
Onep
10 février 2016
Source : http://lesahel.org/