Les professionnels des médias, appuyés par les organisations de socio-professionnelles de la presse, ont célébré, hier, aux quatre coins du monde, la journée internationale de la liberté de presse. Comme à chaque fois, ce fut l’occasion de dresser le bilan sur le chemin parcouru sur les
sentiers sinueux de l’enracinement de cette liberté si indispensable à l’épanouissement du journaliste. Comme l’a bien dit un confrère, lors de la conférence-débat organisée par l’AJN, il ne s’agit pas, à travers la liberté de la presse, de donner carte blanche au journaliste pour ‘’disposer du droit de vie ou de mort’’ sur les autres citoyens. Il s’agit simplement de lui permettre de travailler en toute quiétude, sans avoir à subir ni pression ni menace, encore moins d’actes de violence, dans l’exercice de son noble métier. Fort heureusement, le Niger est loin d’être cité sur la fameuse liste des pays indexés comme étant des véritables ‘’prédateurs’’ de la liberté de la presse. En fait, on peut même se réjouir du fait que des avancées remarquables aient été enregistrées dans ce domaine depuis 2011. Car, en plus de l’adoption de la loi sur la dépénalisation des délits commis par voie de presse, les hommes de médias retiennent la date du 30 mars 2012, qui a vu le Président Issoufou Mahamadou apposer sa signature sur la Déclaration de la Montagne de la Table, une déclaration qui milite en faveur de l’abolition des lois pénales concernant les délits de diffamation et d’insulte. Avec des tels actes décisifs, force est de constater que le terrain est tout à fait dégagé pour permettre aux journalistes nigériens de jouir pleinement de cette liberté tant recherchée. Mais, à l’évidence, l’équation est loin d’être résolue. Car, une chose est d’accéder à ce havre de liberté, une autre est de pouvoir en user, sans en abuser. Autrement dit, face à toute cette marque de confiance, il nous revient, à nous tous, hommes de médias, de relever le défi en tâchant d’assumer, pleinement et sans faute, la lourde responsabilité qui nous incombe. Cette responsabilité qui impose au journaliste le respect des lecteurs et de l’intérêt public, de la vie privée des gens et de leur dignité, mais aussi et surtout le devoir de ne servir aux lecteurs (ou auditeurs) que des informations vraies, parce que vérifiées dans les règles de l’art.
Le devoir de conscience et de vérité nous oblige à reconnaître que certaines pratiques observées de nos jours dans le milieu de la presse sont aux antipodes de ce principe sacro-saint de la responsabilité. Aussi, pour balayer devant notre propre porte avant de scruter dans la cour d’autrui, nous invitons confraternellement à rompre avec certaines méthodes assimilées par certains observateurs attentifs au ‘’mercenariat de la plume’’. Pour ce faire, il nous revient simplement de nous en tenir au respect scrupuleux du code d’éthique et de déontologie du métier. Car, c’est la crédibilité de l’ensemble de la corporation qui se joue dans ce tournant décisif de l’histoire de la presse nationale.
Assane Soumana
05 mai 2012
Publié le 04 mai 2012
Source : Sahel Dimanche