Ici, en ville, c’est le début du calvaire pour certains. Et les femmes fonctionnaires en savent beaucoup. Les choses se corseront davantage pour elles. Les bonnes à tout faire, souvent maltraitées malgré tout, ne sont plus là. Ménage, soins aux plus jeunes, cuisine, lessive, et beaucoup d’autres corvées jusqu’ici laissées à la bonne, tout est à réorganiser.
Seul réconfort, beaucoup de ces cousins, cousines, neveux et nièces qui affluent en ces temps de vacances dans la capitale. En effet, l’on ne peut pas compter sur nos jeunes flémards et flémardes de la ville. Bien qu’ils soient en vacances, ceux-là ne sont très chauds pour enfourcher le balai ou le tablier. Pour eux, vacances riment avec grasses matinées, thé, soirées ‘’caba’’, et autre virées nocturnes.
Pendant que nos bonnes et boys nous abandonnent, le rang des autres catégories de ‘’métiers’’ comme les mendiants ne se dégonfle pas. Et pourtant, beaucoup d’entre ceux-là qui s’adonnent à cette activité, pour le moins humiliante pour les personnes valides, peuvent trouver un créneau en cette période de départ massif des employés de maison.
Ce moment de départ des employés de maison met aussi davantage en lumière notre forte dépendance des campagnes. Celles-ci ne nous procurent pas seulement les produits de l’agriculture. Elles alimentent aussi tout un secteur d’activités, indispensable pour les ménages urbains. C’est cela aussi la division sociale du travail. En attendant le retour des bonnes et des boys, les ménages urbains doivent faire entorse à cette division. C’est une réorganisation du travail domestique qui s’impose, et monsieur ne doit pas s’y dérober.
Siradji Sanda
16 juin 2012
Publié le 15 juin 2012
Source : Sahel Dimanche