Vous l’avez sans doute remarqué : depuis quelques temps, les week-ends sont devenus très serrés et trop surchargés pour les Niaméens. Raison ? La pléthore des cérémonies de mariage ! Comme s’il pleuvait des mariages, chaque week-end apporte son lot de
cérémonies qu’il faut honorer, à tous prix, de sa présence. Et pour les travailleurs qui ont passé tout le reste de la semaine à trimer au boulot, le rythme devient insoutenable. Ces derniers, qui espèrent pouvoir récupérer un tant soit peu durant ces deux jours consacrés au repos, en restant plus longtemps au lit pour un brin de grâce matinée bien mérité, se voient obligés de se réveiller en sursaut très tôt le matin pour courir d’une cérémonie à une autre. Et comme pour en rajouter au calvaire, c’est une meute de griots tamtameurs déchainés qui vous accueillent sur les lieux en tapant à tue-tête sur leurs tambours, quitte à vous donner des migraines. Ça, c’est côté engagement physique. S’ajoute également la caution financière du ‘’kambouza’’ ou ‘’contribution’’ qu’il faut glisser dans la main de la jeune ou du jeune marié(e)), solidarité africaine oblige. Sans vouloir renier ces pratiques qui font toute la vivacité de la valeur de solidarité qui caractérise notre société traditionnelle, nous disons que tout ceci fait une débauche d’énergie et de dépenses qui ruinent la vie des gens en cette période qualifiée de ‘’saison des mariages’’.
Et là, la question qui revient aujourd’hui sur toutes les lèvres, c’est qu’est-ce qui fait courir tous ces candidats au mariage ? Même si les raisons peuvent être diverses et variées, selon les cas, pour la situation que nous sommes entrain de vivre depuis quelques semaines, les avis s’accordent sur le fait que cette atmosphère de course contre la montre observée sur le plan des unions matrimoniales serait liée à l’approche du mois béni du Ramadan. Il semble en effet, que les jeunes prétendants sont bousculés par le désir de passer le mois du jeûne avec l’âme sœur. Voilà qui explique pourquoi ces derniers temps, on assiste à une véritable campagne du mariage qui ne dit pas son nom. Vraiment beau, tout ça ! …Mais, le hic, c’est de réaliser ce qu’en sera la suite. Car, dans beaucoup de cas, la durée de vie de ces mariages célébrés dans l’enthousiasme et en grandes pompes dépasse difficilement le cap du mois de Ramadan. Et ne soyez pas surpris de voir une de ces joyeuses ‘’amaria’’ ou ‘’waihidji’’ se pavaner dans les coins chauds de la capitale en se trémoussant au milieu du cercle au rythme de ‘’saï day haouchi’’.
Assane Soumana