Il était temps ! Car l’arrogance des hors-la-loi parait sans limite. Narguant quotidiennement le pouvoir en place à Bamako, et surtout l’armée malienne cantonnée dans la capitale et qui n’a pas fini de s’offrir en spectacle dans d’interminables querelles de clochers, les groupes islamistes n’en démordent guère. Ainsi, après avoir étendu leur domination à des localités situées à la lisière de la zone Sud, le Mujao va jusqu’à menacer de prendre Bamako dans une guerre éclair, dans le genre ‘’24 heures chrono’’. Et comme pour impressionner ses vis-à-vis, le Mujao pousse l’outrecuidance plus loin en déclarant ouvertement qu’il dispose de plus de 20. 000 batteries de missiles disséminées aux frontières du Mali. Mais ce que Mujao ignore, c’est qu’à elle seule, cette déclaration suffit pour lui attirer la foudre de toutes les armées du monde entier. Car, assurément, personne ni aucune nation au monde ne saurait tolérer l’existence d’un tel arsenal aux mains d’individus décidés à prendre leur liberté nonobstant toutes les dispositions légales et règlementaires. C’est dire que les jours à venir nous édifieront davantage sur la suite du feuilleton malien.
Mais déjà, un grand tort a été fait aux populations du Nord Mali qui, depuis bientôt six mois, continuent de souffrir le martyre. En effet, après avoir chassé du Nord du pays les contingents de l’armée malienne puis ceux des rebelles du MNLA, les ‘’barbus’’ ont eu tout le loisir d’instaurer le joug implacable de la charia sur les paisibles habitants de la zone sous occupation. Abandonnées à leur triste sort, les populations ont subi, la mort dans l’âme, toutes sortes de violences et de brimades. Pour un rien, des pères de famille sont bastonnés en plein jour et à la place publique, tandis que des jeunes accusés de vol se sont retrouvés avec un bras cruellement amputé. D’autres moins chanceux ont été méchamment lapidés sous les objectifs des caméras, jusqu’à ce que mort s’en suive. Des rituels punitifs au cœur de l’horreur dont les images continuent de faire le tour de la Terre en interpelant la conscience collective sur l’urgence d’une intervention militaire pour arrêter le règne de la terreur.
Assane Soumana
07 septembre 2012
Publié le 05 septembre 2012
Source : Sahel Dimanche