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vendredi, 11 octobre 2013 16:47

L'air du temps : à chacun son mouton…de Tabaski !

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Tabaski 2013C’était attendu de longue date. C’est arrivé! La flambée des prix des moutons à l’approche de la fête de l’Aid El Kébir a atteint des niveaux encore insoupçonnés. Sur les marchés de bétail de la capitale, à Tourakou, et ailleurs, les prix des bons béliers ne font que monter en flèche: 150.000 F, 200.000 F, 500.000F et même...une (1) brique.

Des prix hors de portée des petites bourses. Le mouton du sacrifice d’Abraham est donc devenu ce dernier temps le ‘’diamant’’ des  musulmans. Les ‘’dilanes’’ (intermédiaires) et autres spéculateurs occasionnels ne font que rivaliser  d’ardeur pour  compliquer la vie  aux pauvres clients, obligés de subir ce redoutable sort. Le plus marrant dans cette histoire, c’est que même les villages éloignés, d’où proviennent les moutons se sont mis dans la danse. En effet, forts de leurs bêtes sur pieds, les villageois ne sont pas toujours pressés de les céder au premier venu. Ils font eux aussi dans la surenchère et aggravent  le sort des citadins. Mais quelque part, on est tenté de dire que ce n’est que justice. Car après une campagne agricole pas forcément  des plus abondantes, n’est–il pas  normal que les paysans réfléchissent plusieurs fois avant de brader leurs animaux? Et puis les citadins, eux, ne comptent jamais sur la clémence du ciel pour assurer leur pitance quotidienne. En plus, ils sont dans le business et les affaires, douze mois sur douze, et se tapent beaucoup d’espèces sonnantes et trébuchantes dont les villageois blottis au fond de leurs brousses lointaines ne sentent même pas l’odeur. Convaincus de ces évidences, les citadins sont obligés de faire contre mauvaise fortune bon cœur.  Le budget familial étant déjà sérieusement  grevé par les dépenses inhérentes à  la rentrée des classes, il faut davantage se serrer la ceinture pour satisfaire cette recommandation  divine. Car, au-delà de son caractère religieux, la fête du mouton est une véritable institution sociale aimée de tous les enfants. En effet, dans chaque foyer, les bambins attendent de pieds fermes que Papa revienne du marché avec le précieux mouton de la Tabaski. Sinon, il aura droit  aux interminables récriminations de ses tendres chérubins. On n’a donc pas tellement le choix, et on se  saigne pour accomplir son devoir de bon musulman, tout en faisant  plaisir à ses gentils poupons.  L’ambiance des  grands jours est déjà  perceptible autour des marchés, et elle en rajoute à la  quête effrénée de la petite bête à cornes. A chacun son mouton … de Tabaski.  Bonne fête à tous !

Oumarou Moussa

 

11 octobre 2013
Publié le 11 octobre 2013
Source : http://lesahel.org/

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Dernière modification le vendredi, 11 octobre 2013 15:21

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