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vendredi, 22 novembre 2013 15:59

L'air du temps : Sus aux actes de vandalisme !

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Assane SoumanaDepuis quelques jours, on assiste à un brusque réveil des vieux démons de l'agitation scolaire au sein des établissements de la communauté urbaine de Niamey. Ainsi, chaque jour appelle son lot de perturbations, notamment dans les collèges et lycées publics de la ville.

En fait, pour sortir la ''troupe'' et déclencher une crise, il n'en faut pas plus qu'un retentissant coup de sifflet dans la cour. Déjà enclins à sécher les cours, les élèves accueillent ce signal du sifflet avec émerveillement. Parce que simplement ils ont entendu le coup de sifflet ''magique'' retentir dans la cour, ils se précipitent dans la rue pour s'adonner à leur sport favori : celui d'entretenir un pernicieux climat de troubles et de tension dans les rues de la capitale. Armés de pneus usés, de bâtons, de cailloux et autres projectiles, ils sèment la terreur chez les usagers de la voie publique.
On engage le bras-de fer contre les forces de l'ordre, dans des scènes dignes d'intifada à la palestinienne; on brûle des pneus sur les différents carrefours, endommageant les infrastructures routières acquises à grands frais; on casse à coups de pluie de cailloux les véhicules administratifs et même ceux des particuliers, faisant ainsi des victimes innocentes; bref, on cahote la quiétude sociale en perturbant la circulation dans presque tous les quartiers, au grand dam des autres citoyens.
Le hic dans tout ça, c'est de constater que la plupart de ces jeunes manifestants ignorent jusqu'aux raisons de ce remue-ménage. ''On a sifflé'', vous diront-ils. Oublié le temps où, pour s'offrir le luxe de sécher un cours, le ''mauvais élève'' est obligé de prendre la clé des champs pour se cacher, la matinée ou la journée durant, dans les buissons (d'où l'école buissonnière). Exit, le bon vieux temps du grand militantisme estudiantin où les doléances et les mots d'ordre des scolaires étaient clairement énoncés après avoir été mûrement débattus entre ''camarades''.
On a déjà tout dit et redit, ou presque, sur la crise de l'école contemporaine. Mais, force est de constater que, plus on en parle, plus on s'enlise dans les dédales de la dérive. Mais, quand le temps d'une matinée de mécontentement, il faut se mettre à tout casser, on est en droit de se demander où va le Niger? Franchement, le programme d'enseignement doit mettre beaucoup l'accent sur l'éducation civique de nos enfants. Ils doivent comprendre qu'autant ils ont le droit de réclamer leurs droits, autant ils ont aussi le devoir de respecter les droits des autres, mais aussi de préserver de la casse tous les biens publics qui, loin d'être la propriété exclusive de l'Etat, appartiennent à l'ensemble des Nigériens. Alors, sus au vandalisme !...

Assane Soumana

22 novembre 2013
Publié le 22 novembre 2013
Source : http://www.lesahel.org

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