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vendredi, 17 janvier 2014 00:56

L'air du temps : quand les taxis désertent les rues

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Assane SoumanaM. Assane Soumana - Après la grève controversée d’octobre 2012, qui a mis aux prises les responsables du Syndicat National des Conducteurs de Taxis (Syncotaxi) et les autorités régionales de Niamey, les chauffeurs de taxis ont encore rappliqué. Ainsi, depuis hier matin, ces derniers ont déclenché un débrayage de deux jours, bloquant ainsi une bonne partie des mouvements des usagers au sein de la capitale.

En dépit des compromis acceptés par le gouvernement sur la plupart de leurs points de revendications, au cours des négociations engagées à la veille du mot d’ordre de grève,  les transporteurs sont restés inflexibles sur un seul point. Cette pomme de la discorde est toujours la même: comme c’est le cas depuis 2011, suite à la mise en consommation du pétrole ‘’made in Niger’’, les conducteurs de taxis demandent la revue à la baisse du prix du litre d’essence qu’ils souhaitent voir ramené à 400 FCFA au lieu de 540 FCFA actuellement.
Pour se faire entendre de vive et intelligible voix, les ‘’rois’’ du transport urbain de la capitale n’ont pas hésité à observer un mouvement d’ensemble de  levée de pied sur la pédale de l’accélérateur, immobilisant ainsi les taxis. Conséquence, les milliers d’usagers qui sollicitent leurs services tous les matins pour se rendre au travail, sont restés désemparés. En dépit des dispositions pratiques prises par les autorités compétentes en déployant les bus de la SOTRUNI, et beaucoup d’autres bus privés dans presque tous les axes desservant les quartiers périphériques de la ville, beaucoup de travailleurs n’ont eu d’autre choix que de négocier le parcours à pied pour se rendre au service. Un véritable calvaire pour ces derniers, notamment les femmes qui ne sont pas trop habituées à cet exercice physique très éprouvant. Fort heureusement, la fibre de la solidarité africaine a bien fonctionné pour atténuer le calvaire des ‘’scratcheurs’’. Ainsi, dans les quartiers, comme sur les routes, beaucoup de détenteurs de véhicules personnels ont fait preuve de bonté en déposant des voisins ou même des parfaits inconnus à leur destination.
Quant aux détenteurs des deux roues, ils ont trouvé là une bonne occasion de se faire de l’argent. Ainsi, l’occasion faisant le larron, des jeunes motocyclistes se sont lancés sur les routes en offrant de déposer les potentiels clients, moyennant espèces sonnantes et trébuchantes, le prix de la course se négociant selon la distance. Pour ces détenteurs des engins à  deux roues, cette grève des taxis est vécue comme une véritable aubaine. Pour les autres usagers, cette désertion des têtes rouges s’est traduite par une remarquable fluidité du trafic. Aussi, les accidents fréquents et les autres difficultés endurées dans la circulation au sein de la capitale se sont dissipés, prouvant ainsi que les taxis y sont beaucoup pour quelque chose dans tous ces désagréments qui sont le lot quotidien des usagers de la route à Niamey.
Assane Soumana

 

17 janvier 2014
Pubié le 17 janvier 2014
Source : http://lesahel.org/

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Dernière modification le vendredi, 17 janvier 2014 07:21

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