Ce geste du Chef de l’Etat, qui vient soutenir l’adoption, en juin 2010, de la loi portant dépénalisation des délits commis par voie de presse, parce qu’il porte en lui le germe de libre expression des journalistes, sans craindre d’être mis au ‘’gnouf’’, avait été accueilli, à l’époque, avec un grand enthousiasme.
Cependant, au regard des constats qui se sont dégagés des débats, mercredi dernier, l’inquiétude règne chez les professionnels des médias. Non pas du fait de quelques velléités de remise en cause relevées au cours des échanges, mais surtout à cause des dérives observées dans les rangs de la Presse nationale. En effet, comme l’ont reconnu tous les intervenants au cours de la conférence, il y a véritablement péril en la demeure. Car, nombreux sont nos confrères qui semblent n’avoir pas mesuré à sa juste valeur la portée de ces textes qui, tout en ouvrant largement les ‘’vannes’’ d’une pleine jouissance de la liberté de la presse aux journalistes, les mettent aussi face à leurs responsabilités. Le risque était grand pour les confrères de glisser dans le piège de l’abus. Effectivement, certains ne se sont pas bien gênés, et ils se sont jetés, les deux pieds joints, dans les dédales de la dérive, torpillant ainsi la liberté de la presse. Et voilà que nous nous retrouvons, comme l’a dit un intervenant, dans un schéma où la question n’est plus de protéger les journalistes contre les pouvoirs publics, comme c’était le cas à une époque, mais plutôt de protéger la presse contre elle-même. Aussi, après avoir établi ce constat amer, les participants ont souligné, à l’issue des débats, l’urgence qu’il y à agir pour remettre de l’ordre dans la ‘’maison’’ avant qu’il ne soit trop tard.
Assane Soumana(onep)
03 décembre 2016
Source : http://lesahel.org/