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Nigérien de la semaine.
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Le Nigérien de la semaine : Docteur Mounkaila Garba KANANA
Docteur Mounkaila Garba KANANA Bonjour Docteur Mounkaila Garba KANANA : Comment voudriez-vous, vous présenter aux internautes de Nigerdiaspora ?
Je suis Docteur Mounkaila Garba KANANA de nationalité nigérienne, Chirurgien-Ophtalmologiste travaillant en expatriation, j’ai une solide expérience en gestion et planification des services de santé et en santé publique : assistance technique, maître de stage, chef service, coordonnateur de projets.
Parlez-nous de vos compétences médicales et managériales.
Après mon Diplôme d’État de Docteur en Médecine Générale obtenu à l’Université Abdou Moumouni de Niamey en 2000 puis à Katholieke Universiteit Leuven (KUL), Royaume de Belgique où je suis sorti en 2005 en qualité de médecin spécialiste en ophtalmologie.
Je dispose aussi d’un certificat international en Gestion et Planification des Services de Santé de l’Université Libre de Bruxelles (ULB), Royaume de Belgique en 2003 ; d’un certificat en Santé Publique de la Banque Mondiale, Washington 2009.
J’ai aussi bénéficié de plusieurs stages de formation continue en chirurgie oculaire en Inde.Chirurgie oculaire au bloc opératoire
Pouvez-vous nous parler de vos actions nationales et internationales ?
Sur le plan international mes diplômes et formations continues ont été valablement mis en valeur à travers de longues années d’expériences qui m’ont conduit dans plusieurs pays d’Afrique (Tanzanie, RD Congo, Tchad, Rwanda).
J’ai été en contact avec, de personnes d’origine, de niveau de formation, de culture et de comportements divers et variés ; ce qui m’a permis d’améliorer mes capacités de leadership et de manager.
Ma compétence et mon dynamisme m’ont value la confiance de la Direction des Grands Travaux et Projets Présidentiels de la République du Tchad, qui m’appela en 2009, trois mois après mon affectation du Tchad vers le Rwanda par CBM international, ONG pour laquelle je travaillais.
La même année je me suis vu confier, la coordination d’un projet de lutte contre la cécité dont je suis l’initiateur, dénommé «équipe mobile d’ophtalmologie au profit des populations nécessiteuses du Tchad », que je mena avec succès.
Je suis actuellement chef service de l’ophtalmologie de l’Hôpital de la Mère et de l’Enfant du Tchad depuis 2015et chef service adjoint de l’ophtalmologie à l’Hôpital de l’Amitié Tchad/Chine depuis 2012.
Je suis également maître de stage des étudiants de la faculté des sciences de la Santé Humaine de l’Université de N’Djaména depuis 2011Examen à la lampe à fente d’une patiente
Je partage mon expérience en formant, des agents de santé communautaire, des infirmiers généralistes, des infirmiers spécialisés en ophtalmologie, des médecins ophtalmologistes, chacune de ces catégories dans sa sphère de compétence.
J’ai reçu une attestation de reconnaissance de la Présidente de la Fondation Grand Cœur, HINDA DEBY ITNO, épouse du président de la République du Tchad, en témoignage à son engagement, sa solidarité et son implication dans leur projet de bien-être et de développement. N’Djaména, le 03 juin 2017.
Cérémonie de remise d’attestation de reconnaissance reçue des mains de la Première Dame du Tchad, Madame Hinda Déby ITNO, 03 juin 2017
Sur le plan national bien que n’étant pas sur place, j’ai organisé des activités humanitaires de chirurgie oculaire et de formation des équipes locales, en collaboration avec des équipes du Niger (Programme National de la Santé Oculaire, Rotary Niamey Doyen, ONG Moye baani) et de la Belgique (Chirurgiens-ophtalmologistes, Rotary Anvers) avec dotation en matériel ophtalmologique de certains centres hospitaliers du Niger.
Ces activités ont été organisées notamment, en juillet 2004 à Zinder, en Juillet 2006 à Agadès, juillet 2012 à Say et à l’Hôpital de Lamordé.
Toutes ces activités ont bénéficié de l’appui des autorités nigériennes.
L’équipe ophtalmologique reçue par la Première Dame du Niger Dr Lalla Malika Issoufou, 09 juillet 2012
Que pensez-vous de l’ophtalmologie au Niger? Avez-vous des solutions, des plans, des projets pour développer votre secteur en particulier et la médecine en général, au Niger ?
En ce qui concerne l’ophtalmologie et les autres spécialités médicales, je voudrais, à travers la mise en œuvre d’une réflexion que j’ai menée, apporter ma contribution pour le développement de la médecine ultramoderne au Niger en particulier, et en Afrique sub-saharienne en général.
Il n’est un secret pour personne, que la médecine tertiaire est très peu performante en Afrique Sub-Saharienne ; et ceci particulièrement face à de multiples pathologies comme le cancer, les maladies cardio-vasculaires, les maladies du segment postérieur de l’œil, certaines pathologies orthopédiques, pour ne citer que celles-ci.
Cette situation a pour conséquence dramatique, le lourd handicap et ou la mort prématurée de la très grande majorité de ces patients qui est très pauvre pour s’offrir une évacuation sanitaire vers les centres ultraspécialisés
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes nigériens qui aimeraient faire des études médicales, et particulièrement l’ophtalmologie?
Je voudrais surtout les exhorter à la foi en DIEU et les inciter à s’investir pleinement dans leurs études et les professions qu’ils entreprendront par la suite. Notre pays et le continent africain d’une manière générale, ont encore besoin d'hommes et de femmes qui ne cessent jamais de donner le meilleur d’eux-mêmes, afin d’être toujours parmi les meilleurs, mais aussi pour mieux aider leurs semblables, et particulièrement en médecine (ophtalmologie ou toute autre spécialité) où l’on reste étudiant pendant toute la vie professionnelle.
Merci beaucoup Docteur Mounkaila Garba KANANA.
Docteur Mounkaila Garba KANANA Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Réalisée par Boubacar Guédé
08 juin 2018
Source : https://www.nigerdiaspora.net
Le Nigérien de la semaine : M. Abdoul Aziz Kountché
M. Abdoul-Aziz Kountché, Le Directeur Généal de la société Drone Africa Service
Bonjour M. Abdoul Aziz Kountché, Comment voudriez-vous, vous présenter aux internautes de Nigerdiaspora ?
Bonjour, je m’appelle Abdoul Aziz Kountché et je suis une personne passionnée d’aéronautique et d’aéromodélisme. Titulaire d’une licence en pilote D’ULM et d’une License en Marketing et gestion commerciale, je suis également formateur en initiation à l’aéronautique, plus particulièrement sur le pilotage de drone et les systèmes d'information géographique (SIG). Je suis le fondateur et le Directeur Générale de Drone Africa Service (DAS)
Parlez-nous de votre société Drone Africa Service.
Drone Africa Service est une entreprise spécialisée dans le travail aérien par drone (véhicule aérien non habité) . On effectue aussi du travail aerien par aéronef habité tels que les ULM. Notre cœur de métier reste l'usage pratique des drones civils dans le cadre du développement dans le sahel. Nous concevons et réalisons aussi des systèmes de drone en fonction de la demande du client.
Quelles sont les applications et usages des drones au Niger ?
Il y en a une infinité, mais je citerais déjà :
- la cartographie aérienne
- l'agriculture de précision
- l'inspection d'ouvrage
- la gestion des risques et des catastrophes
- lutte anti braconnage
- préservation de l’environnement
- livraison et largage de médicament
En quoi consiste la formation à l'initiation au pilotage et à l’acquisition d’image par drone de votre société?
Cette formation vise à former des personnes à l'usage pratique des drones de manière professionnel. Le futur télé-pilote est formé au pilotage et à la gestion d'une mission de captation d'image tout en respectant les règles de sécurité.
Le télé pilote aura des notions de base sur d'autres matières essentielles au pilotage tels que :la météo, la navigation, le facteur humain, la mécanique de vol, la maintenance du drone, le traitement des données SIG etc.
Parlez-nous de votre projet « Réserve de biosphère transfrontalière de la région W-Arly-Pendjari » qui contribue au suivi écologique de la girafe et de son environnement dans la zone de Kouré.
DAS intervient en effet beaucoup dans le RBT WAP. On utilise les drones pour mener des études environnementales. La préservation de la faune sauvage et la lutte anti-braconnage. On forme aussi des jeunes intervenants (étudiants et chercheurs) à l'usage des drones dans le cadre de leur activité de préservation du park W.
Nous avons aussi, toujours dans le cadre de ce projet, participé au comptage des derniers girafes de l’Afrique de l'ouest. Et nous avons à l’occasion photographié les flancs des girafes pour faciliter leur identification et leur comptage grâce à la reconnaissance de leurs taches distinctes. Cette technique permettrait aux agents de l’environnement de gagner considérablement du temps, lors de la campagne de comptage annuelle des girafes. La seconde phase serait de les équiper de drone pour qu'ils puissent le faire chaque année, étant donné que certains d'entre eux ont déjà été formés au pilotage.
Peut-on parler des drones made in Niger ?
Oui bien sûr. Une grande partie des pièces de nos drones, hormis l’électronique et les cameras qui viennent de l'étranger, sont dessinés, conçus et réalisés ici au Niger. Notre nouveau System de pod intelligent par exemple, que j'ai baptisé Intelli Pod, est conçu pour effectuer de la captation d'images aériennes par drone ou par aéronef de type ULM. Sa structure en matériaux composites et son processus de fabrication sont 100% made in Niger.
Nos nouveaux modèles de drone sont plus simples au pilotage et sont donc beaucoup plus pratiques pour les débutants. Ils permettent aussi d'effectuer des missions dans des milieux rudes et sont adaptés au climat (vent, poussière, température etc.)
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Nigériens qui voient en vous un modèle?
L’histoire de ma société est issue de deux choses primordiales : le rêve et la passion. J'ai poursuivi mes rêves, et j’ai eu le privilège de faire de ma passion une activité économique. Et tout cela grâce au monde du numérique et aux nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (TIC). J'encourage donc mes jeunes compatriotes Nigériens à utiliser ces technologies et surtout à entreprendre. Qu’ils se lancent dans des projets qui leur tiennent à cœur et qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes. A force de patience et de persévérance, il est possible de créer une activité économique.
Je pense que le développement de notre pays repose en grande partie sur les jeunes, leur désir et capacité à entreprendre et à créer des emplois.
Votre mot de fin.
Merci à vous !
M. Abdoul Aziz Kountché Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Réalisée par Boubacar Guédé
Source : http://Nigerdiaspora.Net
Le Nigérien de la semaine : Professeur Khalid Djado
Le Nigérien de la semaine : Professeur Khalid DjadoBonjour Professeur Khalid Djado : Comment voudriez-vous, vous présenter aux internautes de Nigerdiaspora ?
Tout d’abord, permettez-moi de vous remercier pour tout ce que vous faites pour tenir les nigériens informés. Je me nomme Khalid Maina DJADO, scientifique de formation. Je suis marié père de deux garçons de 4 ans et un an. Je suis un ancien élève du lycée Mariama de Niamey où j'ai obtenu mon Bac C en 1998. Je suis titulaire d’une licence en Mathématiques appliquées obtenue à l'université Sidi Mohamed Ben Abdellah à Fès au Maroc, d’un master en mathématiques et informatique de l'Université de Bretagne Sud en France, d’un Ph.D. en informatique avec un cheminement en imagerie et média numérique obtenu à l'Université de Sherbrooke au Canada. Je possède près d’une quinzaine d'années d'expérience en enseignement universitaire et en consultation dans les centres de recherche et entreprises canadiennes.
Depuis, je me suis plus engagé dans le domaine de la recherche appliquée, avec comme centre d’intérêt le développement des technologies applicables dans le monde industriel par le biais de propriétés intellectuelles brevetées ou brevetables.
Parallèlement à mes activités personnelles, j’enseigne actuellement au département de mathématiques et informatique à la faculté des sciences à l'Université Abdou Moumouni et je suis également professeur associé au département d’informatique à la faculté des sciences de l'Université de Sherbrooke au Canada. Le reste de mon temps, je travaille comme consultant en recherche et développement sur divers projets.
Parlez-nous de votre fonction actuelle de professeur à l’Université de Sherbrooke
Le titre de professeur associé est différent de celui de professeur régulier. En tant que professeur associé à l'Université de Sherbrooke, je suis libre dans mes faits et gestes. Mon travail consiste principalement à participer à l’encadrement des étudiants dans les cycles supérieurs. Cette spécificité me permet de demander et obtenir des subventions auprès d’organismes canadiens pour des projets de recherche scientifique y afférent.
Pouvez-vous nous parler de vos actions nationales et internationales ?
Au plan national, je peux dire que je suis pleinement impliqué. J’ai toujours voulu servir le Niger et cela fait maintenant 5 ans que je suis assez souvent à Niamey. Je donne des cours en informatique à l'Université Abdou Moumouni et j’encadre aussi des projets de recherche d'étudiants au département de mathématique et informatique.
J’ai eu à l’occasion à partager le contenu d’un cours de l'université de Californie à Berkeley afin qu’ils puissent voir ce qui se fait ailleurs et pouvoir se comparer. Il me semble que les étudiants qui suivent mes cours au Niger, apprécient cette approche interactive qui les pousse à se mesurer aux étudiants nord-américains.
Tout n’est pas rose; car pour optimiser la qualité de mes prestations, il m’arrive de rentrer à Niamey avec tous les téléchargements nécessaires à mon cours, ce pour minimiser les aléas techniques liés à la qualité d’internet pas toujours garantie. Il n’est donc pas toujours aisé pour les enseignants et étudiants de bien mener leurs travaux de recherche nécessitant l’utilisation d’internet.
Au plan international, j’ai représenté l’Afrique dans l’association « ACM SIGGRAPH International Resources Committee » qui s’occupe de faire la promotion des technologies interactives à travers le monde de 2011 à 2015. J’ai eu beaucoup d'opportunités pour développer des relations avec des universités et enseignants sur les cinq continents. Ayant déjà fait mes études en Afrique, en Europe puis en Amérique, j’ai eu plusieurs occasions d’aller en Asie et une fois en Océanie pour des conférences dans le cadre de mes recherches. Je garde de bons souvenirs de la Nouvelle Zélande, de l’Afrique du sud, de Singapour, de la Chine, de la Californie, de la Louisiane, de l’État de Washington, du Massachusetts, etc…
Que pensez-vous de la situation inquiétante de l'éducation au Niger?
Il s’agit du problème le plus sérieux pour le Niger. Notre éducation va très mal et nous avons tous notre part de responsabilité, nos dirigeants encore plus! Le niveau est très bas. J’ai déjà eu un étudiant avec un bac scientifique à un de mes cours au Niger ne connaissant pas la signification de la parité d’un nombre! Avec le niveau actuel, il nous sera impossible de créer un bassin de cadres de qualités pouvant fonder des entreprises prospères pour créer de la richesse dans le pays. Il sera en plus difficile de rattraper notre retard par rapport aux pays développés. Cela peut paraître un rêve mais je suis de ceux qui croient qu’avec la foi, la volonté, la discipline et le travail il est tout à fait possible qu’on puisse un jour parler du Niger comme on parle maintenant de Singapour ou de la Corée du Sud. Ces deux pays dans les années 1960 étaient comparables du point de vue économique aux pays africains comme le Niger et aujourd’hui ils sont très développés. Leurs universités accueillent des étudiants de partout au monde qui viennent se former. Ils ont fait ce chemin en un demi-siècle. Mais pour arriver à cela nous devons repenser notre contrat social dans le domaine éducatif.
En laissant le système éducatif nigérien comme il est actuellement, nous condamnons l’avenir de notre pays car ce sont nos élèves et étudiants d’aujourd’hui qui prendront la relève dans tous les démembrements de la société nigérienne.
Actuellement, nous sommes tous d’accord que le Niger et beaucoup de pays africains sont très en retard par rapport aux pays développés comme le Canada. Si nous ne prenons pas garde ce retard va se creuser de façon considérable dans les années à venir. En effet, compte tenu du vieillissement de la population et pleins d’autres facteurs, tous les pays développés ont décidés d'investir des sommes colossales dans la recherche et le développement particulièrement en intelligence artificielle. Ceci aura pour conséquence de créer une nouvelle économie dans laquelle beaucoup d’emploi vont simplement disparaître. Par exemple avec les voitures autonomes d’ici deux décennies, des métiers de chauffeurs ou bien de taximan vont juste disparaître. Les technologies issues de l’intelligence artificielle remplaceront l’homme dans les tâches moins nobles. Les conditions de vie des populations dans les pays développés vont être encore plus agréables. L’exode des cerveaux des pays africains vers ces pays risque de s'accentuer. Nous aurons des gros défis, il me semble pour nous adapter à tous ces changements. Ce qui risque de se passer ce qu’il y aura un grand fossé entre population globalement oubliée dans les méandres de l'archaïsme, de l’ignorance et du sous développement avec une élite vivant dans un monde onirique et inaccessible avec pour conséquence une confrontation interminable entre gouvernants et gouvernés.
Selon moi, le plus grand défi que nous avons est de pouvoir ramener de l’ordre dans l'école publique républicaine et la rendre accessible à tous les nigériens. Si les autres pays sont arrivés à un niveau de développement c’est surtout et essentiellement parce que l’éducation pour tous à travers une école publique de qualité a été possible. Il n’y a pas d’autres voies ou choix que d’investir sincèrement dans l’éducation de base socle de l’émergence de toute nation, tout peuple, tout pays.
Il y’a des signes encourageants avec les récents examens pour évaluer le niveau des enseignants. Mais à mon avis le problème n’est pas que académique, il est plutôt d’ordre moral, sociétal; car comme vous le savez, notre humanité commence et se construit à la maison pour s’enrichir à l'École et se raffermir et bonifier avec les expériences vécues dans la rue, au cours de voyages, à la rencontre d’autres congénères. Cela passe par des choses simples, comme le respect de soi, de l’autre, de la propriété privée, l’observation de la propreté, l’appropriation de notre passé bref toutes les leçons à même de nous outiller avec le b-a-ba nécessaire nous permettant d’assumer pleinement notre identité, notre Humanité. Si j’ai beaucoup insisté sur ce niveau c’est parce que c’est la base qui permet de façonner le reste.
Au niveau universitaire, le premier problème est la capacité d'accueil des étudiants dans les facultés et instituts. Avec notre démographie, le nombre de bacheliers qui font des demandes d’admission augmentent chaque année. Les ressources matérielles et humaines nécessaires pour accueillir tous les étudiants ne cesseront de croître. Et malheureusement l’État nigérien ne dispose pas de moyens financiers permettant de suivre cette croissance.
Il serait donc urgent que nous repensions notre approche en innovant en l’occurrence par des outils pédagogiques accessibles à large spectre comme le télé enseignement, l’enseignement à distance, les cours en ligne d’une part et en améliorant la qualité de l’enseignement par un apport extérieur à savoir les enseignants nigériens de la diaspora pour peu que cette opportunité leur soit offerte. Les étudiants pourraient par exemple avoir toutes les supports de cours en début d'années, par la suite ils auront des plages horaires réservées pour discuter avec leurs enseignants et faire les travaux pratiques. Les examens pourront se faire sur convocation et plusieurs fois dans l'année. Les certifications internationales pourront permettre aux étudiants de créditer certains cours. Mon second point au niveau universitaire est de revoir les programmes d'éducation pour mieux répondre aux besoins du marché de l’emploi et même d’inclure des cours de création d’entreprise pour les étudiants finissants. L'idée des incubateurs est un bon début et doit être encouragée. A ce propos, je voudrais insister sur la nécessité pour les universités du Niger de s’ouvrir et faciliter l’intégration des enseignants nigériens de l’extérieur qui ont aussi leur partition à jouer en enrichissant le débat universitaire. Ne pas le faire serait incompréhensible et préjudiciable car eux aussi ont assurément leur contribution à apporter. Malgré notre bonne foi et notre bonne volonté nous rencontrons parfois des obstacles futiles pour nous décourager.
Que pensez-vous du développement informatique au Niger? Et quel constat faites-vous aujourd’hui en informatique au Niger? Avez-vous des solutions, des plans…
Dans le domaine de l’informatique, je pense que le Niger comme beaucoup de pays d’Afrique subsaharienne ont encore du chemin à faire. Deux points retiennent mon attention.
Le premier point que je voudrais soulever est que les entreprises sont dans une logique d’importer des solutions qui parfois ne sont pas complètement adaptées à leurs besoins. Les quelques ingénieurs et techniciens qui travaillent dans ces entreprises font peu de développement de logiciel. Ils sont souvent affectés à des tâches d’analyse et de support technique.
Le second point est de nature plus sécuritaire puisqu’il porte sur des questions de sécurité nationale. On constate de plus en plus que certains pays d’Afrique font appel à des compagnies hors du continent pour la gestion des données biométriques de leurs citoyens. Soit pour la confection de passeport ou bien pour des élections. Selon moi, nous devons créer une expertise nationale ou africaine pour gérer tout ce qui touche aux données sensibles de nos concitoyens. Imaginez toutes les empreintes numériques de tous les citoyens d’un pays entre les mains d’une entreprise privée étrangère et que cela n'inquiète personne! Nous savons très bien qu’avec l’empreinte digitale, on peut débloquer certains téléphones et accéder à plus de données privées. De nos jours avec ce genre de données, on est capable de faire un vol d'identité beaucoup plus facilement. Il est même de coutume dans les pays développés que ces domaines soient réservés exclusivement aux structures régaliennes ou en partenariat avec des sociétés privées nationales mais rarement à des entreprises étrangères. Ceci est vrai pour toutes les données sensibles qui caractérisent l’ossature de la vie d’une nation.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes nigériens qui aimeraient se lancer dans des études universitaires en informatique ?
L’informatique est une science universelle et d’avenir. Le marché de l’emploi est gigantesque et de plus en plus d’emplois sont à promouvoir maintenant et dans les années à venir à travers le monde. Je conseille aux jeunes qui sont intéressés par ce domaine d’exceller dans leurs études scientifiques mais surtout de ne pas se décourager. Ils ne doivent surtout pas négliger l’anglais car c’est dans cette langue que les langages de programmation de même que la documentation sont écrits. Je leur demande aussi d'être patients car l'expérience professionnelle s'acquiert avec le temps. Une fois qu’on arrive à passer à travers quelques projets d’envergures, la carrière devient plus facile et on peut choisir son lieu de travail de même que son entreprise. Par exemple, je reçois plusieurs offres d’emploi chaque année à travers le monde que je ne puisse accepter au vu de mes divers engagements.
Avez-vous des projets en informatique pour le Niger ?
Oui j’ai quelques projets en informatique au Niger, avec des amis nous avons développé quelques logiciels que nous essayons de faire connaître. Nous sommes à nos débuts mais nous avons espoir d’arriver à faire accepter nos produits auprès des entreprises nigériennes.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Nigériens qui voient en vous un modèle?
Le premier conseil que je puisse donner à nos jeunes compatriotes est de croire en eux même. Avec la foi, tout devient possible. Dans un second temps, j’encourage les jeunes à être disciplinés et déterminés dans leur travail.
Votre mot de fin.
Je voudrais dire à nos compatriotes qui aimeraient servir le Niger de le faire sans hésitation. De ne point se décourager car il est de notre devoir que le Niger soit un pays développé et prospère.
Professeur Khalid Djado Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Réalisée par Boubacar Guédé
19 mars 2018
Source : http://nigerdiaspora.net
Le Nigérien de la semaine : M. Agali MAINASSARA TOMBOLOGI
Nous allons commencer par vous demander de vous présenter aux internautes de Nigerdiaspora.
Je m’appelle Agali MAINASSARA TOMBOLOGI, né le 11 juin 1968 à Tillabéry.
Mon père a servi la République du Niger comme Garde Républicain jusqu’à son décès le jeudi 18 novembre 1981 à Kollo.
Je réside en France depuis Juin 2005.
Votre parcours académique, professionnel !
J’ai fait mes études primaires et secondaires à Niamey et Kollo.
Après l’obtention de mon BEPC en 1986-1987, j’ai été victime de non orientation à cause d’une mauvaise note de discipline attribuée par un professeur d’éducation physique dont je tairai le nom.
Après une année sabbatique obligatoire, j’ai fait la capacité en droit en 1987-1988 avant de subir à nouveau la période sombre des années blanches juste après le décès de feu Général Seyni KOUNTCHE. Pour éviter de perdre beaucoup d’années désormais dans ce qui devient mon parcours atypique, j’ai décidé de faire une formation professionnelle afin de pouvoir subvenir très vite aux besoins cruciaux de ma famille sans ressources depuis que la mort a fait de moi à 12 ans orphelin de père en 1981. J’ai obtenu un diplôme d’opérateur de saisie et comptabilité informatique au centre de formation de CENETI à Lomé-Togo en 1989-1990. C’est par cette petite porte que je fais mes premiers pas d’abord à la SONIDEP, UGAN. J’ai par la suite eu l’opportunité de faire une licence en théologie et d’avoir une vie de prédicateur de l’évangile avant de revenir dans le monde des entreprises en 1997 en qualité de gestionnaire de stock puis gestionnaire comptable à la superette de Shell-Mali béro qui était alors en gestion directe par la compagnie SHELL .
La Nigérienne de la semaine : Kadidiatou Moussa Soussou, analyste technique en qualité logiciels
Pour commencer, voudriez-vous vous présenter aux Internautes de Nigerdiaspora?
Je m'appelle Kadidiatou Moussa Soussou, je suis analyste technique en qualité logiciels, et je réside à Montréal, au Canada, depuis 2014.
Pouvez-vous nous édifier, un tant soit peu sur votre parcours académique?
J’ai fait mes études primaires et secondaires à Zinder, Kollo et Niamey. Après l’obtention de mon baccalauréat D au lycée Mariama de Niamey, en 1998, j’ai entamé mes études supérieures à l'université Arabe des Sciences en Tunisie où je suis sortie avec une maîtrise en informatique de gestion en 2002.
Après quelques années d’expériences au Niger, j'ai décidé de reprendre les études pour booster ma carrière professionnelle. C’est ainsi que j'ai été admise à l'université de Rennes 1 en France où j'ai obtenu le Master 2 en informatique décisionnelle en 2013.
Et aujourd’hui, quelles sont vos expériences aussi bien au niveau national qu’international ?
Au niveau national, après l'obtention de ma maîtrise en informatique en Tunisie, j’étais rentré au Niger où j'ai effectué deux années de service civique national au Ministère de la Fonction Publique. Par la suite, j'ai travaillé durant cinq ans dans une entreprise à vocation commerciale à Niamey. Je ne me sentais pas épanouie dans ce travail. Alors, ne voyant pas des opportunités d'évolution venir, j'avais décidé de prendre mon destin en main en pariant sur les nouvelles technologies à l'étranger.
Au niveau international, en France j'ai eu la possibilité de travailler et d’effectuer également des stages aussi bien dans des PME que dans des grosses firmes en informatique parmi lesquelles Docapost DPS, Claranet, Sopra Steria, etc.
Par la suite, tel un pigeon voyageur, j'ai décidé de m'installer au Canada où j'ai immédiatement trouvé un emploi dans mon domaine de formation..J'ai eu aussi l’opportunité de capitaliser des expériences très enrichissantes dans des sociétés de services en informatique (Sogema, Nexio, Fujitsu). Il faut dire que c'est un réel plaisir pour moi de travailler sur des logiciels utilisés en Amérique, en Europe mais également en Afrique (Nigeria, Sénégal, Mali etc.)
Quels sont les principaux atouts qui vous ont permis de réussir dans votre carrière professionnelle au Canada ?
C’est d’abord le fait que mon intégration professionnelle ait été très facile ! Disons que, d'une part, le Bon Dieu a fait son miracle et le fait d'avoir des diplômes français y a beaucoup contribué. D'autre part, il faut reconnaître aussi qu'au Canada, l'industrie technologique connaît une croissance exceptionnelle. Ce qui fait qu’une bonne partie des entreprises sont en expansion et ont constamment besoin de main d’œuvre. D'ailleurs chaque année, le Ministère de l'immigration organise des sessions de recrutement en France et en Belgique.
Qu’est-ce qui vous a poussée vers l’informatique, sachant que pour une femme ce n’est pas à priori assez tentant comme filière?
Disons que c’est ma soif d'apprendre qui m’a poussée vers l’informatique et l'envie de suivre les traces de mon père feu Moussa Soussou qui a fait ses études aux USA et était l'un des premiers ingénieurs agronomes au Niger. Il y´a aussi le fait que c'est un domaine qui offre non seulement un grand nombre de spécialisations, mais également de bonnes perspectives d'embauche. D'un autre côté, c'est une discipline qui est en train de changer la vie des gens, car elle est pratiquement devenue indispensable dans tous les secteurs d'activités.
« C’est ma soif d'apprendre qui m’a poussée vers l’informatique »
Quel rôle le Niger a-t-il joué dans votre carrière, votre parcours d’Analyste en assurance qualité logiciels ?
Le Niger, ma très chère patrie, a en effet joué un rôle capital dans mon parcours, car j'ai bénéficié de la gratuité de ma formation de base. Permettez-moi de remercier toute ma famille et j'accorde une mention très honorable à mes parents (qu’ils reposent en paix) qui ont entièrement financé mes études supérieures et m'ont soutenue sans relâche. Je ne cesserai jamais de les remercier car c'est l'un des plus beaux héritages qu'un parent puisse léguer à son enfant.
Que pensez-vous du développement informatique au Niger? Et quel constat faites-vous aujourd’hui en informatique au Niger? Avez-vous des solutions, des plans…?
Le constat que je fais pendant mes séjours au Niger est qu'il existe quelques insuffisances liées au coût élevé de la connexion internet, l' inexistence des cours d'informatique dans les écoles (primaires et lycée) et c'est des choses qu'on devrait apprendre dès bas âges. La preuve aujourd’hui, le plus jeune programmeur en informatique du monde Muhammad Hamza Shahzad à 8 ans.
Comme solutions, je dirais que l’ Etat doit inscrire l’informatique parmi les grandes priorités, car c'est une discipline qui est incontournable pour le développement d'un pays. De même, les jeunes doivent s’intéresser au développement de logiciels sur mesure, autrement dit mieux adaptés aux réels besoins en Afrique. Enfin, il y a lieu d’accompagner les entreprises qui n'utilisent pas encore le numérique.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Nigériens qui voient en vous un modèle?
Nous sommes tous unique les uns et les autres. Nous avons tous des parcours différents. Néanmoins comme conseil, je leur dirais «no pain no gain», autrement dit, sans la souffrance, il ne pourrait y avoir de bonheur. J’encourage donc les jeunes frères et sœurs à travailler, à surpasser les obstacles et rester persévérants et surtout ne pas écouter les gens qui découragent.
Votre mot de la fin?
Je tiens à remercier chaleureusement Nigerdiaspora de m’avoir donné l'opportunité de m'exprimer .
Kadidiatou Moussa Soussou Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Réalisée par Boubacar Guédé
26 octobre 2017
Source : http://Nigerdiaspora.Net
La Nigérienne de la semaine : Mlle Biba Nainou Dogo
Biba Nainou Dogo est la représentante commerciale de Phocos AG en Afrique de l’Ouest, une société spécialisée dans la production d’énergie solaire basée à Ulm, en Allemagne. Phocos fabrique un éventail complet d'éléments haut de gamme pour les systèmes d'alimentation électrique autonomes basés sur les énergies renouvelables. La firme est l'un des premiers fournisseurs d'éléments de systèmes d'alimentation électrique autonomes dans le monde. Cette société développe, conçoit et fabrique des produits qui répondent aux besoins des acteurs du marché mondial de l'énergie solaire. La recherche en matière de produits est particulièrement axée sur le problème du stockage d'énergie des systèmes de production d'électricité autonomes. Cette société a pour but d'améliorer l'efficacité et la fiabilité des systèmes dans leur intégralité en diminuant les coûts grâce à une production, un stockage et une consommation d'énergie intelligente.
La Nigérienne de la semaine : Mme Amy Bello
Installée en France depuis plus de vingt 25 ans, notre compatriote Amina Bello, après avoir suivi une formation en gastronomie à Paris, est aujourd’hui entrée dans la cour des grands en matière de gastronomie. En effet Amina est à la tête d’un restaurant de grand standing, dénommé ‘’African Lounge’’, situé dans le mythique Triangle d’or parisien, à quelques mètres des Champs Elysées et de la Tour Eiffel. Cette Ambassadrice de la gastronomie nigérienne s’est livrée à Nigerdispora.
La Nigérienne de la semaine : Docteur Rakia Moulaye
A travers sa rubrique «Le Nigérien de la semaine», Nigerdiaspora, vous fait découvrir dans ce nouveau numéro, une Nigérienne vivant en France, en la personne de Madame Rakia Moulaye, Docteur en Sciences-Biotechnologies et Santé-Environnement, Enseignante à l’Académie de Paris. Dans l’entretien qu’elle a bien voulu nous accorder, Mme Rakia Moulaye accepte volontiers de parler aux Internautes de Nigerdiaspora, de sa personne, son parcours académique, ses expériences de la vie, tant au plan national qu’international ; les difficultés auxquelles elle avait fait face dans sa vie professionnelle pour être là où elle est aujourd’hui, mais aussi de ses projets et visions pour son pays le Niger et pour sa jeunesse estudiantine. Lisez plutôt.
La Nigérienne de la semaine : Mademoiselle Hariettou MAGAH
Mademoiselle Hariettou MAGAH Nigerdiaspora, à travers sa rubrique, «La Nigérienne de la semaine» vous fait découvrir pour ce numéro, une femme spéciale, dynamique, visionnaire et entreprenante, Hariettou MAGAH, consultante en système d’information dans un cabinet conseil à Paris (France). Etant loin de son pays, Hariettou MAGAH a toujours dans l’esprit, son cher Niger, pour lequel elle réfléchie en permanence, sur comment apporter sa pierre à la construction nationale.
La Nigérienne de la semaine : Madame Bayard Mariama Gamatié
Madame Bayard Mariama GamatiéParlez-nous de votre parcours académique.
C'est un parcours assez classique. Après mon baccalauréat au Lycée Kassai de Niamey, j’ai suivi un cursus qui m'a mené à l'obtention d'une licence en Economie politique et Sociale, et d'une Maîtrise de sociologie à l’Université Paul Valéry de Montpellier.
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Le Nigérien de la semaine : M. Jean-Luc Marcellin
M. Jean-Luc MarcellinDans sa rubrique « Le Nigérien de la semaine », votre site Nigerdiaspora vous propose un entretien à bâtons rompus avec Jean Luc Marcellin, une éminence dans les domaines de la formation professionnelle et technique, des réseaux informatiques et de la formation en ligne. Avec lui, nous avons discuté de sujets variés couvrant son parcours académique, sa carrière professionnelle, ses expériences nationales et internationales, ainsi que ses projets et ambitions. Un entretien très instructif que nous vous proposons dans son intégralité.
Le Nigérien de la semaine : M. Majid Maty
Comment souhaiteriez-vous vous présenter aux internautes de Nigerdiaspora?
Je tiens tout d’abord à vous remercier pour l’honneur que vous me faites de pouvoir m’exprimer à travers votre site internet. Je m’appelle Majid Maty Elhadji Moussa, je suis manager en transport logistique chez Areva à Paris. Je suis actif dans la vie associative, j’aime l’entreprenariat et la découverte d’autres cultures.
Le Nigérien de la semaine : Modi Alzouma Moussa
Comment souhaitez-vous vous présenter aux internautes de Nigerdiaspora?
Je n’ai pas d’autre façon de me présenter qui soit contraire à ce que je suis, c'est-à-dire un citoyen nigérien profondément attaché à son pays, à ses valeurs ainsi qu’au bien-être de ses populations.
Quel a été votre parcours académique?
J’ai fait l’essentiel de mon parcours académique à Niamey, au Niger : l’école Diori, le CEG VI, le lycée Kassaï, puis l’IFTIC. Après quelques années de travail, d’abord dans le privé (le journal Le Démocrate), puis dans la Fonction publique en qualité d’attaché de presse au ministère de l’Education nationale où je suis resté pendant près de dix ans, je suis allé à Lomé, au Togo, pour faire une Maîtrise en communication avant de faire, à Dakar, au Sénégal, un Master en communication.
Le Nigérien de la semaine : Nourredine Abdoulmoumine
Comment souhaitez-vous vous présenter aux internautes de Nigerdiaspora?
Je me présenterais tout simplement et avec fierté comme un fils du Niger, racines que je m’efforce d’honorer où que je me trouve.
Quel a été votre parcours académique?
J’ai fait l’école Mission-Garçon de Niamey avant de passer le concours d’enfant de troupe du prytanée militaire de Niamey (PMN), qui ouvrait ses portes la même année. Je faisais ainsi partie de la première promotion de cet établissement, à qui j’attribue d’ailleurs une part de mon succès. En effet, en plus de m’avoir fourni une excellente formation académique, cette école m’a aussi inculqué le sens du devoir, de la rigueur dans le travail et de la persévérance dans les moments les plus difficiles. Au lycée, j’ai suivi des cours en une seconde et première en série C au Niger, avant de m’envoler pour les Etats-Unis afin d’y finir mon année de terminale grâce à l’obtention d’une bourse d’échange.
Le Nigérien de la semaine : Dr Hamidou Mamadou Abdou
Dr Hamidou Mamadou AbdouComment souhaitez-vous vous présenter aux internautes de Nigerdiaspora?
Je suis un nigérien du Monde, qui essaie de préserver la bonne réputation des nigériens partout où je passe. Ingénieur conseil, père de famille de cinq enfants, résident depuis 24 ans au Canada, je travaille dans une trentaine de pays.
Quel a été votre parcours académique?
Bien que né à Niamey, je suis entré à l’école primaire à Konni. Au gré des affectations de mon père, homme en tenue, ma scolarité du primaire s’est poursuivie à Tahoua, Gaya, Dosso, et Keita. Par la suite, j’ai fréquenté les CEG à Tahoua, Niamey, Tillabéri, et le Lycée Amadou Kouran Daga de Zinder où j’ai obtenu un Bac C. Il faut rappeler qu’à cette époque, la culture de l’excellence était beaucoup plus visible, encouragée et récompensée. Ainsi, j’ai le plus souvent été premier de la classe et premier de toutes les classes A, B, C, D, etc..
Mon parcours universitaire m’a conduit en mathématique et physique (MP) à l’Université de Niamey pour la préparation aux grandes écoles où j’étais sorti avec une bourse française (FAC) et une bourse chinoise. Mon choix a été d’aller en Chine pour une formation de type nord-américain où j’ai obtenu un diplôme d’ingénieur civil spécialisé en infrastructures hydrauliques à l’Université Hohai de Nanjing. Constatant mes excellents résultats, des amis canadiens, qui étaient venus en Chine apprendre le chinois, m’avaient vivement recommandé de postuler à des bourses canadiennes malgré que mon université chinoise m’offrait une bourse pour continuer au programme de Master en ingénierie.
J’étais donc rentré au Niger pour effectuer mon service civique national dans le cadre duquel j’ai enseigné pendant une année les mathématiques et la physique au Nouveau Lycée national de Niamey. Durant cette année, j’ai déposé ma candidature pour le Programme canadien des bourses d’excellence de la Francophonie. J’ai été récipiendaire de cette bourse pour une durée de 3 ans pour un Master ès Sciences du Génie civil à l’École Polytechnique de Montréal. Vu l’excellence de mes résultats et de la portée de mon sujet de recherche, le Département de Génie civil a fait une recommandation spéciale au PCBF pour financer mes recherches et accomplir une thèse de doctorat d’état (Ph.D.). Le Programme a accepté et j’ai pu poursuivre mes recherches et soutenir ma thèse de doctorat avec mention Excellent. Le titre de la thèse est : Exploitation d’un réservoir à buts multiples en périodes de pénurie. L’exploitation du système hydrique projeté au barrage de Kandadji, système à fins multiples situé sur le fleuve Niger, a servi de plate-forme de validation du modèle mathématique que j’ai créé et d’exemple de sa mise en œuvre. À ma soutenance, en présence de Son Excellence Monsieur Aboubacar Abdou, alors Ambassadeur du Niger au Canada, j’ai dédié cette thèse au peuple nigérien avec la mention :
« Au Niger, mon pays; À tous mes compatriotes qui n’ont pas eu la chance d’atteindre ce niveau du savoir et qui m’ont donné les moyens de l’acquérir ».
Plus tard, les besoins dans ma carrière professionnelle en génie conseil, m’ont amené à entreprendre et compléter un diplôme de MBA (Master of Business Administration) Profil Exécutif International aux HEC (École des Hautes Études commerciales) de Montréal.
Qu'est-ce qui vous a poussé vers " le génie et l’administration des affaires"?
Très tôt, je rêvais d’être ingénieur. Enfant, j’étais déjà fasciné par les chantiers de construction de routes, de bâtiments. Un jour, alors que j’étais au CP (deuxième année du primaire), je passais avec mon père devant un chantier de construction d’une route, je vis un monsieur portant un casque faire des gestes à des conducteurs d’engin. Quelques instants après, il monta dans une camionnette portant l’enseigne « tp ». J’ai compris que cet homme dirigeait en quelque sorte les travaux et j’ai demandé à mon père qui il était. Il me répondit : c’est un ingénieur! Et je criais à mon père : je veux devenir ingénieur! Il m’encouragea à étudier beaucoup.
Ainsi, cette image de bâtisseur m’avait très tôt traversé l’esprit. Je voulais bâtir des choses concrètes dont l’utilité n’est pas à démontrer. Au fil de ma scolarité, le rêve de devenir ingénieur s’était davantage ancré dans ma tête. Les conseillers d’orientation, devant mes excellents résultats, m’ont confirmé que j’étais dans la bonne direction. Les réalités de notre pays ont fait le reste. Je prenais de plus en plus conscience des besoins criants en infrastructures pour favoriser son développement et améliorer les conditions de vie de nos populations. Pour moi, l’ingénieur est un bâtisseur par sa contribution à la conception et à la réalisation des infrastructures de développement.
Par la suite, c’est le souci de développement professionnel qui m’a amené à intégrer l’administration des affaires dans ma carrière. À un moment, j’ai évalué le besoin de compléter mon profil technique par des compétences managériales et autres habiletés stratégiques dans un contexte de mondialisation des affaires. Cela m’a permis d’évoluer dans l’industrie du génie-conseil canadien en occupant des postes de responsabilités de plus en plus importantes jusqu’au niveau exécutif de sociétés multinationales.
Parlez nous de vos expériences professionnelles nationales et internationales?
Mes activités d’ingénieur-conseil m’ont amené à diriger des équipes pluridisciplinaires d’experts dans plus de 140 projets d’infrastructures dans une trentaine de pays en Afrique, en Amérique centrale, en Europe, au Moyen-Orient et en Asie. Ces projets concernent des routes et autoroutes, des ponts et viaducs, des chemins de fer, des aéroports, des ports, des voies de navigation, des centrales hydroélectriques, des centrales thermiques, des lignes et postes haute tension, la distribution électrique, des stades, des hôpitaux, des universités, des laboratoires, des aménagements urbains, des industries minières, des aménagements hydroagricoles, des réseaux d’adduction d’eau potable, des réseaux d’assainissement, des réseaux de communication, etc..
Au Niger, sous ma direction, notre société CIMA International a réalisé des projets dans le domaine de la santé, l’agriculture, les routes et ponts, l’énergie, l’adduction d’eau, l’assainissement urbain, l’irrigation, l’environnement.
Tous les mandats des projets que j’ai dirigés ont été gagnés par compétition internationale contre des firmes américaines, européennes et asiatiques, suivant les règles de passation de marchés des pays et des procédures de bailleurs de fonds multilatéraux.
En amont de tout ce processus, j’ai bâti un plan d’affaire et une stratégie de pénétration des marchés de plusieurs régions et pays où notre société entrait la première fois. Pour la plupart, nous avons connu du succès et assuré la croissance de nos affaires. Entre autres, nous avons su maintenir une présence constante auprès de nos clients afin de les accompagner en favorisant le renforcement de capacités. Aussi, nous créons localement des emplois de qualité en formant une main d’œuvre selon les standards d’excellence de notre société.
À un autre niveau, les défis stratégiques et opérationnels ont toujours été présents dans la réalisation de nos projets avec des environnements et conditions d’implantation différents. Les expériences d’un pays à l’autre, ou d’une région à l’autre sont très enrichissantes en termes de modèles de développement et de facteurs de succès.
Fort de ces expériences, je suis membre actif d’organismes de développement économique et des affaires dont le Conseil Canadien pour l’Afrique. Je suis récipiendaire de plusieurs prix canadiens dont le Prix d’Excellence de l’Entrepreneur faisant affaire avec l’Afrique.
Quels enseignements avez-vous tirés de votre expérience ?
Dans le travail, il faut le plus possible faire ce qu’on aime, avec passion. Il est permis de rêver, mais il faut soi-même profondément y croire, et travailler fort pour réaliser son rêve. Si vous n’êtes pas convaincu, vous ne pouvez pas avoir la passion et la détermination nécessaire pour y parvenir. Le succès dans les affaires ne peut être pérennisé sans la qualité et l’innovation. Dans la vie, il faut essayer de toujours avoir une attitude positive et humble. Nous avons toujours à apprendre des autres.
Quelles difficultés et éléments facilitateurs avez-vous rencontrés en tant que cadre Nigérien au Canada?
L’adaptation aux températures froides et à l’hiver québécois a été un défi. Au-delà, je n’ai pas connu de difficultés particulières au Canada. Mon insertion professionnelle a été naturelle pour avoir été formé et immergé directement dans des systèmes performants. Il faut savoir aller vers les gens et échanger avec eux. Il ne faut surtout pas s’isoler ou se replier sur soi. Une fois que vous avez un boulot, il faut rapidement développer la capacité à répondre aux exigences de performance du modèle canadien où le travail est toujours axé sur le résultat. Il est donc important, pour ce faire, de se concentrer très vite sur l’essentiel pour atteindre ses objectifs en y mettant les efforts nécessaires.
Quel rôle a joué le Niger dans votre parcours?
Malgré ses maigres ressources, mon pays m’a pratiquement tout donné : l’éducation et le goût de la compétition. Je n’ai personnellement contracté aucune dette pour étudier depuis le primaire jusqu’à mes douze années d’études universitaires ayant conduit à l’obtention de mon doctorat d’état en génie, grâce des bourses d’excellence que j’ai reçues par un processus de sélection, donc de compétition. C’est pour cette raison que j’ai dédié ma thèse au peuple nigérien et que dans ma vie, je veille à assurer un retour d’ascenseur à mon pays.
Quelles valeurs vous ont guidé ?
La solidarité et le partage : dans ma famille, j’ai été éduqué à aider et à partager avec les autres. Aujourd’hui, je me sens utile et épanoui à la hauteur de l’aide que j’apporte aux autres. Je crois toujours que dans ce que je possède ou que je gagne, il y a la part des autres et je me dois de n’être qu’un intermédiaire pour contribuer à leur épanouissement. L’intégration professionnelle reste un défi majeur pour les diplômés africains installés au Canada et j’ai pu faire preuve de solidarité dans ce sens en termes de placements en particulier pour les nigériens.
Que pensez-vous de l'avancée de l’administration des affaires au Niger et dans la sous-région?
Malgré les efforts remarquables que je vois ici et là, nos pays (africains) ont encore du chemin à faire. L’avancée de l’administration des affaires reste intimement liée au développement du secteur privé, qui lui-même est une réponse à des besoins notamment l’émergence d’une classe moyenne capable de consommer. Ceci rejoint les efforts des pouvoirs publics à assurer l’éducation, l’alimentation, la santé et à mieux répartir la richesse (les infrastructures et autres services publics) pour atteindre les couches les plus nécessiteuses de la population. Ainsi, le secteur privé deviendra le créateur principal d’emplois et contribuera à aider les pouvoirs publics à générer davantage de richesse.
Le Niger à l’instar des pays de la sous-région doit poursuivre les efforts pour asseoir un environnement propice à la concurrence, la responsabilité et la transparence qui sont des éléments indispensables au développement des affaires.
Avez-vous des solutions, des projets ou plans pour le développement de votre secteur au Niger?
Le secteur des infrastructures appelle beaucoup d’investissements financiers qui sont amortis sur plusieurs dizaines d’années. Pour le développer, les pouvoirs publics doivent, en plus de leurs propres efforts financiers, attirer des partenaires investisseurs. Nous devons préserver la stabilité de nos institutions, contribuer à la paix et à la sécurité dans notre pays, et garantir la protection des investissements étrangers.
La réalisation de ces infrastructures, si elle est bien planifiée et encadrée, est une excellente opportunité de créations d’emplois et de contribution à l’émergence du secteur privé. Les retombées peuvent être multipliées au-delà même du bénéfice direct tiré de ces infrastructures.
Au-delà des membres individuels de la diaspora nigérienne, je souhaite que la contribution de celle-ci au développement de notre pays puisse s’inscrire dans un cadre formel et une approche globale. Autant la diaspora nigérienne que le gouvernement ont posé des initiatives dans ce sens; mais celles-ci méritent d’être poursuivies afin que la contribution de la diaspora au développement du pays soit optimale. Il y a lieu de souligner que plusieurs pays ont connu des progrès importants en termes de développement grâce à l’utilisation judicieuse de l’expertise de leur diaspora. Les membres de la diaspora sont souvent guidés par le patriotisme et la volonté de solidarité envers le Niger. Ce qui constitue une force motrice de développement qui peut faire la différence.
Quels conseils donnez-vous aux jeunes Nigériennes et Nigériens qui voient en vous un modèle?
Si vous avez la chance d’acquérir le savoir, étudiez sérieusement. Le savoir n’est pas seulement pour chercher un emploi, mais pour vous sortir de l’ignorance et vous aider à améliorer votre vie quotidienne. Avoir un diplôme c’est comme avoir entre ses mains un bon outil, et l’art de bien savoir utiliser celui-ci donne accès généralement à des opportunités de travail. Et si vous avez la chance de travailler, d’avoir un emploi, mettez les efforts pour vous différencier des autres car cela finit par être payant à moyen ou long terme.
Au-delà de votre personne, où que vous soyez, n’oubliez pas le Niger car c’est le nom qui demeurera éternellement le vôtre, et quoi de mieux si vous contribuez à son rayonnement!
Je vous laisse le mot de la fin.
Je salue les efforts de Nigerdiaspora à servir de pont, pour favoriser les échanges entre les Nigériens. La diaspora fait partie des forces qui contribuent au développement de notre pays.
Je vous remercie de m’avoir donné la chance de partager ces quelques sujets de réflexion avec vos lecteurs.
Dr Hamidou Mamadou Abdou, ing, Ph.D., M.B.A. Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Réalisée par Boubacar Guédé
Publié le 28 décembre 2014
Source : http://Nigerdiaspora.Net
Le Nigérien de la semaine : Dr Hamidou Mamadou Abdou
Comment souhaitez-vous vous présenter aux internautes de Nigerdiaspora?
Je suis un nigérien du Monde, qui essaie de préserver la bonne réputation des nigériens partout où je passe. Ingénieur conseil, père de famille de cinq enfants, résident depuis 24 ans au Canada, je travaille dans une trentaine de pays.
Le Nigérien de la semaine : M. HABI Idrissa
M. HABI IdrissaComment vous présenter aux internautes de Niger diaspora?
Je remercie sincèrement Nigerdiaspora de m'avoir donné l'occasion de me présenter comme Nigérien de la semaine.
Je me présente : M. HABI Idrissa, alias Maestro pour les amis, marié et père de famille.
La Nigérienne de la semaine : Mme Halima Alzouma
Mme Halima Alzouma vous êtes l’invité de la rubrique « La Nigérienne de la semaine » du site nigerdiaspora. Comment souhaitez-vous vous présenter aux internautes ?
Je vous remercie pour cette opportunité que vous me donnez. Je m’appelle Mme Issa Alzouma Halima née Issoufou Salatikoye. Je suis psychologue clinicienne, spécialisée en inter culturel. J’ai fréquenté l'école primaire mission fille, avant de continuer mes études secondaires au CEG 2, puis au Lycée Kassaî, toujours à Niamey où j'ai obtenu un bac littéraire.
Le Nigérien de la semaine : M. Abdoulaye SANDA MAIGA
Nigerdiaspora a rencontré pour vous, dans sa rubrique Le Nigérien de la semaine , Monsieur Abdoulaye SANDA MAIGA, Directeur Général de l’Institut Pratique de Santé Publique (IPSP).
La Nigérienne de la semaine : Madame Hama Ramatou
« Tout ce qu’elle touche devient du vernis », ainsi qualifiait un hebdomadaire nigérien, les mains de Madame Hama Ramatou, Directrice de l’école communautaire Décroly de Niamey. De passage en Belgique pour un stage à l’école Décroly de Bruxelles, Nigerdiaspora a rencontré pour vous cette éducatrice au parcours professionnel exceptionnel, en témoignent ses nombreuses distinctions. C’est un exemple vivant du modèle d’enseignant, un monument en chair et en os.