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Sous une forme plus étendue, il y a des liens de parenté à plaisanterie entre les différents groupes ethniques du pays. Ainsi, les Djermas et les Gobirawas, les Touaregs et les Sonraïs, les Peuls et les Kanouris, sont des partenaires de jeu. Le touriste de passage s'étonne d'assister àdes invectives réciproques apparemment gratuites entre deux ou plusieurs personnes de tout âge, qui finissent toujours par se serrer la main après s'être moquées et parfois insultées.
Ces «attaques» finissent généralement par le partage d'une noix de cola, ou d'une calebasse de foura (bouillie de mil).
Au Niger, la parenté à plaisanterie est le trait d'union béni qui nous permet de rester solidaires et unis. Les touaregs et les Djermas n'oseront pas contredire leur noble cousine Sonraï que je suis et encore moins mes grands parents Peuls, Kanouris et Gobères.
Voyez vous, au Niger, nous sommesles produits d'un métissage réussi. Il n'y a aucune ethnie qui soit homogène : Nous avons des grands parents, des oncles, des tantes et des cousins d'un coté comme de l'autre. Nous sommes si vous voulez, une sorte de "Kopto», cette salade à la nigérienne (mélange de feuilles et de plusieurs ingrédients) dont les Djermas raffolent tant!
Confidence, tout le monde en mange au Niger, mais ils ont collé l'étiquette aux seuls Djermas. Allez savoir pourquoi! Peut être, parce que pour les Djermas, tout ce qui est vert est forcément «kopto» !
Roumanatou Douramane