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dimanche, 05 mars 2006 05:30

La parenté à plaisanterie: le trait d'union béni

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La parenté à plaisanterie est un trait culturel sahélien qui tire son origine du fond des âges. Cette pratique ancestrale agit comme une sorte d'exutoire qui minimise et banalise, par le jeu, les éventuels antagonismes qui pourraient surgir entre les différentes communautés et nous mettent à l'abri de vaines querelles et autres conflits sanglants. Au Niger, les relations entre certains membres d'une même famille relèvent du principe de la parenté à plaisanterie: C'est ainsi que grands parents et petits enfants sont partenaires de jeu et peuvent tout se permettre entre eux et ce, en toute impunité. Entre cousins croisés également, la parenté à plaisanterie est un lien très fort. Une hiérarchie protocolaire fait dépendrè l'enfant de la sœur de celui du frère qui est tenu de verser une sorte de prime à son cousin pour honorer sa suprématie.

 

De l'avis de tous, il n'est de meilleur mariage que celui de deux cousins croisés, c'est «le mariage de maison». La parenté à plaisanterie se pratique également entre beaux frères et belles sœurs.
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Sous une forme plus étendue, il y a des liens de parenté à plaisanterie entre les différents groupes ethniques du pays. Ainsi, les Djermas et les Gobirawas, les Touaregs et les Sonraïs, les Peuls et les Kanouris, sont des partenaires de jeu. Le touriste de passage s'étonne d'assister àdes invectives réciproques apparemment gratuites entre deux ou plusieurs personnes de tout âge, qui finissent toujours par se serrer la main après s'être moquées et parfois insultées.

Ces «attaques» finissent généralement par le partage d'une noix de cola, ou d'une calebasse de foura (bouillie de mil).

Au Niger, la parenté à plaisanterie est le trait d'union béni qui nous permet de rester solidaires et unis. Les touaregs et les Djermas n'oseront pas contredire leur noble cousine Sonraï que je suis et encore moins mes grands parents Peuls, Kanouris et Gobères.

Voyez vous, au Niger, nous sommesles produits d'un métissage réussi. Il n'y a aucune ethnie qui soit homogène : Nous avons des grands parents, des oncles, des tantes et des cousins d'un coté comme de l'autre. Nous sommes si vous voulez, une sorte de "Kopto», cette salade à la nigérienne (mélange de feuilles et de plusieurs ingrédients) dont les Djermas raffolent tant!
Confidence, tout le monde en mange au Niger, mais ils ont collé l'étiquette aux seuls Djermas. Allez savoir pourquoi! Peut être, parce que pour les Djermas, tout ce qui est vert est forcément «kopto» !

Roumanatou Douramane

Lu 5729 fois Dernière modification le mardi, 28 février 2012 13:15

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