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jeudi, 23 février 2017 19:02

Affaire URANIUMGATE : Un député de la majorité parlementaire appelle à la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire

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Depute NigerVisiblement, le point de presse animé par le ministre Hassoumi Massaoudou, pour répondre aux révélations du journal «Le Courrier» sur la désormais affaire URANIUMGATE n’a pas convaincu beaucoup de Nigériens, y compris au sein de la majorité au pouvoir  où des voix – et pas des moindres ! – demandent à voir plus clair par rapport à cette affaire. C’est le cas du député Oumarou Abdourahamane, membre de la majorité parlementaire au titre du parti Mouvement patriotique nigérien (MPN Kiishin Kassa) et du groupe parlementaire «Les Patriotes». Dans un message publié sur sa page Facebook, depuis les Etats-Unis où il séjourne depuis quelques jours, il a interpellé ses autres collègues députés par rapport à leur responsabilité de créer les conditions pour que les Nigériens aient toute la vérité par rapport à cette affaire. 

«Conformément à notre engagement de parlementaires, élus du peuple, nous avons l'obligation de toujours œuvrer pour une transparence dans la gestion des biens publics qui au regard de la constitution restent sacrés, je lance un appel à tous députés soucieux du Niger de tous les groupes parlementaires de se mobiliser afin d'obtenir la mise en place d'une commission parlementaire afin de faire toute la lumière sur l'affaire vente d'uranium…», avait-il martelé. Et le député Oumarou Abdourahamane d’insister : «Nous le devons à ceux qui nous ont donné leur suffrage. Chers collègues députés, pensez aux heures qu’ils ont passé dans les files d’attente devant les bureaux de votes pour vous permettre d’être là où vous êtes !». Même si pour le moment elle n’a été faite que de manière isolée et sur un réseau social pas encore accessible à beaucoup d’acteurs politiques nigériens, cette réaction du député Oumarou Abdourahamane peut traduire l’état d’esprit qui règne au niveau de nombreux partis politiques de la majorité au pouvoir par rapport à cette affaire dite URANIUMGATE, qui intervient alors qu’une autre, tout aussi scandaleuse (celle opposant l’Etat du Niger à la société indienne AFRICARD) n’a pas fini de tourmenter les esprits. En effet, il n’est pas sûr que certains partis politiques membres de la majorité au pouvoir restent insensibles à toutes ces affaires scabreuses qui sont en train de coûter son honneur et beaucoup d’argent au Niger. Avec ces différentes affaires qui remontent à la surface et qui semblent avoir été conduites dans la plus grande discrétion par un petit cercle, même au sein du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-TARAYYA), le principal parti au pouvoir, il n’est pas surprenant que des hommes et des femmes à qui il reste un brin de nationalisme se sentent frustrés et révoltés. Il est clair et net que seule une commission d’enquête parlementaire est en mesure d’investiguer en toute indépendance et de dire aux Nigériens ce qui s’est réellement passé dans la fameuse affaire URANIUMGATE. Les zones d’ombre sont tellement nombreuses dans cette affaire que là où le journal «Le Courrier» parle – avec documents à l’appui d’un chèque de plus de 300 millions de dollars qui avoisineraient les 200 milliards de francs CFA –, le ministre Hassoumi Massaoudou, lui, parle de seulement huit cent millions (800.000.000) de francs CFA. Et, alors que le ministre annonce à haute voix que cet argent a été utilisé pour l’achat des véhicules à la Garde présidentielle, le journal «L’Evènement» – à qui Hassoumi Massaoudou ne peut pas reprocher d’être proche de l’ancien Président de l’Assemblée nationale Hama Amadou – a rapporté que l’argent de l’affaire URANIUMGATE a plutôt servi au payement de la rançon pour la libération des employés d’AREVA enlevés à Arlit. Il y a aussi le fait que tout au long de son point de presse, le ministre Massaoudou n’a brandi aucun document pour étayer certains de ses propos comme lorsqu’il dit avoir reçu le feu vert de l’ancien Directeur général de la Société de patrimoine des mines du Niger (SOPAMIN), M. Hama Hamadou pour signer le chèque au nom de la société ou quand il a déclaré que les 800 millions qu’ils ont «obtenus sans rien faire» ont été versés au Trésor avant d’être utilisés pour l’achat des véhicules à la Garde présidentielle.

Dan Lamso

22 février 2017
Source : Le Monde d'Aujourd'hui 

Dernière modification le jeudi, 23 février 2017 21:51

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