De la conférence de presse animée par le président de la FENIFOOT
Le bureau exécutif national de la fédération nigérienne de football (FENIFOOT) avec à sa tête le Colonel Major Djibrilla Hima Hamidou dit Pelé a animé une conférence de presse au lendemain des travaux de l’assemblée générale ordinaire de la Fédération Nigérienne de Football tenus à Dosso le 12 novembre dernier. Dans ses propos, le président de la FENIFOOT, dit vouloir apporter « des éclaircissements et des précisions sur le déroulement de cette Assemblée générale ordinaire, et sur les décisions qui en sont issues. » En réalité, la rencontre s’est transformée en un chapelet de récriminations et d’attaques frontales à certains de ses collaborateurs et à d’anciens dirigeants de la FENIFOOT. Pour Pelé, « Il n’y a aucune crise (à la FENIFOOT). Il y a des gens qui ont fait du bruit que je qualifierais d’une tempête dans un verre d’eau, et qui ont voulu discréditer notre assemblée générale à laquelle tout le monde a assisté. Donc nous sommes là pour rétablir la vérité sur des sujets qui ont été mal commentés au niveau de certains médias. »
Ce qui est proprement decevant c’est que le Colonel Pelé s’est rabaissé en vilipendant ceux qui, selon lui, « ne cessent de distraire les Nigériens ». Il s’est défoulé d’abord sur le journaliste de la LTV, Roufai Dan Doua qu’il a qualifié d’apatride, de quelqu’un qui a vendu son pays à des Gabonais ; qui n’est pas digne d’être Nigérien à ses yeux. Ensuite il a donné les raisons fallacieuses pour lesquelles la fédération a décidé de « radier à vie » le président de la Ligue de football de Niamey, le Sieur Maliki Djibo. Selon le Colonel, ce dernier n’est qu’une marionnette qui obéirait à des hommes tapis dans l’ombre qui tirent les ficelles dans le seul but de ‘’désintégrer’’ la FENIFOOT. Il l’a présenté comme un ‘’ennemi’’ du football nigérien, « des gens qui souhaitent que le Niger perde tous ses matches »
Le colonel ne s’est pas arrêté là. Il accuse de mauvaise gestion de la FENIFOOT les hommes qui l’ont précédé à la tête de cette instance en l’occurrence Hima Souley et Djambeidou. Il les accuse également de tirer les ficelles de la discorde. Aujourd’hui, selon ses propres termes, il fait des pieds et des mains pour demander à la FIFA d’auditer la gestion par Djambeidou du projet goal exécuté en son temps alors même qu’il ne fait rien pour que sa propre gestion soit auditée et comme on le dit couramment, il voit la petite paille dans l’oeil de l’autre et ignore la poutre dans le sien. Lors de cette conférence de presse, c’est un Pelé amer que les téléspectateurs ont découvert. Pendant toute sa diatribe, il n’a pas été capable de convaincre l’opinion nationale et internationale sur son sérieux et sa détermination d’assainir les milieux du football au Niger. Il a plutôt préféré prendre des raccourcis pour tenter de défendre l’indéfendable. Le Colonel Pelé, par des élucubrations intempestives, a montré son incapacité à gérer cette structure par le biais de la sagesse et de la modération. Sinon, comment comprendre qu’un homme chargé de gérer des hommes du monde sportif se rabaisse comme il l’a fait sur les chaînes de télévision ? Comment ce haut gradé de notre armée en est arrivé à traiter un journaliste nigérien d’apatride, de quelqu’un qui a vendu son pays, qui souhaite que son pays des matches? Comment comprendre que ce même homme décide de prendre la grave décision de « radier à vie » le président de la Ligue de Niamey
De la réponse du berger à la bergère Le dimanche 20 novembre dernier, lors d’une de presse organisée à l’Immeuble GMK situé face à la Grande Mosquée du Vendredi, en réponse à celle du président de la FENIFOOT par le camp Amadou Maliki Djibo, « la mauvaise foi manifeste de Pelé a été étalée au grand jour », selon les propres termes des organisateurs de la rencontre. Selon les explications données par Maliki Djibo et ses collaborateurs, preuves à l’appui, preuves contenues dans des documents qui ont d’ailleurs été distribués à tous les journalistes présents, toutes ces agitations ont fait surface depuis que Maliki avait déclaré vouloir se présenter au poste de président de la FENIFOOT aux prochaines élections de 2017. Maliki s’est alors posé la question de savoir « pourquoi le président de la FENIFOOT a présenté un bilan de toutes les activités avant l’échéance du 31 décembre de l’année en cours en violation des textes réglementaires. ». En ce qui concerne l’Assemblée Générale Ordinaire (AGO), sur les 11 points inscrits à l’ordre du jour, figure celui relatif à la suspension ou exclusion éventuelle d’un ou de plusieurs membres et plus précisément la révocation de la ligue de Niamey. Ce cpoint a été discuté sans que l’avocat de M. Maliki ait eu la possibilité d’intervenir. A cette AGO, il a été constaté la présence du Ministre de la Renaissance culturelle, Assoumana Mallam Issa qui, en prenant la parole a dit qu’il est derrière le Colonel Pelé et que le gouvernement (par sa voix) le soutient. Qu’est-ce à dire ? Entre Pelé et le Ministre (représentant du gouvernement) qui est assujetti à l’autre ? « Nous comprenons maintenant, dira Maliki, pourquoi, Ibrahim Yacouba, Ministre des affaires étrangères, le Ministre de la Renaissance culturelle, Assoumana Mallam Issa, Amadou Maiga, intendant du Palais d’Hôtes et Amadou Hadari Mamane, Conseiller du Président de la République continuent à faire partie des membres de la FENIFOOT, alors qu’ils auraient d^démissionner pour se conformer au règlement en vigueur. C’est pour qu’ils servent de rempart au Colonel Pelé et lui permettre de commettre des impaires en toute impunité comme l’atteste d’ailleurs une lettre ouverte à leur intention parue dans un journal sportif de la place.
Selon les conférenciers, comble de l’ironie, c’est une pétition signée par certains membres des clubs de première et deuxième division , membres de la ligue de football de Niamey qui aurait décidé de « retirer leur confiance à M Amadou Maliki, président de la ligue de Niamey et son soit disant bureau, de ne plus reconnaître le bureau de la ligue de Niamey issu des élections du 30 janvier 2016, la mise en place d’un comité pour conduire les affaires courantes en attendant de nouvelles élections » Les signataires de ladite pétition dont certains sont fictifs ou dont les signatures sont faites à leur insu, « exigent de la FENIFOOT l’audit e la ligue de Niamey tut en demandant à comité exécutif de la FENIFOOT de prendre acte de leur décision.
De la décision de la suspension de la ligue de football de Niamey et de la révocation de M. Amadou Maliki
C’est sur la base d’une pétition que l’Assemblée Générale Ordinaire de Dosso a décidé de la suspension de la ligue de football de Niamey et de la révocation de M. Amadou Maliki. Pourtant l’article 43.1 est clair. Certes L'AG peut provoquer une ou un organe à condition que ce point soit inscrit à l’ordre du jour. L’article 43.2 stipule que la proposition de révocation doit être motivée. Elle est envoyée aux membres de la FENIFOOT avec l’ordre du jour de l’AG. Quant à l’article 43.3 ; il précise que la personne ou l’organe mis en cause a le droit de se défendre devant l’assemblée générale. L’article 43.4 ajoute que si la proposition de révocation est maintenue, l’AG ou le comité exécutif se prononc à bulletin secret. Pour être acceptée, elle doit obtenir la majorité des deux tiers (2/3) des voix exprimées Et enfin, la personne ou l’organe révoqué (provisoirement) quitte ses fonctions avec effet immédiat. Or, pour le cas de Maliki, cette cette procédure n’a pas été respectée. En effet, l’huissier Me Issoufou Mahamane CHETIMA dont Maliki Amadou Djibo a requis les services a trouvé son client assis au salon sur un canapé pendant que les travaux se déroulaient dans la salle, le colonel Pelé lui ayant demandé de sortir. D’une part, Maliki n’a pas eu la possibilité de se défendre et d’autre part, les participants à l’AG ne se sont pas prononcés à bulletin secret mais à main levée. Il ressort donc que la loi a été violée sur toute la ligne.
Des preuves de malversations financières par la FENIFOOT
Lors de sa conférence de presse en réponse à celle du Colonel Pelé, M. Maliki a exhibé des preuves de malversations financières sur lesquelles nous reviendrons dans notre prochaine parution. Nous parlerons également d’un document en date du 25 avril 2014 signé par le Président de la République Issoufou Mahamadou, du Premier ministre Brigi Rafini et de l’ancien Ministre de la Jeunesse et des Sports, Abdoulkarim Dan Mallam, portant approbation des statuts types des fédérations sportives nationales.
Affaire donc à suivre…
25 novembre 2016
Source : Le Monde d'Aujourd'hui