Rejet des eaux usées des sanitaires et des ménages sur la voie publique : la délégation spéciale prend un arrêté d’interdiction
Le Président de la délégation spéciale de Niamey a rendu publique ce 29 septembre 2017 un communiqué relatif au rejet des eaux usées des sanitaires et des ménages sur la voie publique. Par ce communiqué, la délégation spéciale rappelle l’interdiction qui prévaut concernant cette mauvaise pratique qui contribue à la saleté de la ville et à la détérioration de l’environnement de la capitale.
Selon le communiqué, « le rejet des eaux usées des sanitaires et des ménages sur la voie publique, ainsi que le branchement des tuyaux des sanitaires sur les caniveaux restent et demeurent formellement interdits par les textes en vigueur ». Le communiqué prévient que « les personnes physiques et morales concernées ont jusqu’au 15 novembre 2017 pour s’exécuter à compter de la date de diffusion du présent communiqué. Passé ce délai, force demeure à la loi ».
Pour permettre au respect de cette mesure, le communiqué indique que « une brigade sanitaire composée par la police municipale et des gardes sanitaires est mise sur pied à cet effet. Ainsi, tout contrevenant s’exposera aux rigueurs de la loi. » En conclusion, le Président de la délégation spéciale compte sur l’esprit de civisme de ses concitoyens pour le respect des règles en la matière »
Selon un mémoire intitulée « Diagnostic d’un système de gestion des eaux usées dans un quartier périurbain de Niamey: cas de Gamkalle » et écrit par Sahirou Sanda Omar sous l’égide de Agence Panafricaine Intergouvernementale (EAA) « Eau et Assainissement pour l’Afrique» Représentation Nationale au Niger, « Depuis quelques années, les Autorités nigériennes se sont aperçues que les défis du sous-secteur d’assainissement auxquels le pays est confronté ne se limitaient pas seulement à la réalisation des caniveaux et dans une moindre mesure la gestion des déchets solides. D’autre part, la gestion des eaux usées, ne constitue pas, pour l’heure, une préoccupation des autorités communales. En effet, les actions menées se focalisent sur la construction des caniveaux sans se soucier de leur entretien. Ainsi pour la gestion des eaux usées, les problèmes restent et demeurent encore entiers car malgré la présence des caniveaux d’évacuation des eaux usées continuent d’être déversées dans les rues de la ville ». Selon ce mémoire, « Cet état de fait (faible niveau d’assainissement) provoque une pollution de l’environnement, suivie d’une dégradation de la situation sanitaire d’où l’intérêt somme toute fondé de développer des stratégies appropriées de gestion des eaux usées adaptées au contexte du Niger ». Le constat fait à travers ce mémoire est amer : « Dans la plupart des cas, ces eaux usées sont directement rejetées dans les rues. Selon certaines estimations, plus de 98% des ménages déversent leurs eaux usées dans les rues du quartier (ONU-HABITAT, 2011).C’est seulement dans certains cas rares, que ces eaux sont directement rejetées dans les caniveaux ou structures de collectes des eaux usées. Cette situation engendre des impacts négatifs sur l’environnement et exposent les populations à différents risques sanitaires ».
Il est plus jamais primordial pour la population de prendre conscience des méfaits du versement des ordures ménagères sur la place publique. Une prise de conscience qui permettra d’accompagner les autorités nigériennes qui sont en train de fournir d’inlassables efforts visant à améliorer l’environnement urbain à travers la construction d’infrastructures modernes. La propreté est plus que jamais une affaire de comportement.
Garé
02 octobre 2017
Source : La Nation