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Journée mondiale de l’environnement 2025 : le Niger face à l’urgence de la pollution plastique

Maizama AbdoulayeÀ l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, célébrée chaque 5 juin depuis 1972 sous l’impulsion des Nations Unies, le Niger se joint une fois de plus à la communauté internationale pour réfléchir à l’avenir de notre planète. L’édition 2025, placée sous le thème « Combattre la pollution plastique », résonne avec une acuité particulière dans un pays où les déchets plastiques, omniprésents, constituent une menace croissante pour l’environnement, la santé publique et l’économie.

Dans son message officiel, le ministre de l’Environnement, de l’Hydraulique et de l’Assainissement, M. Maizama Abdoulaye, a rappelé que la pollution plastique est aujourd’hui un fléau global aux conséquences multiples. Elle affecte les écosystèmes aquatiques comme terrestres, nuit à la biodiversité et pénètre jusque dans notre chaîne alimentaire à travers les microplastiques présents dans l’eau, le sel, les produits agricoles et même l’air que nous respirons.

Le Niger, à l’instar de nombreux pays en développement, subit de plein fouet les effets de cette pollution. Les sachets plastiques souples en polyéthylène, interdits depuis 2014 par la loi n°2014-63, continuent pourtant de circuler largement, faute d’une application rigoureuse du décret d’exécution. On les retrouve dans les rues, les marchés, les espaces verts, les champs agricoles, les marres et jusqu’aux zones de pâturage, compromettant la santé humaine, la fertilité des sols et la salubrité des villes.

Dans un article récemment publié sur Nigerdiaspora.net, il est souligné que la situation reste préoccupante, en dépit des efforts déjà entrepris par les autorités en matière de lutte contre la pollution plastique. L’article intitulé « Pollution plastique au Niger : Encore plus de courage politique ! » met en lumière le manque de volonté politique et les carences institutionnelles qui freinent l’application des lois environnementales en vigueur. Cette analyse est renforcée par un autre article, « Gestion des déchets plastiques au Niger : En attendant la mise en application effective de la loi N°2014-63 », qui revient sur les conséquences concrètes de l’inaction prolongée sur l’environnement et la santé des populations, en particulier dans les zones rurales.


Face à cette urgence, le ministre Maizama Abdoulaye a rappelé les mesures concrètes que son département entend mettre en œuvre. Il s’agit notamment de créer des décharges municipales contrôlées, de lancer un projet structurant pour la gestion durable des déchets plastiques à Niamey, et de renforcer la participation du secteur privé. À ce propos, une récente initiative rapportée dans « La ministre de l’Environnement appelle le secteur privé à investir dans la filière des déchets » témoigne de cette volonté de mobiliser tous les acteurs autour d’une filière de valorisation écologiquement rationnelle des plastiques.

Des exemples inspirants existent déjà. L’entreprise Air Taslfate Services (ATS) à Agadez transforme les plastiques usagés en pavés, comme le met en lumière l’article « Valorisation des déchets plastiques : Des initiatives à répliquer à grande échelle ». À Niamey, le centre GVD Afrique s’est également illustré dans la production d’objets utiles à partir de déchets plastiques, une dynamique documentée dans « Lutte contre la pollution plastique : La contribution de la filière recyclage par la création de biens de consommation ».

La coopération internationale n’est pas en reste : la Turquie, à travers l’agence TIKA, a récemment fourni du matériel de recyclage à la mairie de Niamey. Une initiative saluée dans « Coopération Niger/Turquie : La TIKA offre du matériel de valorisation des déchets plastiques à la Ville de Niamey ».

En célébrant cette journée, le gouvernement nigérien entend réaffirmer son engagement pour un avenir plus propre. Des campagnes de sensibilisation, des conférences publiques et des visites de centres de tri et de recyclage sont prévues pour renforcer la mobilisation populaire. Dans un appel solennel, le ministre a invité chaque citoyen à s’engager pour un Niger libéré du plastique et tourné vers un développement réellement durable. Car préserver notre cadre de vie aujourd’hui, c’est garantir la survie des générations futures.
Boubacar Guédé (Nigerdiaspora)