Affaire des héritiers Farakoye : Le Président Tiani demande l’exécution du protocole établi par la ville de Niamey
Enfin ! Les héritiers Farakoye sont peut-être au bout de leurs peines. Dans une lettre datée du 11 novembre 2024, le ministre directeur de Cabinet du président de la République a informé le ministre d’État, ministre de l’Intérieur que le mandataire des héritiers Farakoye a sollicité l’intervention du chef de l’État pour le règlement de l’affaire. Dans cette lettre dont Le courrier a obtenu copie, Dr Soumana Boubacar a écrit ceci :« Sur instruction du président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (Cnsp), chef de l’État, je vous demande de bien vouloir engager toutes les parties concernées pour un règlement de l’affaire portée en objet ». C’est non sans avoir demandé au Général Toumba de bien vouloir lui communiquer, à la satisfaction du chef de l’État, les diligences entreprises à cet effet ». Six mois déjà ! Six mois qui viennent s’ajouter à l’interminable attente des ayants-droits Farakoye. Car, du 28 mars 2006 à ce jour, cela fait 19 ans que les héritiers Farakoye broient du noir dans une affaire de justice qui a pourtant connu son épilogue depuis 2012 avec la sentence de la Cour de cassation qui a clôturé ce feuilleton judiciaire. Une sentence sans appel qui confirme sur toute la ligne les jugements rendus en première instance, puis à la Cour d’appel de Niamey.
La lettre par procuration du chef de l’État au ministre d’État, ministre de l’Intérieur traduit une volonté politique qui a jusqu’ici manqué pour l’exécution effective sans équivoque de l’arrêt de la Cour d’État en date du 19 janvier 2012 reconnaissant la légitimité des héritiers Farakoye sur ces terres sises à Saga Gorou 1 aux dépens d’Issaka Noma. Et en aval, un protocole d’accord en date du 10 janvier 2013 entre ces mêmes ayants-droits et la Ville de Niamey dans l’optique d’un lotissement sur ledit site. Sauf qu’entre temps, certaines personnes ont purement et simplement confisqué ces terres allant jusqu’à fabriquer de vrais-faux titres fonciers en leur nom. Ce sont ces individus qui, de par leur position éminente, font des pieds et des mains pour bloquer l’exécution de la décision de la Cour d’État. Pourtant, il suffit d’une simple autorisation officielle pour que la force publique se mette en branle pour procéder au déguerpissement des occupants illégaux et établir les héritiers Farakoye dans leurs droits.
Des tentatives de mettre les descendants Farakoye dans leurs droits ont été menées, notamment par le président du Conseil de ville de Niamey qui s’est personnellement rendu sur le site pour expliquer aux habitants le contenu du protocole signé entre les ayants-droits Farakoye et la ville de Niamey. Un protocole d’accord qui privilégie une solution humanitaire en épargnant de déguerpissement ceux qui sont actuellement sur les terrains mis en cause. Les modalités retenues ne lèsent, donc, nullement les habitants qui sont comptabilisés dans le pourcentage des parcelles qui reviennent à la ville de Niamey après bornage. Ces habitants ne seront pas déguerpis, mais sont appelés à acheter auprès de la ville les terrains qu’ils occupent à des prix sociaux.
Malgré cette solution qui satisfait en principe toutes les parties, on note une sorte de dilatoire sans qu’on sache exactement qui s’oppose ou traîne les pieds pour l’exécution d’une décision de justice devenue définitive. Selon une source ayant requis l’anonymat, le ministère de l’Intérieur est très avancé dans la procédure de mise en oeuvre du protocole obtenu par la ville de Niamey et que ce dossier ne sera bientôt qu’un souvenir pour toutes les parties.
Laboukoye (Le Courrier)