Niger - Syndicat des agents du Trésor : plus d’un milliard de francs CFA à justifier

Affaire Collectif des agents du Trésor : Lumière sur les fonds mis à la disposition du syndicat
La nuit a beau être longue, le jour finit toujours par poindre. Autrement dit, La vérité est inaltérable et elle finit tôt ou tard par s’imposer. L’affaire SNAT-Collectif des agents du Trésor a finalement été portée devant les tribunaux, le secrétaire général Zabeirou Ibrahima et ses camarades du Bureau exécutif incriminés n’ayant pas satisfait au devoir de redevabilité et de reddition des comptes exigé par les textes fondateurs (statuts et règlement intérieur) dudit syndicat. En attendant que la justice éclaircisse cette sordide affaire relative à des centaines de millions à justifier par le Bureau exécutif, l’opinion nationale est interloquée, s’interrogeant sur ces syndicalistes d’un genre nouveau. L’accusation portée contre Zabeirou Ibrahima et ses camarades du Bureau exécutif est d’une gravité extrême. Elus pour veiller sur les intérêts matériels et moraux des agents du Trésor dont ils sont membres, ils sont aujourd’hui accusés de détournement des fonds mis à sition. Selon des sources concordantes, l’affaire aurait pu se limiter à une simple assemblée générale et un échange de bon aloi où les uns exigent des justificatifs, les autres, défendant leur bilan. C’est un exercice légal obligatoire dans toute association à propos de la gestion des ressources communes. Selon les mêmes sources , c’est à cet exercice auquel ils doivent se soumettre que Zabeirou Ibrahima et ses camarades n’ont pas satisfait, contraignant les militants qui les ont élus à saisir la justice pour entrer dans leurs droits.Zabeirou Ibrahima et ses camarades du Bureau exécutif du SNAT (Syndicat national des agents du Trésor) seraient-ils des syndicalistes d’un genre nouveau ? Contrairement à ce qu’il est courant de voir sous les cieux, ils ne sont pas les victimes d’un harcèlement politique de gouvernants en mal de légitimité, mais bien les auteurs d’une affaire rocambolesque au bout de laquelle ils ont perdu toute crédibilité et toute confiance de leurs collègues. On ne leur demande pas de décrocher la lune, mais une chose simple : justifier l’usage fait de plusieurs centaines de millions de francs CFA : 424 235 637 FCFA pour le fonctionnement, 136 498 129 FCFA pour la mutuelle et 803 147 190 FCFA pour le fonds social.Nombreux sont les Nigériens qui sont choqués par cette affaire plus que fumeuse où ceux qui sont investis de la mission de contraindre les premiers responsables de l’Etat à une gouvernance-modèle sont accusés de détournement des ressources mises à disposition. Détournements des fonds mis à disposition ? Détournement d’objectifs ? Abus de biens sociaux ? Seule la justice saura qualifier les griefs portés contre Zabeirou Ibrahima et ses potes, des fonds importants ayant été visiblement utilisés à des fins non indiquées. Les 136 498 129 FCFA de la mutuelle ou les 803 147 190 FCFA du fonds social peuvent-ils servir à financer tout autre chose que l’objet auquel ils sont destinés ? "That is the question", comme disent les Anglais.
Affaire à suivre !
Laboukoye (Le Courrier)