Accéder au contenu principal

De la flambée à l’abondance : comment le Niger a réussi à faire chuter les prix alimentaires

de la flambee a labondance comment le niger a reussi a faire chuter les prix alimentaires

À Niamey comme dans plusieurs autres villes du pays, les marchés offrent aujourd’hui un spectacle inédit : des étals abondamment garnis et des prix de céréales qui n’avaient jamais autant baissé depuis plus de trente ans. Ce retournement de situation redonne un souffle nouveau aux familles, longtemps étouffées par la cherté de la vie.

Dans les marchés de Niamey, la capitale, les commerçants confirment unanimement la tendance. Le sac de 100 kg de mil, vendu l’an passé autour de 38 000 francs CFA, s’échange désormais à 15 000 francs. Le sorgho et le maïs suivent la même dynamique avec un prix moyen de 16 000 francs CFA, tandis que le niébé est proposé à 27 000 francs CFA. En moins d’un an, ces denrées de base ont perdu plus de la moitié de leur valeur, une chute que les consommateurs accueillent comme une bénédiction en cette période marquée par de fortes contraintes économiques.

Les causes de cette embellie sont multiples. D’abord, la dernière campagne agricole a été exceptionnelle grâce à une pluviométrie généreuse, offrant une récolte abondante et diversifiée. Cet afflux de produits sur les marchés a permis de rééquilibrer le rapport entre l’offre et la demande, réduisant ainsi toute pression spéculative. Mais au-delà de la conjoncture climatique, beaucoup saluent aussi l’effet des mesures de régulation mises en place par les autorités de la refondation. L’interdiction d’exporter les principales céréales, comme le riz bladi, le riz blanchi, le mil, le sorgho, le niébé et le maïs, a permis de sécuriser les stocks pour la consommation nationale. Les producteurs, eux, trouvent désormais un acheteur fiable avec l’Office des produits vivriers du Niger (OPVN), qui garantit des prix justes et stables, incitant à une mise en marché plus régulière.

Cette dynamique positive dépasse largement la capitale. Dans la région de Zinder, la population a déjà commencé à consommer le niébé fraîchement récolté, signe que les marchés régionaux sont bien approvisionnés. Une telle fluidité d’approvisionnement n’avait pas été observée depuis plusieurs décennies. Pour beaucoup, il s’agit là du signe tangible d’un système agricole qui retrouve progressivement sa solidité.

Le gouvernement mise par ailleurs sur des projets structurants, à l’image du programme “Grande irrigation”, qui vise à accroître durablement la production et à réduire la dépendance du pays face aux aléas climatiques. L’objectif est clair : lutter efficacement contre la vie chère, renforcer la sécurité alimentaire et poser les bases d’une véritable souveraineté agricole.

Pour les Nigériens, ce retournement de situation dépasse la simple question des prix. Il incarne une lueur d’espoir dans un quotidien souvent marqué par l’incertitude économique. Voir les prix s’effondrer de manière aussi spectaculaire, après des décennies de flambée, apparaît comme le fruit conjugué de la foi, du travail et des politiques de régulation. Beaucoup y voient une réponse divine aux prières collectives qui, depuis des mois, imploraient l’abondance et la paix.

En définitive, le Niger semble avoir trouvé la formule qui allie abondance agricole, régulation publique et protection des consommateurs. En redonnant du poids au panier de la ménagère sans vider les poches, cette dynamique offre aux familles non seulement un répit salutaire, mais aussi une perspective durable de souveraineté alimentaire et de stabilité sociale.
Source : Radio Télévision du Niger (RTN)

Boubacar Guédé (Nigerdiaspora)