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Affaire de la Ceinture verte à Niamey appel à récupérer tous les espaces publics du Niger

Ceinture Verte Niamey 2Affaire foncière Nécessité d’inventorier et récupérer tous les espaces publics du pays
L’affaire de la ceinture verte est à la une de l’actualité depuis quelques jours. Dans les bureaux, les fadas, la rue, les marchés, les gens ne parlent que de la démolition des immeubles construits dans la ceinture verte. Malgré les dénégations des propriétaires, exhibant des documents et autres titres fonciers délivrés par des autorités administratives, des élus et des lotisseurs qui les auraient induits en erreurs en leur vendant des terrains non cessibles, pour les autorités de la transition et aux yeux de la loi, la Ceinture verte reste et demeure un domaine réservé, un espace public qui ne peut être cédé à un particulier que le jour où l’Etat aura décidé de le déclasser. Pour l’instant, ce n’est pas le cas. Mais, il serrait trop injuste que ce soit seulement les propriétaires des maisons concernées par la démolition qui supportent les coûts. Puisque, manifestement beaucoup ont été trompés, abusés par des autorités et des lotisseurs qui savaient au moment où ils signaient des arrêtés et vendaient ces parcelles, que la Ceinture verte n’était pas déclassée, donc restait un espace réservé. Il faut que ces autorités et ces lotisseurs assument leur part de responsabilité, face à leur forfaiture. Et ce phénomène ne date pas d’aujourd’hui. Dans l’histoire récente du Niger, il est né après la Conférence nationale où certains après avoir accédé au pouvoir d’Etat ont considéré le pays comme un butin de guerre qu’il faut découper et partager. Certains ne sentent exister que s’ils enfreignent la loi et font ce qu’il est interdit de faire. C’est ainsi que beaucoup d’espaces publics, des domaines apparentant à l’Etat ont été morcelés vendus ou tout simplement occupés par des particuliers, fort de leur position ou proximité du pouvoir d’Etat. Aujourd’hui, c’est l’occasion ou jamais, de faire l’inventaire de tous ces espaces publics, relevant du domaine de l’Etat, réservés à la réalisation d’infrastructures sociales, des écoles, centres de santé et de loisirs, des lieux de culte. Inventorier ces espaces afin de les récupérer et les reverser dans le domaine public. Pendant longtemps, cela n’a pas été possible, car les concernés sont des hommes de pouvoir, qui occupent ou ont occupé des hautes fonctions de l’Etat, ou des hommes qui disposent de moyens financiers colossaux aux origines douteuses. Mais, la justice exige des autorités de la transition, elles qui ont commencé par la Ceinture verte, d’étendre l’opération à tous les autres espaces réservés dont des individus, se croyant intouchables et tout permis. Et, ce sur l’ensemble du territoire national. Ce serait une erreur grossière et impardonnable, une injustice notoire que de ne pas poursuivre cette opération de récupération des espaces relevant du domaine de l’Etat. C’est une question de justice pour les déguerpis de la ceinture verte de Niamey et le peuple nigérien qui, désormais, rentre dans ses droits ; une question d’honneur pour le CNSP.
Alpha (Le Courrier)