Audit de la gestion du pétrole au Niger : Un rapport plus explosif que celui du ministère de la Défense !
Selon des sources confidentielles ayant requis l'anonymat, le rapport d'audit du secteur pétrolier dont Le Courrier a reçu des bribes d'informations,serait depuis quelque temps sur le bureau du chef de l'Etat, président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (Cnsp), le Général de Brigade Abdourahamane Tiani. Conduit de bout en bout par des professionnels aguerris sous la férule de l'Inspection générale d'Etat, l'audit du secteur pétrolier a concerné la Soraz, la Sonidep, Wapco et a couvert les 13 années du régime de la 7e République. Toujours selon les mêmes sources, ce rapport révèle des pratiques et des actes de gestion encore plus mafieux que ce que les Nigériens ont connu avec le rapport d'audit du ministère de la Défense. Très explosif !
Géré d'abord par Foumakoye Gado, l'homme de confiance de l'ancien président Issoufou Mahamadou pendant 10 ans, puis par Sani Issoufou Mahamadou dit Abba, le fils de son père pendant trois ans, le pétrole nigérien n'a pas apporté grand-chose au peuple nigérien qui ignore totalement tout de sa gestion. Une gestion que nos sources qualifient d'association de malfaiteurs qui se sont organisés pour piller les ressources pétrolières et dépouiller l'État de ses biens. En attendant que le Cnsp et le gouvernement, probablement à travers la Coldeff qui est attendue sur les grands dossiers de scandales non encore entamés, délivre le contenu de ce rapport d'audit aux Nigériens, il est utile de lâcher quelques bribes. Les actes mis en cause dans le rapport d'audit du secteur pétrolier, apprend-on, conduiraient à des confiscations de biens et de ressources financières et exposeraient les auteurs et complices à des poursuites pénales.
Les Nigériens l'attendaient depuis si longtemps, précisément depuis que l'ancien ministre du Pétrole, Barké Moustapha, a annoncé que sur instruction du chef de l'État, le Général Tiani, un audit de la gestion du pétrole sera fait. Un pétrole qui a été géré, pratiquement de père en fils pendant 13 ans, sans aucune reddition de comptes quant aux revenus engrangés ainsi que leur affectation éventuelle. Une attente fébrile d'autant plus que les Nigériens ont fortuitement appris de la bouche du président de l'Assemblée nationale de l'époque, Hama Amadou lors d'une session parlementaire en 2012, que le Niger a secrètement négocié et obtenu un prêt de 1000 milliards de francs Cfa auprès d'Eximbank de Chine. L'annonce, on s'en souvient, a fait un tollé, Issoufou Mahamadou, le président de la République à l'époque des faits, n'ayant pas consulté le parlement dont il était pourtant tenu de disposer de l'autorisation préalable. Que sont devenus ces 1000 milliards dont le Niger continue de payer le prix fort, englué dans une spirale de dettes dont il a du mal à sortir.
Laboukoye (Le Courrier)