Complexe pétrochimique de Dosso : Il faut hâter le processus de construction de la raffinerie
Image d'illustrationLe complexe pétrochimique de Dosso tel qu’il a été conçu par la transition est un espace moderne qui, en plus de raffiner le brut pour offrir de l’essence à coûts abordables par la réduction des coûts des distances qui impactent les prix finaux, pourra également permettre d’éviter l’importation de nombreux produits.
Le complexe pétrochimique de Dosso, projet stratégique lancé par la transition, pourrait transformer l’économie nigérienne en réduisant le coût des carburants, en limitant les importations de produits dérivés comme les plastiques, le bitume, les engrais, les lubrifiants ou encore le gaz domestique, et en créant des milliers d’emplois. Mais la lenteur des travaux suscite des inquiétudes. Les autorités sont appelées à accélérer sa réalisation, car cet investissement, combiné à d’autres projets majeurs comme le pipeline pétrolier et la future centrale charbonnière de Salkadamna, pourrait ouvrir une nouvelle ère d’indépendance énergétique, d’industrialisation et de prospérité pour le Niger et ses voisins de l’AES.
Les autorités en charge du chantier doivent donc lui donner un coup de pouce afin de le hâter, vu son importance stratégique pour un pays en refondation. Lorsque l’on apprend que l’entreprise en charge du chantier serait bien qualifiée pour construire le complexe, l’on ne peut que se demander ce qui pourrait justifier cette léthargie. Peut-on invoquer l’insécurité qui sévit dans la zone ? On peut alors suggérer une surveillance du chantier pour s’enquérir périodiquement de son évolution, et au besoin, apporter les corrections nécessaires pouvant permettre de voir sa réalisation dans des délais raisonnables.
Parce qu’il s’agit d’un investissement important qui pourra remarquablement modifier l’économie régionale et toute l’économie nationale, l’on ne doit pas laisser trainer les travaux. C’est une installation qui pourrait offrir de nombreux emplois à la jeunesse et permettre à de nombreux autres jeunes de s’adonner à des activités commerciales autour du complexe pour participer à l’effort de construction nationale.
Le Niger a des chances de vivre de grandes mutations. Alors que la gestion de l’uranium revient dans les mains du Niger pour échapper à la France qui en a fait sa chasse gardée, l’on apprend que l’exploitation du pétrole devrait connaitre un essor sans précédent qui avait donné les optimismes qui ont justifié la construction du pipeline qui permet d’exporter le brut nigérien à partir du port de Sémè, au Benin, même si l’ouvrage a connu quelques difficultés qui ont souvent impacté le transport du brut par un tel moyen. Puis, depuis quelques jours, l’on apprend l’annonce d’un mégaprojet de complexe charbonnier sur le site de Salkadamna que porte le Niger auquel Niamey voudrait associer le Mali et le Burkina Faso pour produire plus de 5200 MW qui couvriront largement les besoins énergétiques de l’AES. Ce sera une centrale thermique gigantesque dont l’étude de faisabilité est lancée et qui devrait répondre aux besoins énergétiques des trois pays, estiment certains spécialistes. Pendant longtemps, des experts ont dénié au Niger de porter un tel projet invoquant des préoccupations écologiques alors que toute l’Europe, et toute l’Asie, avant de faire un autre choix de luxe, s’étaient d’abord développées avec l’énergie produite à partir du charbon.
C’est dire que de belles perspectives s’offrent aux pays sahéliens longtemps considérés comme les pays les plus pauvres de la planète alors que leurs potentialités, si elles avaient été bien gérées, auraient pu leur permettre d’être des nations émergeantes et prospères. L’échec du projet de port sec que le Président Tandja avait voulu construire à Dosso et qui aurait pu dynamiser l’économie de la région et du pays tout entier, est assez préoccupant car comme pour le barrage de Kandadji, l’on ne peut pas comprendre pourquoi de tels projets, pourtant structurants, à chaque fois, avortent.
Mairiga (Le Courrier)