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Coupures d’électricité au Niger : le solaire comme alternative face aux délestages récurrents

visite de la ministre de lenergie sur les installations de la nigelecLe Niger traverse une crise énergétique aiguë, marquée par des coupures d’électricité de plus en plus fréquentes. Cette situation met en lumière les fragilités structurelles du système énergétique national. Alors que les impacts sur l’économie et la vie quotidienne deviennent insoutenables, l’appel à une transition vers l’énergie solaire se fait de plus en plus pressant.
Dans les grandes villes comme Niamey, Zinder ou Maradi, les délestages électriques sont devenus quasi-quotidiens. Les coupures, parfois prolongées pendant plusieurs heures, affectent aussi bien les ménages que les services publics et les entreprises. Les hôpitaux fonctionnent au ralenti, les petites unités de production artisanale ferment temporairement, et les commerces perdent des produits périssables. Les boulangers, soudeurs, cybercafés et bien d'autres acteurs économiques dépendent directement de l’électricité pour leur survie.
Le Niger dépend historiquement de l’électricité importée, principalement du Nigeria. Or, depuis plusieurs années, les tensions diplomatiques, les difficultés techniques et la situation sécuritaire dans le nord du Nigeria rendent cet approvisionnement de plus en plus aléatoire. Le pays produit localement une faible part de son électricité via quelques centrales thermiques, dont l’efficacité est limitée.
Le Niger est l’un des pays les plus ensoleillés au monde, avec une moyenne de 3000 heures d’ensoleillement par an. Cette donnée géophysique, si elle était exploitée intelligemment, pourrait faire du pays un leader africain dans le domaine de l’énergie solaire. Pourtant, malgré quelques projets pilotes, l’exploitation de cette ressource naturelle reste largement marginale.
Face au dérèglement climatique global et à l’augmentation des températures, le recours à l’énergie solaire apparaît comme une nécessité stratégique. Non seulement pour répondre aux besoins énergétiques internes, mais aussi pour asseoir une souveraineté énergétique régionale.
Selon les analystes, les solutions à la crise énergétique nigérienne sont connues : diversification des sources d’énergie, investissements massifs dans le solaire, amélioration de la gouvernance du secteur, et encouragement du secteur privé à participer à la production. Pourtant, sur le terrain, les actes peinent à suivre les discours.
Pour surmonter durablement cette crise, le Niger doit rompre avec les logiques de dépendance et de gestion à court terme. Cela implique une volonté politique claire, des partenariats internationaux bien négociés, et surtout l’implication des citoyens. L’énergie solaire n’est pas une utopie, mais un levier de transformation. À condition qu’elle soit soutenue par une stratégie nationale intégrée et résolument tournée vers la durabilité.
Si le pays continue à négliger ce potentiel, il risque de sombrer dans une spirale de sous-développement énergétique, compromettant à la fois sa stabilité sociale et ses ambitions économiques.
Aïssa Altiné (Nigerdiaspora)