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Crise judiciaire au Niger : le SAMAN dénonce la dissolution de son organisation et alerte sur la dérive autoritaire

Saman NigerLe Syndicat Autonome des Magistrats du Niger (SAMAN) monte au créneau pour dénoncer la décision du ministère de l’Intérieur de dissoudre les organisations syndicales du secteur de la justice, une mesure qualifiée d’« arbitraire » et contraire aux principes fondamentaux du droit.

Dans un communiqué officiel, le SAMAN rappelle que la liberté syndicale est un droit fondamental garanti par les conventions internationales et les traités ratifiés par le Niger, ainsi que par la charte de la refondation. Pour les magistrats, cette décision constitue une attaque directe contre le droit des acteurs judiciaires à s’organiser et à défendre l’indépendance de la justice.

Un contexte de restrictions croissantes
La dissolution du SAMAN intervient dans un climat déjà marqué par une réduction des libertés fondamentales et une pression croissante sur les institutions judiciaires. Selon le syndicat, cette décision « sape la séparation des pouvoirs et porte un coup sévère à la crédibilité des institutions nigériennes ».

L’organisation accuse le Garde des Sceaux d’avoir cherché à « justifier l’injustifiable » lors d’un point de presse tenu le 8 août 2025, tout en lui reprochant l’absence de réformes majeures depuis deux ans et la création d’un « climat de stress permanent » au sein de la magistrature.

Un conflit personnel qui dure depuis des années
Le communiqué revient également sur les tensions historiques entre l’actuel ministre de la Justice et le SAMAN, évoquant un passé conflictuel marqué par son exclusion du syndicat en 2003. Le SAMAN dénonce ce qu’il considère comme une « haine viscérale » et une « revanche personnelle » exercée au moyen de l’appareil étatique.

L’organisation fustige en particulier les accusations portées contre elle au sujet d’une grève de soutien à un juge, ainsi que la tentative de lier cette mobilisation à l’adoption d’un nouveau code pénal intégrant des dispositions controversées.

Appel à la mobilisation
Face à cette situation, le SAMAN appelle l’ensemble des acteurs judiciaires, des organisations syndicales, des leaders d’opinion, du Barreau, des structures de la société civile et des médias à se mobiliser pour défendre l’État de droit.

Le syndicat réaffirme son « attachement indéfectible » à la justice et aux droits des travailleurs, tout en promettant de poursuivre la contestation de l’arrêté ministériel devant les juridictions compétentes.

« La justice ne doit être l’otage d’aucun pouvoir », conclut le communiqué, dans un message clair au gouvernement et au Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP).

Lire le communiqué intégral du SAMAN :
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Boubacar Guédé (Nigerdiaspora)