Issoufou Mahamadou : l’ombre persistante de l’ancien président sur la transition nigérienne

Alors que le Niger tente de rebâtir son ordre politique sous la houlette du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), une figure de l’ancien régime continue de hanter la scène publique : l’ex-président Issoufou Mahamadou. Officiellement retiré du pouvoir depuis 2021, il semble pourtant demeurer un acteur central mais silencieux des équilibres politiques du pays.

Sa présence constante à l’étranger, souvent dans des cadres officiels ou protocolaires, étonne et interroge. Tandis que de nombreux anciens dignitaires sont mis à l’écart, voire poursuivis, Issoufou échappe à toute critique directe ou action judiciaire. Ce contraste frappe l’opinion publique et les observateurs, qui s’interrogent sur les liens réels entre lui et les autorités de transition.

Pourquoi un ancien président, considéré comme l’architecte d’un système de prédation décrié, bénéficie-t-il d’un tel silence complice de la part des actuels dirigeants de la transition ? Cette question, de plus en plus posée sur les réseaux sociaux, renforce le sentiment d’ambiguïté autour de la refondation. Pour beaucoup, tant que cette ombre politique ne sera pas levée, le processus de refondation manquera de clarté et de cohérence.
Aïssa Altiné (Nigerdiaspora)