Justice et refondation : trouver une solution pour l’intérêt supérieur du Niger
La récente décision du ministère de l’Intérieur de dissoudre le Syndicat Autonome des Magistrats du Niger (SAMAN) a provoqué une onde de choc dans le milieu judiciaire et au sein de l’opinion publique. L’organisation syndicale, dénonçant une atteinte à la liberté syndicale et à l’indépendance de la justice, a exprimé sa ferme opposition à cette mesure.
Cependant, au-delà de ce bras de fer institutionnel, une question essentielle se pose : comment sortir de cette crise sans fragiliser davantage le climat social et politique du pays ?
Un risque pour la cohésion nationale
Le Niger traverse une période de transition où l’unité nationale est primordiale. Les tensions ouvertes entre le gouvernement et les magistrats risquent d’affaiblir la confiance des citoyens dans les institutions et de donner l’image d’un pays divisé, au moment où il a besoin de toutes ses forces pour affronter les défis sécuritaires, économiques et sociaux.
La justice, en tant que pilier de l’État de droit, ne peut être affaiblie par des querelles internes. Sa crédibilité et son indépendance sont indispensables pour garantir la stabilité et la paix sociale.
Privilégier le dialogue plutôt que la confrontation
Dans ce contexte, il apparaît urgent d’ouvrir un canal de dialogue franc et constructif entre les autorités de la transition, le SAMAN et les autres acteurs de la justice.
Une solution imposée risque de creuser le fossé entre l’État et ses institutions, tandis qu’une solution négociée peut au contraire renforcer la confiance et donner un signal fort de maturité politique.
La recherche d’un compromis pourrait passer par :
- La suspension de la mesure de dissolution en attendant un examen concerté ;
- La mise en place d’un cadre de concertation permanent entre le ministère de la Justice, les syndicats et le Barreau ;
- L’adoption de réformes partagées et transparentes pour moderniser la justice dans le respect des libertés syndicales.
Un appel à la responsabilité collective
Le Niger ne peut se permettre une nouvelle fracture interne au moment où ses institutions refondées cherchent à gagner la confiance du peuple et à consolider l’État.
Au nom de l’intérêt supérieur de la Nation, toutes les parties doivent faire preuve de sens de responsabilité, dépasser les rancunes personnelles et privilégier l’apaisement par le dialogue.
Car, au final, ce qui importe n’est pas la victoire d’une partie sur l’autre, mais la victoire du Niger sur ses propres divisions.
Trouver une solution amiable à cette crise n’est pas seulement une nécessité politique, c’est un devoir patriotique.
Un citoyen Nigérien