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Justice/Libération des militaires arrêtés : Nécessité pour le CNSP de refaire l’unité de l’armée

Abdourahamane Tiani NigerLa gouvernance d’Issoufou Mahamadou a été marquée par l’annonce récurrente, presque chaque année, d’un coup d’Etat qui impliquait aussi bien des militaires que des civils qui partaient tous en prison. Aujourd’hui encore, après le pouvoir du PNDS qui avait son agenda à part pour se servir de telles dénonciations ubuesques, et le coup d’Etat du 26 juillet 2023, certains gardent prison sans qu’on ne sache trop quel devra être leur sort. On sait, à l’époque, ce que de tierces personnes, souvent des familles, ont mené comme actions pour obtenir la libération des leurs qui se retrouvaient en prison pour des fautes souvent imaginaires. Dans bien de cas disons. Le régime d’alors, souvent sans être capable d’apporter les preuves de ses accusations, n’entendit rien des différents appels pour préserver la cohésion d’une armée en guerre qui avait plus besoin de ses différents acteurs que de les accuser invariablement de subversion, pour porter atteinte au moral des troupes, créant ainsi, une certaine psychose au sein de la grande muette qui ne pouvait alors garder sa sérénité nécessaire pour faire face aux défis de l’époque, sachant qu’à tout moment, et surtout parce qu’on refuse de tomber dans le champs politique que la responsabilité militaire interdit aux soldats, l’on se garde de fréquenter les milieux politiques de l’époque. Choix normal qui en valait pourtant une faute punissable au royaume des Renaissants. On sait que beaucoup de militaires nigériens, du fait de ces persécutions, avant de connaitre leur tour, avaient simplement décidé de se libérer de l’armée, démissionnant pour aller faire autre chose dans la vie. Ce mal que le PNDS avait fait à l’armée nigérienne on en Justice/Libération des militaires arrêtés Nécessité pour le CNSP de refaire l’unité de l’armée parle peu parce qu’un autre, le président-philosophe déchu, pour révéler dans ses maladresses le politique qu’il convoitait pour l’armée, sans pudeur politique, dans un journal français , avait l’audace de parler même « d’officiers ethnicistes » qu’il leur fallait isoler, sinon purger des FAN.

Une telle déclaration grave, peut-elle venir de la part d’un homme qui peut aspirer à diriger une Nation et à gouverner un Etat moderne ? Il est clair qu’on ne peut lire que des signes qui font douter de ce qu’un tel personnage soit franchement un homme d’Etat accompli qu’on pourrait recommander à un pays normal. Cette volonté de diviser les Nigériens ne s’est manifestée que dans l’armée à travers de tels discours d’un autre âge, mais au sein des partis politiques au moyen de ce que l’on a appelé la campagne de concassage qui a fini par être la seule activité que le régime menait pour faire oublier qu’au même moment il profitait pour voler et piller. Mais cela était aussi visible au sein de la presse, de la société civile et des syndicats nigériens dont bien d’acteurs, par leurs ambiguïtés, ont fini par être découverts dans leurs jeux troubles et leur duplicité qui trahissent leurs engagements et leurs combats premiers auxquels, en vérité, ils n’avaient jamais cru.

L’heure est venue donc de poser un regard rétrospectif sur ce que l’armée avait vécu pendant les douze dernières années de gestion de la part des socialistes. Notre armée, faut-il le rappeler, était pourtant jusquelà l’une des plus puissantes du continent, l’une des plus respectées mais que de tels comportement avait fini par affaiblir. On peut se rappeler les revers que cette armée subissait pendant les dix premières années d’Issoufou, avec de lourds bilans macabres qui ont maintes fois endeuillé le Niger mais sans que, souvent, pareilles situations ne gênent les dirigeants de l’époque à prendre l’avion et à s’en aller loin alors qu’ils faisaient mettre en berne un drapeau qu’ils ne savent plus respecter. Aujourd’hui, plus que jamais, le Niger a besoin de son armée, de sa cohésion afin que des officiers valeureux reviennent dans la famille pour défendre la patrie menacée en faisant allégeance aux nouvelles autorités du pays. Le Niger n’a plus besoin de cultiver ces zizanies qui ne peuvent en rien faire avancer le pays.

Comment comprendre que le général Souleymane, pendant tant d’années, alors qu’il devrait déjà avoir fait valoir ses droits à la retraite normale, continue de vivre en prison, empêché de vivre la paix et la liberté de la retraite qu’il aura méritée après des décennies de loyaux services dus à la République ? Notre vaillante armée qui nous protège, préserve l’intégrité de notre territoire, en même temps qu’elle pourrait le demander aux autres composantes de la nation, doit aussi, à son niveau, savoir faire la paix, en y instaurant un climat de pardon et de tolérance qui permettent aussi aux familles nigériennes blessées de croire aux métiers des armes, non pas pour ne pas se plaindre qu’ils paient de leur vie dans leur rôle de soldats, mais parce qu’on y aurait de la justice pour en faire un corps dans lequel, les hommes ne valent que par leurs mérites et leur courage. Cette mise en confiance est importante. Le CNSP doit oser cet autre pas.

Aujourd’hui d’anciens officiers à la retraite vivent discrètement dans le peuple. La hiérarchie militaire peut faire appel à leur savoir-faire, à leur sagesse pour aider notre armée nationale à se réconcilier avec ellemême, à panser ses plaies ; la vérité étant que les mêmes causes produisent les mêmes effets et notamment tant qu’on devra laisser couver ces rancoeurs, et ces sentiments d’injustices jamais réglés. Les FAN dont nous étions très fiers hier doivent recouvrer leur cohésion d’antan en créant le cadre qui les éloigne du champ politique et qui les mette à l’abri du besoin par lequel des intellectuels arrivés au pouvoir ont réussi à les manipuler et à les diviser. Et pour ce faire, il est d’une nécessité absolue pour les nouvelles autorités de procéder à la libération de tous les militaires arrêtés par le défunt régime. Le CNSP doit passer l’éponge sur les accusations de tentative de coup d’Etat pour lesquelles des officiers courageux et autres soldats croupissent toujours en prison. Cela est d’autant nécessaire pour refaire l’unité de l’armée et ensemble défendre la patrie.
Ali Soumana ( Le Courrier)